Alexandrina de Balasar

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Lettres
Alexandrina Maria da Costa

I

índice

Introduction

1933

1934

1935

1936

1937

1938

1939

1940

 

 

Introduction

Alexandrina Maria da Costa a écrit un très grand nombre de lettres, dont la valeur, sur le point de vue de la mystique pure — celle qu’ont enseignée saint Jean de la Croix et sainte Thérèse d’Avila — est incontestable.

Ces lettres ont été envoyées, dans leur majorité, à ses directeurs spirituels, à savoir le Père Mariano Pinho, de la Compagnie de Jésus et le prêtre italien Dom Umberto Maria Pasquale, salésien de Dom Bosco qui a remplacé le premier, lors que celui-ci, suite à des problèmes internes à son Ordre, dût s’exiler au Brésil, où il est mort.

Malgré l’arrivée de Dom Pasquale, Alexandrina garda envers son premier directeur spirituel, une tendresse exemplaire et une fidélité sans faille. En effet, elle continua de lui envoyer des lettres, dans lesquelles, avec une méthodologie constante, elle lui faisait connaître l’état de son âme et les interventions divines.

Dès son arrivée, le Père Pasquale demanda à la Servante de Dieu de se constituer un journal, dans lequel elle devait écrire, scrupuleusement, l’état de son âme. Ce document contient, lui aussi, des pages d’une beauté extraordinaire, particulièrement certaines prières qui sont de vrais psaumes d’une poésie qui égale celle d’un autre saint, celui d’Assise : saint François.

Les extraits que nous avons traduits, ne donnent qu’une pâle idée de toute l’étendue de cette âme d’exception qui est à l’origine de la consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie, comme le confirme la Sacrée Congrégation pour la cause des saints, dans un document officiel : « En 1936, sur un ordre de Jésus, elle (Alexandrina) demanda au Saint-Père, par l'intermédiaire du Père Mariano Pinho, la Consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie. Cette supplique fut de nouveau réitérée en 1941, motif pour lequel, le Saint-Siège interrogea par trois fois l'Archevêque de Braga  sur Alexandrina: enfin, la Consécration fut faite par Pie XII à Rome via la Radio et en langue portugaise le 31 octobre 1942. »

Pour des raisons indépendantes de notre volonté, nous n’avons pas pu, encore, avoir accès à tous les documents concernant Alexandrina, mais, patiemment, nous arriverons, petit à petit, à en savoir d’avantage, à traduire un plus grand nombre de ces documents qui ne peuvent être consultés qu’à Balasar même, au Portugal.

Étant nous-mêmes d’origine portugaise, nous nous y consacrons une fois par an...

Si le Seigneur nous prête vie, notre souhait le plus cher est celui de traduire la totalité de son « Journal » intime, ainsi que ses lettres et autres documents qui puissent mieux la faire connaître et aimer; nous pensons, par exemple aux 48 témoins qui ont déposé lors du procès diocésain.

Voici, maintenant, quelques renseignements biographiques, qui vous permettront de mieux la connaître et même de prier le Seigneur par son intermédiaire:

* * *

Alexandrina Maria da Costa naquit le 30 mars 1904 dans un petit village du nord du Portugal, à environ cinquante kilomètres de Porto, qui a pour nom Balasar.

Un jour, à l'âge de quatorze ans, voulant échapper à la passion d'un homme qui était entré dans la maison, la courageuse jeune fille sauta par la fenêtre de sa chambre, distante du sol d'environ quatre mètres. Ce geste héroïque fut à l'origine de sa longue maladie et la força à garder le lit, pendant trente longues années.

Dans l'isolement de sa chambre, tourmentée par des souffrances indescriptibles, elle se consacra aux Tabernacles pour réparer les profanations eucharistiques et l'abandon où le Seigneur est laissé par ses créatures. A cette école elle apprit à s'immoler comme victime pour les pécheurs.

En 1935 et en beaucoup d'autres fois, le Seigneur, en lui annonçant la guerre comme châtiment des nombreux péchés de l'humanité, lui disait :

« Ce seront les victimes de mes Tabernacles qui arrêteront le bras de la Justice divine, pour que le monde ne soit pas détruit et que de plus grands châtiments n'adviennent. »

La même année, Jésus lui  ordonna de demander au Saint-Père la consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie, et l'institution de sa fête liturgique comme moyen d'appeler les hommes à la pratique du bien.

« Comme j'ai demandé à Marguerite-Marie la dévotion à mon divin Cœur, de même je te demande à toi que le monde soit consacré au Cœur Immaculé de ma très Sainte Mère, avec une fête solennelle en son honneur. » (30.07.1935).

Pendant la guerre, en fille dévouée, elle s'est offerte comme victime pour le Pape et lui écrivit, le rassurant parmi les dangers des catastrophes internationales.

Tout de suite après l'élection du Pape Pie XII, Jésus lui prédit le 27 mars 1939 :

« C'est celui-ci le Pontife qui consacrera le monde au Cœur Immaculé de Marie, ma Mère. »

Trois ans après, cette parole de Jésus s'accomplissait. Le Seigneur lui avait déjà dit, le 6 décembre 1940 :

« La paix viendra, mais au prix de beaucoup de sang. Le Saint-Père sera ménagé. Le dragon orgueilleux et enragé, qui est le monde, n'osera pas toucher à son corps, mais son âme sera victime de ce dragon. »

Alexandrina vécut à partir du 27 mars 1942 et, jusqu'à sa mort le 13 octobre 1955, sans avoir pris d'aliment, hormis la Communion quotidienne. Peu de temps avant sa mort, Jésus lui avait transmis ce message :

« Cherche des âmes qui m'aiment dans le sacrement de mon Amour, qui prennent ta place quand tu iras au ciel. Invite le monde à la PRIERE, à la PENITENCE, à s'enflammer d'amour pour Moi.

Pauvre monde !... Que deviendra-t-il, s'il n'écoute pas cet appel divin. »

Et la très Sainte Vierge, le même mois, comme bonne Mère de miséricorde, lui indiquait le moyen d'apaiser la Justice divine si outragée:

« Parle aux âmes, parle-leur de l'EUCHARISTIE, parle-leur du ROSAIRE !... »

C'est Alexandrina qui composa cette si belle prière:

« O mon Jésus, je Vous adore en tout lieu où Vous habitez dans le très Saint-Sacrement; je Vous tiens compagnie pour ceux qui Vous méprisent; je Vous aime pour ceux qui ne Vous aiment pas; je veux expier pour ceux qui Vous outragent. Venez en mon cœur !... »

Notez la ressemblance avec la prière apprise par l'Ange du Portugal aux enfants de Fatima lors de l'apparition de Valinhos:

« Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime. Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas, qui n'espèrent pas et qui ne vous aiment pas. »

Tourmentée par les douleurs, dans une immolation indescriptible, elle s'envola vers le ciel le 13 octobre 1955, jour anniversaire de la dernière apparition de la très Sainte Vierge à Fatima et dont elle était si filialement dévote.

Sa mission d'attirer les âmes à Dieu, continue d'une manière sensible comme témoigne le nombre considérable de pèlerins qui vont si souvent prier sur sa tombe; qui visitent sa petite chambre, conservée telle qu'elle; cette petite chambre où elle vécut et mourut...

Les grâces qui lui sont attribuées sont nombreuses !...

Sa cause de béatification est introduite à Rome et tout porte à croire que l'Église, dans un avenir proche permettra aux fidèles du monde entier de considérer aussi Alexandrina Maria da Costa comme «un témoin du temps présent» et un exemple à imiter.

Le 18 janvier 1977, la Sacrée Congrégation pour la cause des saints, dans un document officiel, écrivait :

« En 1936, sur l'ordre de Jésus, Alexandrina demanda au Saint-Père, par l'intermédiaire du Père Mariano Pinho (son premier directeur spirituel), la consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie. »

Le 12 janvier 1996, ses vertus héroïques ayant été reconnues, elle a été élevée au rang de Vénérable.

Le 22 décembre 2003, le miracle tant attendu, fut reconnu et la béatification devint alors possible...

Le 25 avril 2004, place Saint-Pierre, devant une foule immense, le Pape Jean-Paul II la proclama bienheureuse.

Dans nos besoins de chaque instant, dans nos dévotions particulières, gardons pour Alexandrina Maria « la meilleure part », étant donné que comme le dit Jésus, elle « est le CANAL par lequel passent les grâces qu’il veut distribuer aux pécheurs » et encore parce qu'elle « est et sera toujours le paratonnerre des pécheurs », « le fil d'or très fin qui liera les pécheurs à Jésus pour toujours. »

 Alphonse Rocha

 

1933

1er janvier

« Je vous déclare mes fautes... »

Je vous écris, mon Père, pour soulager mon âme, vous déclarant mes fautes. Je commencerai par vous dire que mes prières ne sont pas abondantes et de surcroît mal faites : je ne peux mieux faire. Ma pensée voyage partout; si je pouvais l’apprivoiser, ce serait une excellente chose. Avec ma mère et ma sœur, j’ai toujours quelques impatiences, mais je fais de mon mieux pour m’en corriger. Toutefois, le démon, lui aussi, n’en finit pas de me faire des suggestions, dans l’espoir que je cède un jour ou l’autre. Vis-à-vis du prochain, je dois aussi dire quelque chose: je fais pourtant de mon mieux pour ne pas y manquer, mais parfois, je n’y réussis pas.

Enfin, je suis tellement faible et pécheresse, que je n’arrive pas à me corriger de mes péchés. Que Notre Seigneur ait pitié de moi.

6 novembre

« Un jour bien, un autre plus mal... »

Deux petits mots à peine, car mes forces ne me permettent pas davantage. J’ai passé une mauvaise nuit. Je ne trouvais pas de bonne position. Mes jours se passent ainsi: un jour bien, un autre plus mal, portant toujours cette croix que le Seigneur m’a donnée...

(...)

Dans votre lettre, vous me demandiez si j’aimerais entendre la sainte Messe. Cela fait déjà bien longtemps que je le désire. Quand vous êtes venu pour le triduum, j’en ai parlé à ma sœur, mais par timidité et pour ne pas vous obliger à rester à jeun, ce qui nous peine, nous n’avons pas osé vous le demander. Toutefois, si cela était possible, quelle joie, cela serait pour nous ; vous ne pouvez pas vous l’imaginer. Mais nous pensons au sacrifice que cela vous coûterait de venir à jeun et, avec tout ce froid...

28 novembre

« Souffrir, aimer, réparer!... »

Dans la nuit de samedi à dimanche, je ne sais pas ce qui m’a pris; je dormais et tout à coup je me suis réveillée, je croyais mourir.

Cet étrange phénomène ne dure pas longtemps, mais il se répète souvent. Je pense que c’est à cause de mon épine dorsale. Je ne voudrais, en aucun cas, perdre la raison. J’espère que Notre Seigneur m’écoute, mais que sa très sainte volonté soit faite...

Quand vous êtes venu, j’ai pensé que ce serait la dernière fois; mais ce n’a pas été le cas, car Notre Seigneur sait que j’ai besoin que quelqu’un m’aide à être sainte, comme je le désir ardemment, bien que j’en sois très loin de l’être... Bien souvent je demande:

O mon Jésus, que voulez-vous que je fasse ?

Et à chaque fois je n’entends que cette réponse :

Souffrir, aimer, réparer !

(...)

Nous verrons si à Noël, Monsieur l’Abbé, viendra m’apporter la Sainte Communion, et alors je me confesserai...

Je ne vois pas comment, une fois de plus, je pourrai m’amender, mais je veux être sainte; c’est ce que je demande tous les jours au Seigneur.

30 décembre

« Tous les jours je demande des souffrances... »

Béni soit le Seigneur qui m’a appelée en ce monde pour souffrir et pour supporter tant de chagrins! Et moi, j’ai rajouté à cela tant de péchés! Ce sont ceux-ci qui m’attristent particulièrement.

Tous les jours je demande des souffrances; et, pendant les heures où je souffre je ressens beaucoup de consolations, car j’ai davantage à offrir à mon Jésus.

Il y a, toutefois, des choses qui me coûtent beaucoup, mais que seule la volonté de Dieu soit faite, et non pas la mienne.

 

1934

8 mars

« Ma souffrance au beaucoup augmenté... »

Quoique le Saint-Sacrement soit mon meilleur ami, je regrette de devoir le dire, je ne le reçois que rarement. Au début on me portait la Sainte Communion tous les premiers vendredis, samedis et dimanches; maintenant, il ne vient plus le dimanche. Que dois-je faire? Souffrir pour l’amour de mon Bien-Aimé Jésus.

(...)

Ma souffrance a beaucoup augmentée. Maintenant je ne prends que des liquides, car je n’arrive pas à mâcher à cause d’un abcès dans la bouche. Peut-être que, de la même façon dont il est apparu, aussi il s’en aille. D’un autre côté, il me sera impossible de vivre, étant donné l’état de faiblesse dans lequel je me trouve... Je ressens le manque du peu que je mangeais. Ne prendre que des liquides, cela me cause de continuels vomissements. Mais, en tout cas, ce n’est pas cela qui m’attriste, car tous les jours je demande à Dieu de ne pas m’abandonner, sachant pertinemment que sans Lui, je ne supporterais rien.

7 avril

« Il m’est impossible de tenir la plume... »

J’aurais voulu vous remercier en écrivant de ma propre main, et je le fais en vous écrivant quelques lignes, qui seront certainement les dernières. Je vous prie de bien vouloir m’excuser, mais je ne peux pas continuer. Ma souffrance a beaucoup augmenté. C’est pour cette raison que je dis que ce sont les dernières lignes que je vous écris. Il m’est impossible de tenir la plume, même pour à peine quelques instants... les douleurs sont atroces. On ne m’a jamais gratté les os, mais j’ai l’impression que cela doit produire le même effet...

J’ai reçu de Jésus un beau présent pour Pâques: en plus des souffrances physiques, j’ai beaucoup souffert spirituellement.

22 juin

« Je ne comprends pas... »

Quelques-unes de mes côtes se sont déplacées. Le médecin me disait que ce n’était rien... Je ne peux m’appuyer sur celles-ci qu’au prix d’un grand sacrifice, car je ne supporte même pas que les couvertures reposent sur mes côtes. Et le pire c’est que ce sont les côtes du côté droit, sur lequel j’avais l’habitude de me reposer...

(...)

Même sans être tombée, le bon Jésus a fait que mes côtes se déplacent. Le médecin m’a dit qu’il les avait trouvés ainsi. Mon Père, je ne comprends pas, et je vous demande, par l’amour de Dieu, de m’expliquer si toutes les contrariétés viennent du Seigneur, ou si elles peuvent aussi venir du démon. En effet, dernièrement, des faits se sont produits qui semblent bien être son œuvre...

16 juillet

« Même parler m’est douloureux... »

(...)

J’ai l’impression que les os de ma poitrine touchent ceux de mon dos et me causent de telles angoisses que je ne sais plus comment me placer. Quand les douleurs sont plus fortes, je me place quelques minutes par moitié sur le lit et l’autre partie de mon corps sur les genoux de Deolinda. Ceci oblige ma sœur à passer les nuits en ma compagnie. Même parler m’est douloureux.

15 août

« Que je puisse réparer... »

(...)

J’ai répété à Jésus: envoyez-moi, mon Jésus, ce que vous voudrez, afin que je puisse réparer les offenses que vous recevez.

30 août

« ...embrasée par son divin Amour! »

Je ne sais pas si c’est grâce aux prières que vous faites pour moi, que je me sens à chaque heure qui passe davantage forte dans mes souffrances; mais je me sens le courage de souffrir de plus en plus, et j’espère que Notre Seigneur, petit à petit, augmentera ma douleur jusqu’à ce que je meure embrasée par son divin Amour, clouée sur la Croix avec lui.

5 septembre

Lettre à Sãozinha

Ma bonne petite sœur ;

Je vous appelle ainsi, non seulement parce que vous traitez avec charité la plus indigne des enfants de Dieu, mais aussi parce que toutes deux, nous recevons du Seigneur la croix bénie de chaque jour. Celle-ci, portée avec amour et résignation, est un moyen efficace pour nous élever de plus en plus dans l’amour de Jésus; pour nous sanctifier et pour aider, par nos souffrances, les âmes qui, sourdes à la voix de Jésus et aveuglées devant sa lumière, s’abandonnent aux plaisirs du monde sans jamais penser à leur salut.

Combien elle est belle notre mission !

En ce qui me concerne, j’avoue me considérer indigne d’un aussi heureux sort !...

Vous dites dans votre lettre que vous viendrez pour apprendre avec moi la science de la croix. Que dois-je vous enseigner? Et à qui... alors que moi j’ai tant besoin d’apprendre ?... Vous êtes, Madame, plus instruite que moi pour enseigner; mais si c’est la volonté de Dieu, je suis prête à devenir votre maîtresse et élève à la fois.

J’ai souvent dit que j’étais venue en ce monde pour travailler, souffrir et offenser le Seigneur. Triste vérité... car, je l’ai déjà tant offensé! C’est celle-ci la plus grande peine qui m’aiguillonne toujours. La souffrance est ma plus grande consolation, et je ne l’échangerais pas contre le monde entier.

Quelle ingrate je ferais, si je refusais de donner mon corps, qui ne vaut rien, à Celui qui, à cause de moi, a tant souffert!... A Celui qui désire se procurer beaucoup de victimes d’amour pour sauver les âmes!

Depuis seize années, la maladie, jour après jour, s’est propagée dans tout mon corps... et depuis dix années je suis prisonnière dans mon lit sans pouvoir me lever...

Combien j’ai été favorisée par le Seigneur! Combien suave est le joug sous lequel il me tien !

Je reçois ceci comme une preuve d’amour de la part de Jésus pour mon âme.

Que soit béni Celui qui n’a pas dédaigné mon indignité!

8 septembre

« Donne-moi tes mains... »

Je sais que ce ne fut pas sans un gros sacrifice que vous êtes venu à Balasar, mais, je pense que, plus que la pluie, d’autres circonstances vous ont davantage gêné... Soyons sûrs que plus grand est le sacrifice, plus grande sera aussi la récompense du Seigneur. Voila ma conviction.

Mon Père, je vais moi aussi faire un grand sacrifice. Notre Seigneur le sait bien, et vous même pourrez vous faire une idée de ce que ceci me coûte. Mais avant de le faire, je l’ai offert au bon Jésus...

Jeudi 6, Monsieur le Curé est venu apporter la Communion à une voisine malade et, par la même occasion, il est venu me la donner. Après avoir communié, je me sentais froide et incapable de toute action de grâces; mais, loué soit mon Jésus, car il n’a regardé ni ma froideur ni mon indignité. Il m’a semblé entendre alors ces paroles:

Donne-moi tes mains: je veux les clouer avec les miennes; donne-moi tes pieds: je veux les clouer avec les miens; donne-moi ta tête: je veux la couronner d’épines, comme ils me l’ont fait à moi; donne-moi ton cœur: je veux le transpercer avec la lance, comme ils ont transpercé le mien; consacre-moi tout ton corps; offre-toi toute à moi; je veux te posséder entièrement.

Ceci fut suffisant pour me tenir en haleine, très préoccupée — continue-t-elle. Je ne savais que faire: me taire et ne rien dire, me semblait ne pas correspondre à la volonté de Notre Seigneur; il me semblait que mon bon Jésus ne voulait pas que j’occulte ses paroles...

Il faut encore que je vous dise que vendredi et aujourd’hui, Notre Seigneur a renouvelé ses demandes. Il m’a recommandé aussi l’obéissance en tout, comme je vous l’ai déjà expliqué.

S’agit-il d’une illusion de ma part ? O mon Jésus, pardonnez-moi si je vous offense, mais je ne veux pas vous offenser... je le fais par obéissance...

14 septembre

« Jésus m’a invitée dans ses Tabernacles... »

Jésus m’a invitée dans les Tabernacles abandonnés pour partager sa tristesse et réparer tant d’abandon. Il m’a dit qu’on le laissait seul et que l’on vivait comme s’il était absent. Enfin, que les prêtres, à qui il a donné le pouvoir de transformer le pain en son divin Corps — eux aussi — l’oubliaient et l’offensaient.

(...)

Je prêtais une grande attention afin de savoir comment je devrais vous l’écrire, par la suite, car ma tête n’est pas sûre. Mais Notre Seigneur m’a dit que le Saint-Esprit viendrait sur moi et m’inspirerait la façon d’expliquer les choses...

25 septembre

« Nous t’avons soutenue... »

Tu as toujours vécu ta vie entre mes mains bénies et entre celles de la tienne et ma Mère du Ciel. Nous t’avons toujours accompagnée sur tes chemins durs et très difficiles que tu as vaincus. Si tu n’es pas tombée, c’est que nous t’avons toujours soutenue, et maintenant, nous te soutenons encore davantage.

27 septembre

« Prie pour les prêtres... »

C’est avec regret et nostalgie que je vous informe que je n’ai plus communié. Ah, si je pouvais obtenir qu’on me portât la Sainte Communion, en payant avec de l’argent cette faveur, combien ne donnerais-je pas!... Mais je fais beaucoup de communions spirituelles, avec le plus de ferveur qu’il m’est possible et Notre Seigneur m’en récompense. Voyez comme mon bon Jésus m’aime: il m’a dit que lui-même sera mon Directeur!...

(...)

Jésus m’a dit de ne rien m’attribuer de tout cela, car — me dit-il — je ne suis que poussière et que je ne possède rien que je ne l’ai reçu de Lui. Il m’a dit aussi que les faibles, il les rend dort; que c’est sous mes fautes qu’il cache son pouvoir, son amour et sa gloire.

(...)

Voulez-vous que je vous dise ce que me dit, quelquefois, Notre Seigneur, quand il commence à me parler?

Ma fille, ma fille bien-aimée, mon aimée, mon épouse, ma préférée, me voici tout à l’intérieur de ton âme.

(...)

Mon Bien-Aimé Jésus m’a dit qu’il sera mon Directeur et mon Maître, continuel, fréquent et habituel; que vous-même le serez de loin; mais que je dois vous obéir jusqu’à préférer votre direction à la sienne.

Notre Seigneur ne cesse pas de renouveler ses demandes dont je vous ai déjà parlé, et il me rappelle continuellement ses Tabernacles.

Viens, ma fille, viens t’attrister avec moi; viens me tenir compagnie dans mes prisons d’amour; viens réparer tant d’abandon et d’oubli!...

Il m’a demandé aussi de ne lui refuser ni souffrances ni sacrifices pour les pécheurs, sur lesquels la divine Justice menaçait de frapper, si je n’allais pas à leur secours.

Il me demande d’oublier le monde et de me livrer tout entière à Lui:

Abandonne-toi dans mes bras, je choisirai tes chemins...

Je ne sais pas quoi Lui donner d’autre, car je ne Lui refuse rien...

(...)

Avise ton directeur spirituel que j’exige que l’on prêche et que l’on propage la dévotion aux Tabernacles, et d’avantage encore: qu’elle soit rallumée dans les âmes. Je ne suis pas resté sur les autels par amour uniquement de ceux qui m’aiment, mais pour l’amour de tous; même en travaillant on peut me consoler.

Ne me refuse pas les souffrances et les sacrifices pour les pécheurs! La Justice de Dieu pèse sur eux. Toi, tu peux les secourir.

Prie pour les prêtres: ce sont les ouvriers de ma vigne; la récolte dépend d’eux...

Je choisis les faibles pour les rendre forts. Sous leur faiblesse Je cache mon pouvoir, mon amour et ma gloire. Oublie le monde et offre-toi à moi. Abandonne-toi entre mes bras: Je choisirai tes sentiers.

4 octobre

« Je suis le prisonnier des prisonniers... »

Peu avant de dicter cette lettre, Notre Seigneur m’a demandé mon cœur pour le placer dans le sien, afin que je n’aie pas d’autre amour que lui et celui de ses œuvres. Il m’a dit que toutes les âmes y ont leur place, dans son divin Cœur, mais que j’y avais une place de choix. Il m’a encore dit:

Ma fille, n’as-tu pas compassion de moi?...

Je suis seul et abandonné, dans mes tabernacles, et tellement offensé! Viens me consoler, viens réparer; réparer pour tant d’abandon...

Visiter les prisonniers dans leurs cachots et les consoler est une œuvre de miséricorde. Moi, je suis prisonnier et prisonnier par amour; je suis le Prisonnier des prisonniers...

Notre Seigneur m’a dit que je suis son temple. Temples de la très Sainte Trinité sont toutes les âmes en état de grâce, mais que moi, par une grâce particulière, je suis un tabernacle qu’il s’est choisi pour y habiter et s’y reposer afin de davantage rassasier la soif que j’ai de son Sacrement d’Amour... Jésus me dit encore qu’il se sert de moi afin que par moi beaucoup d’âmes soient stimulées à l’aimer dans la sainte Eucharistie. »

(...)

— Je t’ai choisie pour moi. Correspond à mon amour. Je veux être ton Époux, ton Bien-Aimé, ton tout. Je t’ai choisie aussi pour le bonheur de beaucoup d’âmes. Tu es mon temple, temple de la très Sainte Trinité. Toutes les âmes en état de grâce le sont, mais tu l’es de façon spéciale. Tu es un tabernacle choisi par moi, afin que J’y habite et m’y repose. Je veux rassasier ta soif pour mon Sacrement d’amour.

Tu es comme le canal par où passeront les grâces que Je veux distribuer aux âmes et à travers lequel les âmes viendront à moi. Je me sers de toi afin que beaucoup d’âmes viennent à moi: par ton intermédiaire, beaucoup d’âmes seront stimulées à m’aimer dans la très Sainte Eucharistie.

Reçois, maintenant, ma fille, le Sang de mon divin Cœur: c'est la vie dont tu as besoin, c'est la vie que Je donne aux âmes.

Dis au monde entier qu'il écoute la voix de son pasteur, le Pape, laquelle est la voix de Jésus. Je veux de l'amour, de la pureté d'âme, changement de vie. Que la voix du Saint-Père soit pour le monde un aussi vibrant appel que celui de Noé...

Qu'il parle aux nations et à ses gouvernants, afin qu'un terme soit mis à tant d'immoralité...

J'ai renouvelé, à perpétuité, mon vœu de virginité et de pureté, suppliant la Sainte Vierge de me purifier de toute tache, de me consacrer toute à Jésus et de me renfermer dans son Sacré-Cœur. Je tressaillais de joie. Peu après, Notre Seigneur m'a parlé ainsi:

J'ai reçu ton offrande, par l'entremise de ma très Sainte Mère. Si tu savais combien tu as consolé ton Jésus et réjoui la Très Sainte Trinité!... Si tu pouvais comprendre la gloire que ton oblation t'a acquise pour le ciel, tu mourrais de bonheur!...

— Désormais, Je te comblerai de bienfaits... tu arrêteras le bras de la Justice divine prête à foudroyer les pécheurs... tu seras un puissant secours à tant d'âmes enchaînées par le péché... tu es la victime de mes prisons eucharistiques.

(...)

J’ai eu un bon Maître. C’est vous le premier, ô mon Jésus, que depuis toute petite, m’avez appris!

5 octobre

« Donne-moi ton cœur... »

Donne-moi ton cœur, que je le place dans le mien, afin que tu n’aies pas d’autre amour que le mien et celui de mes affaires.

11 octobre

« Quelle sainte union est la nôtre!... »

Veux-tu voir comment je t’embrase?

J’ai alors commencé à sentir une union si grande et une chaleur et une force qui semblait me broyer. Mon Jésus m’a dit:

— Comme nous nous aimons! Quelle sainte union est la nôtre!

(...)

Écoute, ma fille, ton Jésus. Je suis avec toi pour t’enrichir de mes divins trésors. Combien je t’aime! Je t’ai choisie pour ma demeure. Je te prépare selon mes désirs. Ne vis que pour moi. Aime-moi beaucoup. Ne pense qu’à moi. Et, parce que tu t’es généreusement offerte comme victime pour les pécheurs du monde, Je ferai de toi comme un canal pour distribuer les grâces aux âmes coupables de toutes sortes de crimes. Ainsi tu feras venir à moi un grand nombre...

En même temps je ne sais pas ce qui s’est passé en moi, je ne sais pas l’expliquer; je ressentais un très, très grand poids. J’avais l’impression que mon cœur devenait aussi grand que le monde...

15 octobre

« Je suis avec toi, ma fille... »

Cela faisait presque deux jours que Jésus ne me parlait plus. J’ai pleuré, de peur d’être dans l’illusion. Quand je me suis un peu rassérénée, j’ai fait la Communion spirituelle. Mon bon Jésus m’a, alors, parlé ainsi :

Ma fille, ma fille très chère, ma bien-aimée, ne t’attriste pas à cause de moi. Je fais pénétrer en toi mon Amour. Ce fut une bonne préparation. C’était moi qui te provoquais, pour voir jusqu’où irait ta confiance. M’aimer dans les douceurs et les tendresses, cela ne coûte pas. J’ai fait semblant de t’abandonner, de te laisser naviguer toute seule, sans que tu te sentes dans les bras de ton Époux, pour voir jusqu’où irais-tu. Mais, je ne t’abandonne pas.

Combien Je t’aime ! Quand tu te sens froide, c’est moi qui, chaque fois d’avantage infuse en toi mon amour. Quand Je ne te parle pas, c’est pour t’inspirer beaucoup plus de foi en moi. Ne t’ai-je pas dis que je ne t’abandonnerais jamais et ne m’éloignerais jamais de toi ? Je t’aime tellement! Viens à mon école ; apprends de ton Jésus à aimer le silence, l’humilité, l’obéissance et l’abandon. Viens dans mes Tabernacles... Prosterne-toi devant moi et demande-moi pardon pour ton découragement et pour ton infidélité.

(...)

Je suis avec toi, ma fille... et quand tu te sens froide, c’est que moi, je fais pénétrer davantage en toi mon amour.

(...)

Quels heureux moments, quelle grande union, quelle force à me contraindre, pendant que la chaleur me donnait l’impression que des langues de feu me transperçaient !

17 octobre

« Mon Cœur se fait violence... »

— Aie courage, ma fille. Cela coûte beaucoup d’être traitée de la sorte, je le sais bien. Mais, plus cela coûte, plus c’est agréable à ton Jésus. Mon Cœur se fait violence en te voyant souffrir autant. Je te veux dans mes bras très saints avec la même simplicité qu’un enfant dans les bras de sa mère. Je veux enlever tous les doutes que tu puisses encore avoir. Je te veux plus brillante que les anges. Oui, parce que les anges sont brillants par nature, et toi, tu l’es parce que tu t’es restée brillante, parce que tu as permis à Jésus de travailler en toi librement, et t’enrichir des plus belles vertus.

26 octobre

« Je suis toujours avec toi... »

Ma fille, je suis toujours avec toi. Si tu savais combien je t’aime, tu mourrais de joie. Je te prépare afin de réaliser en toi mes desseins.

1er novembre

« J’ai beaucoup à t’apprendre... »

Jésus m’a dit que de la même manière qu’il est fidèle à demeurer en moi pour me consoler, que moi aussi je devais être fidèle à demeurer en esprit auprès de ses Tabernacles, pour le consoler et l’aimer; que je devais lui donner mon corps pour être victime; que des milliers de victimes ne seraient pas de trop pour réparer tant de péchés et les crimes du monde...

(...)

Quelques fois, avant même qu’il me parle, je sens comme des embrassements. D’autres fois je les sens à la fin. Je ressens, subitement une forte chaleur, une chaleur que je ne sais pas expliquer. Parfois encore, je me sens tellement caressée par Notre Seigneur! Et moi, je ne sais pas comment correspondre à tant de bienfaits...

(...)

Parlez, mon Jésus, parlez, car votre petite fille vous écoute... Je souhaite ardemment être instruite à votre école.

— Je souhaite aussi ardemment que tu apprennes toutes mes leçons. J’ai beaucoup à t’apprendre, afin que par toi, beaucoup viennent apprendre les mêmes leçons, qu’ils marchent sur les mêmes traces et qu’ils suivent les mêmes chemins.

(...)

— Veille sur mes tabernacles. J’y suis si seul dans un très grand nombre!... Des jours et des jours passent sans que quelqu’un me rende visite. On ne m’aime pas, on ne répare pas. Quand ils y viennent, ils le font soit par habitude ou par quelque obligation. Sais-tu ce qui ne cesse pas de tomber sur mes tabernacles ? C’est cette chaîne de péchés et de crimes. Ce sont là les actes d’amour qu’ils y déposent ; c’est ainsi qu’ils me consolent ; c’est ainsi qu’ils réparent ; c’est ainsi encore qu’ils m’aiment!...

(...)

— Fais que je sois aimé par tous dans mon sacrement d’Amour, le plus grand de tous les sacrements, le plus grand miracle de ma divine Sagesse !

(...)

Console-moi et aime-moi et moi, je te consolerai dans toutes tes afflictions et dans tous tes besoins.

(...)

J’ai établi en toi ma demeure... tu es un tabernacle construit non pas par des mains d’homme, mais par des mains divines... J’habite en toi comme si dans le monde toi seule, tu existais, comme si dans le monde je n’avais que toi à combler.

(...)

Je ne t’abandonnerai jamais. Sais-tu quand je te laisserai ? Quand je t’appellerai en ma divine présence pour t’emmener au Ciel. Alors seulement j’abandonnerai ton corps... Me le donnes-tu librement afin que je le crucifie pour les pécheurs ?

8 novembre

« Tu as choisi la meilleure part... »

— Comme Madeleine, tu as choisi la meilleure part. Aimer mon Cœur! M’aimer crucifié, c’est très bien. M’aimer dans mes tabernacles, où tu peux me contempler, non pas des yeux du corps mais de ceux de l’âme et de l’esprit ; où j’habite avec mon Corps, mon Âme et ma Divinité comme dans le Ciel, c’est choisir ce qu’il y a de plus sublime.

(...)

— Ils ne croient pas à mon existence. Ils ne croient pas que j’y habite. Ils blasphèment contre moi. D’autres croient que j’y suis, mais ils ne m’aiment pas, ne me visitent pas : ils vivent comme si je n’y habitais... Viens dans mes tabernacles; elles sont à toi mes prisons ; je t’ai choisie pour m’y tenir compagnie, dans ces abris qui sont très souvent, extérieurement, si pauvres! Mais à l’intérieur, ô, quelle richesse! C’est la richesse du Ciel et de la terre !

(...)

— Veux-tu me consoler ? Veux-tu consoler le sanctificateur de ton âme ? Va dans les tabernacles !... Consoler les attristé, c’est faire œuvre de miséricorde... Et moi je suis si triste ; je suis si offensé !...

Là tu peux servir de victime pour les péchés du monde, en cette période où le monde se révolte contre moi et contre mon Église.

(...)

— Fais que je sois aimé par tous dans mon sacrement d’Amour, le plus grand de tous les sacrements, le plus grand miracle de ma divine Sagesse !

10 novembre

« Ne cesse pas de prier... »

Ne cesse pas de prier pour les pécheurs. Je te les confie, afin que tu me les rendes. Viens dans mes tabernacles.

Il m’a dit encore que “ou bien je réparais et la dévotion aux tabernacles était prêchée, ou le monde allait être puni avec beaucoup de sévérité”.

J’ai demandé à mon Jésus ce que je pouvais faire pour beaucoup l’aimer et il m’a dit:

Viens dans mes tabernacles; viens me consoler; viens réparer. Ne cesse pas de réparer; donne-moi ton corps pour que je le crucifie. J’ai besoin de beaucoup de victimes pour soutenir le bras de ma justice et j’en ai si peu! Viens les remplacer... Fais que je sois aimé de tous dans mon Sacrement d’Amour, le plus grand de mes Sacrements et le plus grand miracle de ma divine sagesse...

— O mon Jésus, Vous me caressez si tendrement en me disant des choses si magnifiques. Ne voyez-vous pas ma petitesse... ma misère?...

Ma fille, c'est dans ta petitesse et dans ta misère que Je cache ma grandeur, ma gloire!...

9 décembre

« J’ai besoin de plusieurs victimes... »

— J'ai besoin de plusieurs victimes pour arrêter le bras de ma Justice et J'en ai si peu!... Remplace-les. Je veux que tu me fasses aimer dans mon sacrement d'amour, le plus grand des sacrements... le plus extraordinaire miracle de ma Sagesse...

(...)

Oh ma fille chérie, je veux que tu sois toute à moi, toute à moi et que tu ne vives que pour moi et n’aimes que moi et ne cherches que moi!...

20 décembre

« Veux-tu vraiment me consoler ?... »

J’ai commencé à goûter les effets de Notre Seigneur avant même qu’il me parle: une grande chaleur, une force qui m’enlaçait tellement qu’elle semblait m’arracher de ce monde. Je ressentais l’impression que l’on a quand on reçoit des caresses et j’avais l’impression aussi de recevoir des baisers...

(...)

Mes souffrances continuent d’augmenter de plus en plus, mais je ne crains pas, parce que mon cher Jésus souffre avec moi. Bien au contraire, je me sens joyeuse et contente, car par l’augmentation de mes souffrances, je peux davantage aider les pauvres pécheurs et réparer les offenses dont Notre Seigneur est victime de leur part.

(...)

La mission que je t’ai confiée, ce sont les tabernacles et les pécheurs...

Par toi, beaucoup, beaucoup de pécheurs seront sauvés ; non par tes mérites, mais par les miens. Je cherche tous les moyens pour les sauver...

Veux-tu vraiment consoler et aimer ton Époux, l’Époux des âmes vierges que j’aime avec prédilection ?

Viens dans mes tabernacles, reste là, vis là, et donne-moi ton corps pour que je le crucifie, afin de satisfaire à mes desseins. Sois ma victime de réparation pour les pécheurs du monde entier ; c’est ainsi que tu me consoleras beaucoup...

— Ta couronne est plus brillante que toutes les perles précieuses du monde. Elle est embellie par toutes tes souffrances et par les âmes des pécheurs que tu as sauvés. Une très haute place est préparée pour toi [dans le Ciel].

27 décembre

« Ma pensée était avec Jésus... »

Ma petite fille, enfant de prédilection de Jésus, viens : Je suis la Mère du Rosaire, je suis la Mère du Carmel. Cachée dans mon sein, serrée contre mon Cœur, reçois dans tes mains le Rosaire qui pend des miennes. Sur le Rosaire je place le Scapulaire.

(...)

Notre Seigneur m’a recommandé de ne pas me distraire pendant la journée avec les visites, aussi nombreuses qu’elles puissent être. Et en vérité, lors de la visite au Saint-Sacrement, j’étais si unie à Jésus, qu’il me semblait que nul ne pouvait me distraire... Je les laissais tous parler, mais ma pensée était avec Jésus au Tabernacle.

 

1935

3 janvier

La valeur de l’âme-victime...

« — De la même manière qu’avant que je ne vienne dans le monde des victimes étaient immolées dans le temple, ainsi aujourd’hui je veux immoler ton corps comme victime. Donne-moi ton sang pour les péchés du monde. Aide-moi dans le rachat. Sans moi tu ne peux rien; avec moi tu peux tout, pour aider les pécheurs et pour bien d’autres choses. »

10 janvier

« Notre Seigneur m’a parlé... »

Le 3 [janvier], vers vingt et une heures, après la visite au Saint-Sacrement que je n’avais pas pu faire dans la journée, à cause de mes grandes douleurs et d’une forte indisposition — et je ne l’aurais pas faite, car j’avais grand sommeil — je me suis rendue compte, tout à coup, de cette sensation que je ressens quand Notre Seigneur vient me parler. Cette nuit il m’est venu une idée qui peut, peut-être vous aider à comprendre ce que je veux dire: j’ai la sensation qu’une ondée vient me couvrir.

Je me suis inclinée sur le côté gauche et à l’instant même, Notre Seigneur m’a parlé.

15 février

« Consacrez le monde à Marie !... »

Je ne peux pas être davantage offensé... La profanation du dimanche, le péché de la gourmandise, l'impureté... que de crimes affreux, qui entraînent les âmes en enfer !...

Si ce monde d'iniquités ne s'arrête pas, bientôt l'humanité sera punie.

J'ai fait avertir Sodome et Gomorrhe et l'on a méprisé mes avertissements. Malheur à ceux qui, maintenant, feront de même !

(...)

Dis à ton directeur spirituel d'aviser le pape que s'il veut sauver le monde, il doit hâter l'heure de la consécration du monde à ma Mère. Qu'il La place à la tête de la bataille et la proclame Reine de la Victoire et Messagère de Paix. Le monde aura beaucoup à souffrir, parce que la malice humaine est arrivée à son comble avec tous ses crimes. Pauvre monde, s'il n'a pas comme guide la Reine du ciel ! Pauvre monde, si Elle n'intercède pas auprès de Dieu!

3 avril

« Sois ma victime... »

Si tu m’aimes, si tu es toute à moi, ne me refuse pas ce que je te demande. Sois ma victime.

(...)

Oh, c’est alors que je me suis sentie caressée par Notre Seigneur !... Quelle intime union ! Quelle force qui m’enlaçait si fortement ! Quelle paix dans mon âme !

Savez-vous à quoi j’ai pensé? Quelle folle j’ai été de ne pas avoir toujours aimé Notre Seigneur, et que tous ceux qui ne l’aiment pas, sont aussi fous!

(...)

Tout ce que les adorateurs me demanderont dans la Sainte Eucharistie, je leur accorderai. L’Eucharistie est la médecine pour tous les maux...

Que l’on prie pour les malheureux pécheurs, lesquels, esclaves de leurs passions, ne se souviennent plus qu’ils ont une âme à sauver et qu’une éternité les attend bientôt.

8 avril

« Tes sentiers sont les sentiers du Christ... »

Ma fille, tu ne vis pas la vie du monde : tu es détachée de tout ce qui lui appartient. Tu vis du ciel, tu vis de ce qui est divin. Tes sentiers sont les sentiers du Christ : c'est pour cela que tu n'es pas comprise. Ta mission est sublime, mon ange. C'est la plus riche des missions. Voici donc la raison de la haine et de la persécution de la part du démon à l'encontre des âmes que tu lui arraches ; persécution de la part du monde parce qu’il ne comprend pas la vie que tu vis, ce que c'est que ma vie dans les âmes.

C'est douloureux pour mon divin Cœur de voir ta douleur.

Il est nécessaire que les hommes étudient profondément pour comprendre la vie du Christ dans les âmes.

Quand Je t'ai créée, Je t'ai faite avec la perfection nécessaire pour accomplir la mission la plus sublime. C'est ainsi que J'ai choisi les âmes qui devaient te guider, des âmes qui comprennent, des âmes qui vivent seulement ma vie, la vie intime avec moi. Je souhaite que tous mes disciples (les prêtres) étudient cette science divine : ils ne l'étudient pas, ne la comprennent pas. Je leur donne les lumières nécessaires et ils cherchent à les éteindre, mais en vain.

4 juillet

« Quelle paix je sens je sens dans mon âme... »

(...) Dans la journée, je redisais à Notre Seigneur: O mon Jésus, je ne sais pas comment vous remercier pour tant de bienfaits. Moi, qui ne suis pas digne de lever les yeux au ciel, ni de vous appeler du très doux nom de Père, je reçois de vous tant de grâces! Merci, merci beaucoup, mon Jésus!

(...)

Ne tardez pas à faire connaître tout ce que Je vous communique au sujet de l’Eucharistie. Vous n’avez que cet-te médecine. C’est de celle-ci que naissent les paratonnerres pour éloigner la divine Justice.

(...)

Quelle paix je sens dans ma pauvre âme! Comme j’ai envie de l’aimer de plus en plus ! Aujourd’hui je l’ai reçu, avec peu de ferveur ; mais il y a déjà eu pire. Savez-vous ce que je crois voir ? De plus en plus de grandeur en Notre Seigneur, et en moi, de plus en plus de petitesse: on dirait que je m’accroupissais, que je mettais à plat ventre. Pour cela même, je me sens de plus en plus indigne de recevoir Notre Seigneur, la grandeur et la bonté infinies! Mais, confions en sa miséricorde, n’est-ce pas ?

11 septembre

« Il me semble avoir davantage de péchés... »

On dirait que tout ce qui s’est passé en moi est oublié, sauf les péchés; ceux-là je me les rappelle. J’ai quelques fois des moments d’affliction dont j’ignore la cause. A ces moments-là, il me semble avoir davantage de péchés!

4 novembre

« Je suis votre victime... »

La Toussaint a été pour moi un jour de grande tribulation: dès le matin, j’avais l’impression de comparaître devant Notre Seigneur, sans rien, les mains vides. Cette situation me faisait penser à celle d’un mendiant qui n’a même pas un vieux chiffon pour se couvrir: moi non plus, je n’avais rien pour ma pauvre âme. Il me semblait ne pas avoir de cœur pour aimer Notre Seigneur, et j’avais aussi l’impression qu’on l’éloignait de moi, mais je ne comprenais pas ce qui se passait...

Après la sainte Communion, il me semblait que je traitais Jésus comme un étranger.

Hier, j’ai de nouveau ressenti ce que je vous ai déjà expliqué il y a quelque temps: soudain il m’a semblé porter sur moi tous les péchés du monde, que tous les crimes étaient les miens. Je ne sais pas expliquer ce que j’éprouvais alors... Quand je me sens affligée, j’ai l’habitude de dire: “Mon Dieu, que votre très sainte Volonté soit faite. J’ai confiance en vous. Je vous aime beaucoup, mon Jésus, je suis votre victime!...

Si je pouvais, par mes souffrances, fermer les portes de l’enfer! C’est ce que je répète souvent à Notre Seigneur: “ O mon Jésus, que chaque nouvelle douleur, que chaque nouvelle affliction, soient autant d’actes d’amour pour vos Tabernacles, autant de serrures pour les portes de l’enfer, afin que les forces du mal ne puissent plus les rouvrir.

Je regrette de ne pas savoir remercier Notre Seigneur pour tant d’amour pour la souffrance et pour tant et tant de bienfaits que je reçois de Lui. Mon Père, je vous demande, par charité, de remercier et de louer Jésus pour moi. Notre Seigneur m’a donné la perle la plus précieuse, la plus grande richesse que l’on puisse avoir en ce monde. Combien heureux est celui qui souffre pour Jésus! Si je ne l’avais pas autant offensé, mon bonheur serait à son comble. Mais, malgré mes péchés, il me semble que nul au monde n’est plus heureux que moi...

Mon état d’âme n’a pas changé: toujours le même abandon dans lequel Notre Seigneur m’a laissée...

Que Notre Seigneur daigne accepter toutes les peines que je souffre pour la conversion des pécheurs. Les âmes de ces malheureux qui offense tant Jésus, me préoccupent beaucoup. J’ai tant de peine pour leurs petites âmes! Penser qu’une fois perdues, elles le sont pour toujours ! Quelle désolation! Je ne peux pas m’arrêter de tout endurer et d’offrir tous les sacrifices pour leur salut et soulager Jésus.

Quand je contemple Jésus crucifié et le vois si maltraité, alors mon chagrin redouble et mon cœur se remplit de douleur et de tristesse, me souvenant qu’à chaque instant il est si horriblement crucifié... J’en souffre beaucoup. Parfois, mon corps n’en peut plus résister et je crois mourir. Cependant, mon esprit vit encore, Dieu soit loué. Il vit dans le désir de souffrir davantage, pour pouvoir ainsi consoler et soulager Celui qui m’aime tant et qui est mort pour moi.

C’est ainsi que je vis, sans aucun moment de consolation, au milieu des ténèbres et dans un complet abandon; mais toujours dans les bras de Jésus, tenant ma place de sentinelle auprès de ses Tabernacles, partout où il habite au Saint-Sacrement. Je lui dis alors:

“O mon Jésus, si je me distrais ou si je m’endors, rappelez-moi aussitôt, par des afflictions ou par des souffrances, afin que je prenne votre défense et que les péchés du monde ne tombent pas sur vos prisons d’amour. Je veux vivre et mourir dans vos bras, mais sans jamais arrêter de vous consoler et de vous aimer; sans jamais cesser de vous tenir compagnie et de vous soulager.”

7 novembre

« Il me semble que tout s’assombrit... »

« Il me semble que, jour après jour, tout s’assombrit de plus en plus. Même le Soleil divin qui me réchauffait, m’éclairait et donnait la force à ma pauvre âme, semble s’être obscurci. Patience! Je veux tout souffrir pour mon Bien-Aimé Jésus, pour lui sauver beaucoup d’âmes: c’est la mission que Notre Seigneur m’a confiée, en ce monde, n’est-ce pas ?

Combien elle est belle et consolante la prière du “Notre Père” ! “Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel !” Que ma plus grande consolation soit celle de savoir que je fais la volonté de mon Bien-Aimé Jésus, qui a tant aimé cette misérable pécheresse...

Pour dicter ces quelques lignes, j’ai dû m’y prendre à plusieurs reprises: il me fallait attendre de pouvoir parlé, car mes souffrances sont si grandes, qu’elles m’accablent et m’épuisent complètement.

 

1936

15 janvier

« Jésus écoute bien mes demandes... »

Mon doux Jésus ne semble pas encore satisfait de ma crucifixion. Il écoute bien les demandes que je lui fais d’augmenter mes tourments. En plus des énormes douleurs qui me torturent, je me sens, maintenant, comme suspendue à une balançoire, poussée de droite à gauche et de bas en haut, ce qui me cause une très grande souffrance dans tout le corps. Les douleurs de mon bras gauche sont aussi plus aiguës. Béni soit Notre Seigneur! Que sa très sainte volonté, qui est aussi la mienne, soit faite. Mais, que sont les maux corporels, comparés aux souffrances de l’âme! Ce n’est qu’avec l’aide divine que je peux y résister. Ce complet abandon, dans lequel mon Bien-Aimé Jésus a daigné me placer — être privée de lumière et de consolations — me coûte énormément.

2 mars

« Endurer toutes les souffrances... »

S’il m’était possible d’endurer toutes les souffrances du monde, je ne les refuserais pas, pourvu que Jésus fût aimé de tous. Je dis souvent à Jésus: Mon Bien-Aimé Jésus, comme j’aimerais vous consoler et pouvoir vous dire: “Mon Jésus, vous ne serez plus offensé! Il ne tombera désormais plus d’âmes en enfer! Vous êtes aimé et connu de tous!” Oh oui, je veux beaucoup souffrir, afin que votre Sang n’ait pas été versé inutilement pour aucune âme.

26 mars

« O douleur bénie!... »

O douleur, douleur bénie! O croix, lit sacré!... Je veux que tu sois ma tombe d'où je ne puisse plus sortir!... Croix sainte, trésor immense dont Jésus a voulu m'enrichir, je te désire, je t'embrasse, je veux être clouée à toi, toute entourée d'épines! Je veux être blessée et immolée pour Jésus, avec Jésus! La croix fait mon bonheur sur la terre et me rendra heureuse au ciel!...

10 septembre

« Écoute mes divins désirs... »

Un jour Jésus m’a dit :

Écoute mes divins désirs : dis à ton Père spirituel de faire connaître partout que ce fléau est un châtiment, c’est la colère de Dieu. Châtiment pour rappeler : Je veux le salut tous. Je suis mort pour tous. Je ne veux pas être offensé et je le suis grandement, en Espagne et partout dans le monde entier! Il est grand, le danger, que se fléau et que les actes de barbarie se répandent.

Maintenant, je vais te dire de quelle manière sera faite la consécration du monde à la Mère des hommes et ma très sainte Mère :

D’abord par le Saint-Père, à Rome ; ensuite, par tous les prêtres dans toutes les églises. Elle sera invoquée comme Reine du ciel et de la terre ; Notre-Dame de la victoire.

Si le monde corrompu se convertit et change de chemin, Elle régnera et par son intermédiaire on obtiendra la victoire. N’aie pas peur, ma fille : mes désirs se réaliseront !...

21 novembre

« Je me suis offerte à Notre Seigneur!... »

Sans savoir comment, je me suis offerte à Notre Seigneur, comme victime et j'ai demandé, maintes fois, l'amour de la souffrance. J'ai été bien exaucée; maintenant, je ne changerais pas la douleur contre tous les trésors du monde. Avec quel emportement j'offrais à Notre Seigneur toutes mes souffrances. La consolation de Jésus et le salut des âmes, voilà ma seule aspiration...

(...)

Béni soit mon Bien-Aimé Jésus qui m’a donné la plus grande richesse que l’on puisse avoir en cette vie: il m’a donné les souffrances, mon plus grand bonheur! Je pense que toute l’éternité ne sera pas assez longue pour l’aimer, le louer et le remercier pour tant de grâces, tant de bienfaits, tant de richesses dont il m’a comblée!

Mon Père, c’est du plus profonde de mon cœur que je peux vous le dire: si l’on venait me déclarer, en ce moment même, que je passerais le reste de ma vie sans souffrir, mais, qu’au ciel, j’aurais le même degré de gloire que si je souffrais toujours, je répondrais, sans hésiter: non, mille fois non. C’est par la souffrance que les portes du ciel m’ont été ouvertes. Si je peux avoir le bonheur de ressembler à Jésus crucifié, devrais-je le mépriser? Non, cela non; souffrir et souffrir toujours! Ce n’est que l’amour qui récompense l’amour! Jésus a souffert et est mort par amour pour moi; moi aussi, je veux souffrir et mourir pour son amour.

Je vis dans une sorte de continuel délaissement spirituel, très angoissant. Mais que seule la volonté de Notre Seigneur soit faite.

3 décembre

« Offre-toi pour les âmes... »

En contemplant Jésus crucifié et me rappelant tout ce qu’il a souffert pour moi, je ne peux rien Lui refuser. Au contraire, je Lui dis : “Encore davantage, mon Jésus; toujours plus!” Et il daigne m’exaucer: il a toujours des souffrances à me faire partager.

Mon âme est dans un tel état de délabrement et de froideur, que je la compare à une maison qui, suite à un incendie, n’est plus que ruines. Pauvre de moi! C’est tout ce que j’y trouve : une vie de péchés et d’infidélités envers Notre Seigneur, rien d’autre...

(...)

Jésus est venu m'aider à plusieurs reprises. Il m'encourageait... m'humiliait... me confondait... et me disait des choses si belles. Il agissait à mon égard, comme si je ne L'avais jamais offensé... comme si ma vie ne Lui était pas connue !... Que je suis misérable! Que je suis ingrate envers Notre Seigneur, si bon et si tendre pour moi!...

Reçois, ma fille, le Sang qui engendre les vierges, donne la pureté, la grâce, l'amour. C'est la vie divine que Je donne à mes épouses les plus chères... Offre-toi pour les âmes, pour les sauver. Je t'ai confié le monde, et il ne correspond pas... Les âmes qui m'aiment sont si peu nombreuses ; sont si peu nombreuses celles qui savent bien souffrir, qui connaissent la valeur de la croix et qui l'aiment. Il est grand, par contre, le nombre de celles qui m'offensent !... Il y a tant de malice ! La chasteté est en train de disparaître du monde.

 

1937

 

30 août

“Le maudit me disait...”

Les horribles attaques que vous connaissez, mon Père, se sont répétés; tout particulièrement celle survenue dans la nuit qui suivit votre départ. O mon Jésus, quelle chose effroyable! Et le maudit me disait: “Toi qui commets tant de crimes, tu veux te faire passer par une bonne personne, par une innocente. C’est le prix de tout ce que tu racontes à cet espèce de baratineur” (le directeur spirituel). Il me disait d’autres choses semblables. Puis, il me précipita en bas du lit, mais mon cher Jésus ne m’a pas abandonné; il est venu à mon aide.

Avant même que je n’entende sa voix, je ressentais une très grande paix. Il m’a parlé ainsi:

— Qui pourrait te donner cette paix que je te fais ressentir ? Courage ; la victoire t’appartient! Rassure-toi, car je ne permettrai pas que tu m’offenses. Je ne veux pas te délivrer de ces horribles combats, car j’en retire beaucoup de réparation pour moi-même et des trésors de grâce pour les pauvres pécheurs. Repose-toi dans mon Cœur. Les bons anges te défendront des mauvais. Reçois, mon ange, les caresses de ton Jésus...

Si je suis encore de ce monde, lorsque je vous rencontrerai de nouveau, je vous expliquerai mieux tout cela. Vers minuit, j’ai été libérée du maudit. Quelles heures terribles! Mon cher Jésus me dit, et vous aussi, mon Père, en qui j’ai toute confiance, que je n’offense pas Notre Seigneur, alors que j’étais convaincue du contraire. Je pensais que dans de telles circonstances il était impossible de ne pas l’offenser.

27 septembre

« Combien je suis ingrate... »

Jésus ne m’a pas manqué; il est venu m’aider à plusieurs reprises. Il est certain que cela me redonne du courage, mais en même temps, il m’humilie et me confond. Combien de belles choses me dit-il! Il me traite comme si je ne l’avais jamais offensé; comme s’il ne connaissait pas ma triste vie ! Que je suis misérable! Combien je suis ingrate envers Notre Seigneur, alors qu’il est si bon et si aimable envers moi !

2 octobre

« Le démon te haï... »

Le 25 septembre, Jésus m’a dit :

— Ma fille, tu ne m’offenses pas du tout, ni ne m’offenseras pendant les assauts du démon. Offre-les en réparation des péchés que pendant cette nuit, seront commis dans ta paroisse et dans le monde. Quelle horrible chose!  Quelle douleur pour mon divin Cœur en voyant que tant d’âmes se perdent ! Le démon te haï, mais tu dois t’en réjouir, car tu connais la raison. Si je le permettais, il te tuerait: mais Je n’y consent pas. Je suis le Seigneur de la vie et de la mort. Ta mort, en tout cas, ne sera qu’un envol de la terre vers le ciel.

Le 29, enfin, Jésus m’a dit:

— Le monde est pourrit. Je veux que toutes mes demandes se réalisent. Je te fais souffrir afin que tu puisses me sauver beaucoup d’âmes. Tu es le paratonnerre de la justice divine. Par ton intermédiaire et par l’intermédiaire d’autres âmes que de terribles châtiments ne sont pas survenus. Pénitence! Pénitence !  Il y a beaucoup d’âmes qui veulent m’aimer, mais elles sont loin de ce qu’elles devraient être et de ce que moi, Je voudrais. Réparez vous du moins !...

Repose-toi dans mon très Saint Cœur et dans celui de ta Petite-Maman du Ciel qui, à côté de toi, regarde avec une tendre compassion ta souffrance, mais en même temps heureuse de voir la gloire que tu me procures, les pécheurs que tu me sauves et tout ce qui est préparé pour toi dans le Ciel.

(...)

Ma fille, ma bien-aimée, foyer attrayant de mon Cœur, écoute, ton Jésus, ton Époux. Ne fais pas cas du démon, mon plus grand ennemi. Tu ne fais rien, tu ne dis rien ; c’est lui qui te livre ces attaques. Ne t’ai-je pas demandé, il y a quelques jours, d’avoir du courage pour les combats à venir ? Je ne t’abandonne pas; aie confiance en moi. Tu es mon épouse de prédilection. Je t’ai placée dans mon Cœur dès tes plus tendres années. C’est là que se déroule ta vie si extraordinaire et si prodigieuse. Tu es mon lis, mon lis blanc et pur. Je n’ai fait qu’enlever quelque poussière qui s’y était déposée. Repose-toi dans mes bras et dans ceux de ta Petite-Maman du ciel, dans nos Cœurs très saints, mais sans jamais cesser de me tenir compagnie dans l’ineffable Eucharistie !...

1er novembre

« Je t’ai choisie pour des choses sublimes... »

Jésus me dit encore :

Ma fille, je t’ai choisie pour des choses sublimes. Je me suis servi de toi pour communiquer au Pape mon désir de voir le monde consacré à ma très Sainte Mère. Je veux qu’elle soit honorée comme moi, parce qu’elle est ma Mère. Je veux que le monde connaisse son pouvoir auprès du trône de Dieu...

Je t’ai choisie pour être ma crucifiée... C’est un don à moi... La souffrance de ton corps, de ton âme est douloureuse, lancinante. Mais au ciel, où je t’attends, tu auras la récompense.

22 novembre

« Je viendrai te chercher... »

Je viendrai te chercher, mais pas avant la consécration du monde à ma très Sainte Mère qui, par ton intermédiaire sera honorée... Le Pape temporise, mais le jour de la consécration viendra. Ce qui vient de moi, sort toujours vainqueur, aussi grandes que puissent être les difficultés.

18 décembre

« O mon Jésus, crucifié mon âme!... »

Avez-vous finit votre retraite ? Avez-vous compris, maintenant, la menteuse que je suis ? Avez-vous compris combien je vous ai trompé jusqu’ici ? C’est ce que me dit le démon. Dieu soit loué, je n’ai jamais pensé à vous tromper, bien au contraire: je fais de mon mieux pour que vous ayez pleine connaissance de mes misères et de mes infidélités à mon Bien-Aimé Jésus...

Depuis quelques jours, Notre Seigneur ne me parle plus; il m’a mise au vert... Que j’appelle ou que je me taise, c’est pareil; il ne me parle pas, il ne se fait pas sentir à mon âme.

Il y a quelques jours, alors que j’étais en butte à une grande affliction, je lui ai dit :

O mon Jésus, crucifié mon âme et mon corps. Agissez envers moi comme si vous ne m’aimiez pas. Faites semblant de m’abandonner, mais à condition que vous oubliiez les crimes des pécheurs et que vous vous souveniez, uniquement, de votre amour pour eux, et que vous les conduisiez sur le droit chemin.”

Je ne sais pas si Notre Seigneur a accepté mon offrande, mais je le crois...

 

1938

5 mai

« Tu es le tout de mon Cœur... »

Le cinq mai 1938, après la Communion, Jésus m’a dit :

Tu es le tout de mon Cœur et moi je suis le tout du tien. Veux-tu faire un pacte avec moi ?

Je lui ai dit :

O mon Jésus, je veux bien, mais je me sens de plus en plus confuse. Vous voyez bien ma misère. Je ne suis qu’un néant !

Qu’importe ? C’est moi qui t’ai choisie avec toute ta misère. Tu m’as tout donné. En échange, je me donne tout à toi.  Je te donne les trésors de mon Cœur. Donne-les à qui tu voudras. Il transborde d’amour: distribue-le.

O mon Jésus, pourrai-je confier vos divins trésors à mon directeur qui à son tour les donnera à qui il voudra? Pourrai-je les donner aux personnes qui me sont chères et aux évêques, afin qu’ils les donnent à chacun de leurs prêtres et que ceux-ci les distribuent aux âmes ?

Jésus m’a répondu :

Faites ce que vous voudrez. Je t’unis à moi et te serre contre mon Cœur très Saint !

24 juillet

« Je sentais mon cœur très agité... »

Hier, dimanche, Notre Seigneur a changé mes souffrances. Oh ! Mon Jésus !...

Après l’avoir reçu, une tristesse mortelle s’est emparée de moi. Puis j’ai vu les mauvais traitements qu’il reçoit dans son Corps et les ingratitudes dont son Cœur est l’adorable victime ! J’ai pu contempler ce spectacle douloureux ! Oui, mon âme a vu tout cela !...

Je sentais mon cœur très agité et je ne pouvais pas respirer, étouffée que j’étais par l’angoisse.

J’ai prié Jésus de ne pas souffrir, mais Il continuait à être torturé de toutes façons. Tout en larmes, je Lui ai dit :

Cessez de souffrir, mon Jésus, je suis votre victime; faites que mon cœur soit mis en pièces... jeté aux bêtes féroces... écrasé sous le poids des crimes des pécheurs... Je veux tout supporter pour vous consoler et pour que les âmes soient sauvées.

12 septembre

« Pénitence, pénitence, pénitence!... »

Hier, après la Sainte Communion, je sentais une profonde tristesse sur moi. J’avais le cœur déchiré, car Jésus pleurait... Ses pleurs me bouleversaient suavement et douloureusement!

Il m’a dit :

Hélas ! Hélas !...

Écoute ton Jésus :

Je viens à toi, non pour te consoler, mais pour verser mes larmes dans ton cœur.

Je ne peux plus supporter les abominations des pécheurs !

Pénitence !...

Pénitence ! ...

Pénitence !... dans le monde entier !... Qu’il se convertisse sans retard, autrement, il sera rapidement détruit !...

Toi, du moins, compatis à ma douleur, ô mon épouse !...

Dis à ton Père spirituel qu’il fasse savoir au monde que je veux :

Pénitence, pénitence, pénitence...

Bientôt viendra le jour de la catastrophe.

Je fais connaître ma volonté, mais on la méprise !

Courage ! Ne doute pas que c’est ton Jésus qui te parle.

Je n’ai senti ni consolation ni délices de la part de Notre Seigneur, mais seulement de la tristesse! Il me semblait que mon cœur éclatait ou qu’on me l’arrachait et je ne pouvais pas respirer. Cependant, les paroles de Jésus me donnaient paix et assurance.

J’ai renouvelé mon offrande :

Mon Dieu, je veux être écrasée par amour pour Vous.

Voici votre victime. Que je sois le paratonnerre de vos Tabernacles, pour recevoir les coups des pécheurs et vous en délivrer.

Mon Père, je voudrais consoler Jésus, mais je ne sais pas que faire de plus.

C’est surtout après la Sainte Communion que la tristesse m’accable ! Ah ! Si je savais souffrir comme il faut, mais je suis si immortifiée !

13 décembre

« On parle de moi... »

Me voici de nouveau dans ma maisonnette. Je l’attendais avec anxiété. Il paraît que bien des commentaires ont été faits. La population s’était insurgée contre ma mère, parce qu’elle avait autorisé mon transport à Porto. Elle se calmera de nouveau : en tout cas, que la volonté de Dieu soit faite. Je suis prête à tout. Je crois que le Seigneur me demande maintenant le plus grand sacrifice. On commence à en savoir quelque chose: par-ci, par-là, on raconte des choses sur moi.

On me rapporte que l’on parle de moi comme d’une sainte et, cela, je ne le voudrais pas. Quelle erreur! Patience! Quelques soient les choses qui adviennent on que l’on dise, j’accepterai tout pour l’amour de Jésus. C’est Lui que demande de ne rien Lui refuser; et moi, je le veux. Mais, pauvre de moi, ce sont des moments très durs à passer. Et les doutes... les doutes, mon bon Père, combien ils me tourmentent. Si je ne vous avais pas pour me consoler, je ne sais pas ce qui serait de moi. Les médecins, jusqu’à ce jour, n’ont pas donné signe de vie.

Nous sommes repartis de Porto à 14,30 heures. Nous avons voyagé lentement et nous sommes arrivés à 18 heures: il faisait déjà nuit. Malgré cela, beaucoup de personnes se sont regroupées près de notre porte.

Je suis très malade! Là, tout de suite, on est en train de bouillir de l’eau, parce que les couvertures n’arrivent pas à me réchauffer; j’ai de la fièvre et les douleurs sont terribles.

Je souffre tout pour l’amour de Jésus qui a tant souffert pour moi...

26 décembre

Il m’a traitée avec rudesse...

Le 26 décembre 1938, j'ai reçu la visite du professeur Moura. Il m'a traitée avec rudesse. Il a voulu me faire asseoir sur une chaise et pour essayer d'y parvenir, il ne se priva pas d'utiliser toute la violence dont il fut capable. Ne pouvant y parvenir, il me jeta, tel un corps sans vie, sur le lit, en essayant sur moi une gymnastique qui m'a fait souffrir énormément; puis il me ferma la bouche, me fit tourner plusieurs fois sur le lit, allant jusqu'à me cogner la tête contre le mur.

 

1939

19 janvier

« Je ne mérite que l’oubli... »

Mon Père, combien je souffre! Je voudrais me cacher pour de bon et que mon nom ne soit plus prononcé ; ceci de mon vivant comme après ma mort ! Bien entendu, ce n’est pas moi qui le désire, mais la tribulation qui me consume. Je ne mérité que l’oubli et le mépris. Je vis dans une nuit et une obscurité continuelles. Je ne vois que des ténèbres, des ténèbres et rien d’autre, aussi loin que je regarde. Q’il est obscur et terrible, le chemin que je dois suivre! Pas même la moindre petite lumière pour me guider ! Parfois je crois éclater à la vue du fardeau qui pèse sur moi.

20 janvier

« Le monde est suspendu à un fil... »

— Le monde est suspendu à un fil très fin... Ou le Pape se décide à le consacrer ou le monde sera puni!...

1er février

« Ma vie est bien pénible... »

Ma vie est bien pénible ! Comment puis-je vivre ainsi ? Je me sens dans un incroyable abandon! Personne n’a pitié de moi! Ma misère est la plus grande des misères. Je suis dans une tristesse profonde! Je me sens toute craintive et confuse devant Notre Seigneur. Cependant il est là, dans cette même misère, y opérant tant de merveilles et me disant des paroles si belles ! Mais qui suis-je pour que Jésus me parle ainsi ? Je ne suis que la plus indigne de ses filles. Toutes les choses de ma vie me tourmentent et me remplissent de doutes...

Je me demande si Notre Seigneur n’a pas horreur d’être en moi! Cela me semble presque impossible qu’il ne s’en aille pas, épouvanté, pour ne plus revenir.

(...)

Je ne peux pas penser au ciel. Je ne sais pas ce qui vient de là-haut dans mon cœur et qui veut attraper mon cœur pour l’y transporter.

8 février

« Je tremble... »

Mon Jésus, quelle répugnance, en regardant l’abîme incomparable de mes misères ! Et vous demeurez dans un pareil fumier, me comblant de tendresses et me disant de si belles choses ? N’est-il pas normal que j’en doute, que cela me paraisse impossible ? Je tremble et mon cœur déborde d’affliction.

7 avril

« Donnez-moi de l’eau... »

Je cherche un peu de soulagement dans ma souffrance. J’attends l’heure de ma crucifixion. Je ne peux pas parler. Mon cœur galope. Dans mon âme c’est la rébellion, l’émeute. Je me trouve dans un état d’abandon effrayant. Il me semble cheminer au milieu de la haine de tous, de tribunal en tribunal.

Pauvre de moi ! Et je n’ai pas reçu Jésus ! J’ai confiance qu’il suppléera dans la communion spirituelle, nonobstant la nausée que je sens de moi-même et l’horreur pour mon énorme misère.

Hier, la tempête s’est calmée. Au début je ressentais des choses horribles. Mon corps était tout transpercé comme par d’aiguës pointes. Moments terribles ! Malgré un court soulagement, je suis  toujours restée dans une nuit très obscure, dans une profonde tristesse.

Je peux dire que je suis restée toute la nuit à tenir compagnie à Jésus au Saint-Sacrement, me concentrant un peu sur la tragédie de la nuit du jeudi saint. Il me semblait que Jésus m’invitait au Jardin des Oliviers. Que de mouvements de foule! Ces choses je les ressentais dans mon âme.

Mon Père, tout ce que je dicte me semble mensonger. Combien de doutes! Que d’effroi à l’approche de la Passion! J’ai déjà dit à Deolinda que c’est un miracle que de pouvoir en résister: mon cœur ne bat presque plus. Que Jésus soit avec moi. Je n’ajoute rien, parce que je ne le peux pas...

       Ajout de Deolinda

«Mon Père, quel vendredi: ce fut vraiment un jour de Passion! Avant que celle-ci ne commence, combien son visage était empreint d’affliction! Elle craignait ce jour et disait: “Combien j’aimerais qu’il fut déjà passé!” Je la réconfortais comme je le pouvais, la caressant, malgré que moi aussi j’étais remplie de peur et d’affliction?

Pendant la Passion, je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer et j’ai remarqué que presque toutes les personnes présentes pleuraient. Quel spectacle émouvant! L’agonie du Jardin des Oliviers, fut longue et afflictive. On entendait des gémissements très profonds et à un certain moment, elle suait le sang. De la flagellation, je ne vous en parle même pas, et non plus du couronnent d’épines! Les coups de la flagellation la mirent à genoux; ses mains semblaient attachées. J’ai voulu lui mettre un coussin sous les genoux, mais elle changea de place, elle n’en voulait pas. Elle a les genoux en piteux état. Les coups sont innombrables... elle les reçut pendant bien longtemps... Il fallait en arriver là. Les coups de canne sur la tête couronnée d’épines, furent aussi très nombreux. Pendant la Passion elle vomit deux fois: uniquement de l’eau, car elle n’avait rien à l’estomac. La sueur était si abondante que ses cheveux en étaient trempés. En passant la main sur ses vêtements, j’ai pu constater qu’ils étaient aussi tout trempés.

A la fin du couronnement d’épines elle ressemblait à un cadavre. Le chanoine Borlido de Viana do Castelo et deux autres personnes, ainsi que le docteur Almiro de Vasconcelos de Penafiel son épouse et sa sœur Judith, étaient présents».

Ma souffrance fut bien douloureuse, pendant quelques jours. Les vomissements de sang et une soif brûlante continuèrent. Aucune eau n’était capable de ma rassasier. Je ne pouvais pas boire... J’ai passé des jours ayant l’eau qui me coulait sur les lèvres, mais sans pouvoir l’avaler. J’étais fatiguée et fatiguées aussi les personnes qui m’assistaient. Alors même qu’une grande quantité d’eau étais passée sur mes lèvres, j’en demandais encore : — “Donnez-moi de l’eau, beaucoup d’eau, des sceaux d’eau !” — J’avais l’impression de brûler: aucune eau me rassasiait.

Je sentais des odeurs horribles. Je ne voulais pas que les personnes s’approchent de moi: elles sentais comme des chiens morts. On de donnait des violettes et des parfums à sentir, mais ils éloignaient tout: la même puanteur me tourmentait toujours.

Les jours où je pouvais prendre quelques aliments, ceux-ci avaient pour moi un si mauvais goût que j’avais des nausées: toutes ces choses exhalaient des odeurs répugnantes.

Combien de choses j’aurais à dire si je pouvais décrire tout ce que je ressens! Il m’en manque le courage, car il est très pénible de remémorer toutes ces choses.

Courage ! Tout le Paradis est avec toi et la Maman du Ciel te regarde avec compassion et joie de voir la réparation que tu m’offres.

27 juin

Le temps des doutes...

La fin de l'après-midi d'hier, c'est-à-dire jusqu’à 21 heures, environ, tout s’est passé régulièrement: je me sentais en paix et joyeuse.

De temps à autre les doutes revenaient, mais ils n'avaient même pas le temps de m'affliger: ma Petite-Maman chérie, en un instant mes les dissipaient. Je ne La voyais pas mais, je ne sais pas pourquoi, je sentais que c'était Elle.

A peine les doutes commençaient leur approche, immédiatement Elle venait et m’enlaçait si tendrement que tout ce qui était la cause da ma souffrance disparaissait.

13 octobre

« Elle t’accompagne pendant la Passion... »

Ma fille, ma bien-aimée, à nous trois nous n'en faisons qu'un seul : moi, toi et ton Père spirituel ; que veux-tu d'autre ?

Elle t'accompagne toujours pendant ta Passion, comme Elle m’accompagna sur le chemin du Calvaire.

Avec de telles aides, je me suis sentie ravigotée.

2 décembre

« Le Cœur de ma Mère... »

Le Cœur de ma Mère bénie est blessé par les outrages perpétrés contre lui. Tout ce qui blesse son Cœur, blesse aussi le mien ; tout ce qui blesse le mien, blesse également le sien, tellement nos Cœurs sont unis. C’est pour cela que la consécration du monde lui donnera beaucoup d’honneur et de gloire : les langues maudites et impures qui prononcent des outrages contre Elle, seront ainsi vaincues et humiliées.

15 décembre

Entre les bras de Marie...

Le sein maternel de ta Petite-Maman du ciel est le plus tendre et le plus doux: reposes-y.

Je me suis alors sentie entre les bras de la chère Maman qui me serait amoureusement. Ce furent des moments très doux qui me donnèrent la force nécessaire pour aller jusqu'au bout dans mon calvaire. Je sentais bien que c'était Elle ! Et avec quelle bonté Elle m’enlaçait et me serrait contre son Cœur si saint !

 

1940

2 janvier

A Jésus par Marie...

Hier, puisque c'était le premier jour de l'année, je me suis consacrée à Notre-Dame. Je lui ai demandé de me consacrer à Jésus et de me clouer à son divin Cœur.

Je Lui ai demandé d'être ma première protectrice parmi les saints que je choisis — comme protecteurs pendant la nouvelle année. Je Lui ai demandé des grâces pour mon âme et amour pour aimer Jésus.

Je lui ai dit :

Petite-Maman, je ne veux plus m'arrêter de vous demander de l'amour, pour ne jamais cesser d'aimer.

Mais hélas, mon Jésus, j'avais l'impression que tout ce que je disais ne servait à rien.

Malgré cela, la foi me permet de croire et d'être fidèle.

Comment peut cheminer une aveugle qui ne connais pas le chemin et qui a perdu toutes ses forces ?...

Pauvre de moi : je suis cette aveugle! Je ne vous vois pas, je ne connais pas le chemin, je suis exténuée !

Mon Jésus, j'ai confiance ! Petite-Maman, j'ai confiance ! Aidez-moi, Vous. Conduisez-moi vers ma destinée : c'est au Ciel que je veux être conduite”.

6 janvier

Celui qui aime la Mère aime le Fils...

Dis à ton directeur spirituel qu’il fasse connaître et aimer ma très Sainte Mère : celui qui aime la Mère aime le Fils... Dis-lui de prêcher que celui-là qui aimera ma très Sainte Mère ne se perdra pas ; en vain l’enfer tentera de le l’abattre.

Pendant que j’écoutais ces paroles, je me sentais serrée entre les Cœurs de Jésus et de la Maman du ciel. J’avais l’impression de me trouver sous une presse. J’avais tant de lumière, tant de paix, tant d’amour. Je peux dire que si Jésus ne m’avais pas aidée, je n’aurais pas continuer de vivre: mon cœur ne pourrais pas résister...

15 janvier

« Prenez votre petite fille dans vos bras... »

Je ne peux pas regarder le ciel parce que le cœur s’élève plus véloce qu’une fusée et ne tient pas dans ma poitrine. Il ne peut se reposer qu’en Jésus.

Petite Maman, venez et prenez votre petite fille dans vos bras ; je veux vous donner mon cœur; ce n’est que vous qui pouvez le remplir de votre amour afin que je puisse aimer Jésus. Incendiez-le avec des flammes si fortes d’amour afin que je puise incendier le monde. Jésus n’est pas aimé! Avec ma douleur et votre amour, je ferai en sorte qu’il soit aimé. Ce n’est que comme ça, que moi même je l’aimerai.

Douce Maman, comme il sera beau de voir tous les cœurs brûler pour Jésus d’un seul amour ! Je ne veux pas cesser d’être victime sans que ce feu soit allumé dans le monde...

2 février

« Je crains la douleur mais je l’aime... »

Vous devez être déjà saturé d’entendre tant de lamentations et tant de discours sur la douleur, mais la douleur est mon aliment, jour et nuit, toujours. Auguste aliment! J’ai atteint l’heure de ma Passion dans un état d’affliction et d’abandon. Je sentais comme si tous étaient révoltés contre moi. Je disais au Seigneur:

Je crains la douleur, mais je l’aime. Le corps s’y prête moins, mais la volonté est forte : je suis prête pour la croix et pour l’amour.

Le cœur semblait s’effriter tellement il était écrasé; j’avais du mal à respirer.

Jésus est venu à moi et il m’a dit :

Ma fille, allons dans le Jardin des Oliviers. Viens préparer l’aliment dont Jésus a tant besoin pour les pécheurs : aliment précieux qui leur donne vie éternelle, aliment béni qui leur donne la vie de la grâce. Courage, tu ne seras pas abandonnée: Jésus et la Maman du ciel viennent avec toi.

Durant la Passion, Jésus me parla deux fois ; le reste du temps, je me suis sentie toute seule, couverte de tous les maux, remplie de honte devant Dieu, objet de sa divine Justice. Combien je me suis découragée ! J’avais même l’impression que Jésus n’était pas avec moi. Il est venu, pourtant:

Courage ! Les anges te survolent, et portent l’aliment aux pécheurs...

Alors, je me suis sentie un peu réconfortée, mais pour peu de temps.

La deuxième fois, Jésus me dit :

Courage, ma fille ! La colère de Dieu qui s’abat sur toi, ce n’est pas toi qui la provoques, mais ceux pour qui tu es l’expiatrice.

Ensuite j’ai cheminé toute seule. Quand tout fut fini, je suis restée comme endeuillée et triste. Jésus me transmit les souffrances et l’agonie de son divin Cœur; moi, je les accueille parce que je veux le consoler.

Vive Jésus, vive la Maman du ciel ! Que règne la douleur, afin que règne l’amour !...

17 février

« Mon Jésus, je ne peux vivre sans vous!... »

Je suis abandonnée de tous; je ne reçois même pas mon Jésus. Ma croix devient plus pesante. Combien cela me coûte de ne pas recevoir la Communion ! Si Jésus me manque, tout me manque. Encore aujourd’hui, me souvenant que je ne l’avais pas reçu, j’ai soupiré avec une profonde nostalgie et j’ai murmuré :

“Deux jours déjà sans recevoir Jésus et combien d’autres encore, peut-être ! Quelle tristesse et quelle nostalgie! Mon Jésus, je ne peux vivre sans vous. Venez ! Faites de mon cœur votre demeure. Venez et régnez en moi! Venez, mon tout ! Si cela ne vous déplaît pas, ô mon Jésus, choisissez pour moi d’autres souffrances, mais ne me privez pas de la Communion. S’il était à moi, je vous donnerai le monde entier afin de pouvoir vous posséder, rien que pour avoir votre visite”.

Mon Père, combien douloureuse est ma souffrance et lourde ma croix ! Je me sens épuisée. Oh, le vide que je sens par le manque de l’aliment eucharistique. Quelle nostalgie. On dirait que mon cœur explose. Je ne sais pas comment tant d’âmes peuvent vivre des années, voir la vie entière, sans recevoir Jésus! Malheureux, car ils ne le connaissent pas.

22 février

« Jésus, venez!... »

Jésus eucharistique, ma vie, ma joie, m’a manqué. La nostalgie que j’ai de Lui me consume.

Jésus, venez ! Régnez dans mon cœur! Vous seul êtes l’aliment de mon âme. Donnez-moi la vie de la grâce, donnez-moi votre amour. Venez décharger votre tristesse dans la mienne.

Par ma nostalgie infusez de la nostalgie que vous avez de prendre possession des cœurs qui ne vous aiment pas et vivent vous oubliant. Je veux par ma douleur rallumer votre amour sur la terre... je veux me perdre en lui. Peu importe donner la vie. Souffrir reste toujours mon désir: c’est de la douleur que l’amour naît...

25 février

« O combien je veux le consoler !... »

Le jour s’est levé : j’avais un grand désir de recevoir la Communion, mais je ne l’ai pas reçue. Quelle nostalgie ! J’ai demandé si monsieur le Curé ne pourrais venir m’apporter Jésus ; on me répondit que non ; je me suis résignée. J’ai offert à Jésus ce sacrifice afin de mériter l’amour de mes « quatre » : la très Sainte Trinité et la Maman du ciel. Je cherche en tout, même dans les plus petites choses, à Les consoler.

Et mon Jésus eucharistique ? O combien je veux le consoler et le couvrir d’amour! Toutes les douleurs et tous les sacrifices sont occasion pour moi de consoler l’Abandonné, l’Oublié, le Prisonnier de l’Eucharistie...

26 février

O douleur bénie !...

« O douleur, douleur bénie ! O croix, ô lit sacré, je veux que tu sois ma tombe, d’où je ne puisse plus sortir ! Tu es, ô croix bénie, l’immense trésor dont Jésus m’a enrichie ! Je te veux, je t’embrasse, je veux être clouée à toi, et être entourée d’épines ! C’est pour Jésus que je veux être blessée et avec Lui, sur l’autel, être immolée! Heureuse fortune — celle de la croix — qui m’attend sur la terre ; elle me fera éternellement bienheureuse au ciel !... »

18 mars

« Mon âme est morte... »

Mon cœur est toujours oppressé, mais toujours au milieu de vives flammes ; ma poitrine est brûlante du côté gauche ; c’est un feu incandescent. La douleur ne consent aucune suavité, elle me pénètre de tous côtés.

L’abîme dans lequel je me trouve est nauséabond et honteux. Pour m’appuyer, je n’ai que de l’immondice. J’y suis enchaînée par de grosses chaînes de fer qui ne se cassent pas. Quelques fois j’essaie de me libérer et de sortir de cet immense abîme, mais je ne le peux pas, je n’en ai pas la force. Je suis si étroitement enchaînée que je n’arrive même pas à bouger.

Au milieu des épines qui me blessent et pénètrent dans tout mon être, mon cœur se tourne vers Jésus, il veux s’envoler vers Lui, mais il ne le peux pas et bas de l’aile au ras du sol. Quelle horrible affliction ! Quelle douleur poignante, que de salir des ailes blanches dans la fange !

Mon Père, que signifie tout cela ? Je n’y comprends rien. Cela ne me dérange pas d’être salie et couverte par les maux d’autrui. Ce que je veux c’est que tous deviennent justes et s’envolent vers Jésus. Mais le pire c’est que je vois comme si le mal venait de moi; mais moi, je ne veux pas pécher, je ne veux pas déplaire à Jésus. Mais je me trouve un monstre abominable, une effrontée, une ingrate à son égard. J’ai peur et je tremble pour mon néant. Je sens la colère de Dieu sur moi et je ne peux pas lever mes yeux vers le ciel. Je me sens indigne de pardon et de compassion.

Mon âme est morte : elle expira dans l’obscurité ; ni même Jésus, en y entrant, lui redonna la vie. Il m’a complètement oubliée, et moi, sans les yeux pour voir, je courre toujours, mais toujours disparate, dans une nuit très triste et obscure.

J’ai perdu toute énergie, je suis tombée dans le découragement. Mais je veux, avec tous les êtres de la terre, louer et aimer mon Jésus. Je voudrais rester toujours à genoux et les mains jointes, à entonner hymnes et louanges d’amour et d’action de grâces à mon Jésus, pour tout ce que je reçois de Lui...

14 avril

Si elle ne m’avait pas aidée...

Pendant la journée, dans mon affliction, je lève les yeux vers le Sacré-Cœur de Jésus et vers ma chère Petite-Maman. Jamais je n'ai regardé vers Eux sans qu'il me semble les voir me sourire avec bonté. Il fait déjà nuit et il me semble que Leur sourire me reste empreint dans l'âme et dans le cœur.

Ma Maman, ma Petite-Maman chérie, ô combien, combien je veux l'aimer ! A quoi aurait servi ces longues années de lit si Elle n'avait pas veillé sur moi, si Elle ne m'avait pas aidée !

22 avril

« Quel grand mal est le péché!... »

Mon Dieu, quelle nuit terrible dans mon âme !

Jésus a commencé par me dire :

Le péché essaie de broyer et d’anéantir mon divin Cœur! Quel grand mal est le péché ! Regarde les mauvais traitements que je reçois! Sais-tu de qui ? De ceux qui les premiers devraient m’aimer, desquels j’attendais tout. Répare, si tu veux qu’ils se convertissent. Laisse-toi immoler si tu veux qu’ils soient sauvés ! Tu es leur victime...

23 avril

« Mon cœur n’a presque plus de vie... »

Mon cœur n’a presque plus de vie: il est broyé au maximum. Je suis dans les ténèbres et presque sans foi en Jésus: tout est perdu; personne ne réussi à me sauver.

Mon âme semble émettre des cris d’une extrême affliction. Sa nuit est devenue immense pour recevoir Jésus Eucharistique. Et Lui, d’un ton de jugement, comme quelqu’un qui demande des comptes, me disait :

Quel grand mal est le péché ! T’es morte à Dieu au lieu d’être morte au monde! Convertis-toi, viens dans mon divin Cœur. Tu me fais souffrir par chaque peine et cruauté ; Je pleure parce que Je t’aime ! Pourquoi veux-tu me fuir ? Je pleure parce que Je t’ai créée et préparée pour Moi.

Et mon Jésus pleurait amèrement. Et c’est cette douleur de Jésus que mon cœur ne supportait pas, à moins qu’il ne souffre à ma place. Mais en me sentant ainsi blessée, je peux dire avec Lui :

Quel grand mal est le péché ! Combien il est horrible ! Combien il blesse le Cœur d’un Dieu !

Mon Jésus, je ne veux pas Vous fuir ! Je veux Vous suivre! Je veux que tous Vous suivent, qu’aucun ne Vous fuie. Laissez-moi écrire sur la terre avec mon sang :

“La douleur est le chemin tracé par Jésus. La douleur est amour; la douleur est union avec Dieu. L’âme qui souffre avec Jésus se sent attirée par Lui ; désire la solitude afin de se rencontrer plus facilement avec Lui ; désire vivre de Lui et en Lui. Combien précieuse est la douleur ! Quel bonheur pour l’âme qui souffre ! Elle ne se préoccupe que de Jésus; ne veut d’autre vie que celle de Jésus. Elle cherche son amour, sa gloire, le salut des âmes”...

5 mai

« Avancer l’heure de la consécration... »

Dis à ton directeur spirituel d’informer le Pape que s’il veut que monde soit sauvé, qu’il avance l’heure de la consécration à ma Mère. Qu’il la place à la tête de la bataille et la proclame Reine de la victoire et Messagère de la paix.

6 mai

« Accompagnez-moi auprès de la Croix... »

La nuit est passée, passe le jour et je ne m’alimente que de douleur...

Je lève mon regard vers la Maman du ciel et je lui dis :

Maman chérie, accompagnez-moi auprès de la Croix du vôtre et mon cher Jésus ; laissez-moi souffrir avec Vous : je veux sentir Vos douleurs. Je veux aussi réparer tant de maux. Les âmes dorment dans le péché : par ma douleur, je veux les réveiller; par ma mort, je veux les ressusciter.

Maman chérie, faites que je reste comme Madeleine enlacée à la Croix de Jésus. Je veux verser des larmes de sang pour moi, pour les miens et pour les péchés de toute l’humanité. Petite Maman, je me sens surchargée de tous les crimes. Donnez-moi la douleur pour les pleurer et les détester. Demandez pardon pour moi à Jésus. Donnez-moi de l’amour afin que j’aime Jésus et qu’il puisse ainsi par cet amour oublier chaque méchanceté.

Mon Père, je suis tourmentée de mil façons: j’ai des doutes de toutes sortes. La pensée que je vous trompe et que je trompe beaucoup d’âmes me tourmente.

Mon cœur est une source ouverte: plus la douleur et l’agonie sont grandes, plus j’ai de sang à donner. Je sens qu’autour de moi y boivent en grand nombre, je ne sais quoi. Ils boivent, boivent et semblent ne jamais se rassasier. Mais moi nom plus, je ne suis pas rassasiée du fait de ne pas pouvoir rassasier; et je ne suis pas rassasiée parce que je n’ai pas d’amour pour aimer mon Jésus...

(...)

L’abandon dans lequel Jésus laisse mon âme, la manière dont Il descend dans mon cœur (dans la Communion), sans lumière ni flamme, sans me donner ni recevoir de l’amour, comme s’Il y venait mort et que moi-même je sois morte, m’oblige presque à penser que j’ai une vie d’illusion et d’imposture.

Mais je dois croire que Jésus vit et règne en moi, qu’Il m’aime et ne m’abandonne pas, que je suis à Lui et que je ne vis que pour Lui. Ma vie a servi à Jésus...

Jésus, pressez bien cette fine grappe et enlevez-en tout le jus... Je bénirai et j’aimerai la douleur: quand je serai au ciel, je ne souffrirai plus. La douleur m’a attachée à Vous, a créé en moi des liens d’un si grand amour...

J’aime la douleur, j’aime Jésus...

8 mai

« Ma fille, viens sur mon Cœur... »

Dans l'après-midi j’ai récité les prières du mois de mai à ma chère Petite-Maman. Mon âme, pendant cette dévotion, se voyait libérée d'un poids qui l'écrasait et retrouvait la paix et la suavité.

A la fin j’ai cru entendre une voix très douce qui m'appelait :

Ma fille, ma fille.

Mon âme se sentait davantage encore soulevée.

Quelques instants plus tard, la même voix, de nouveau m'a appelée avec tendresse et douceur :

Ma fille, ma fille, viens sur mon Cœur. Je t'invite à te reposer entre mes bras très saints. Abandonne-toi sur mon Cœur de mère. Tu es la préférée de Marie. Oh ! Combien tu es aimée par nos deux Cœurs !

Je me suis sentie entre les bras de la Maman, enlacée, caressée et couverte de tendresse.

Il n'est pas possible de comparer la douceur et la tendresse d'une mère de la terre avec celle de la Maman du ciel !...

Mon âme a été réconfortée: mon cœur en resta heureux pendant un peu près une heure.

14 mai

« Compter pour rien... »

Je suis couverte de crimes et d’imperfections: j’ai honte de Jésus, je crains la justice du Père éternel.

Jésus, en descendant aujourd’hui dans mon cœur, a rendu plus suave ma douleur. Une petite flamme s’est allumée dans mon âme, mais elle s’est éteinte rapidement et je suis restée dans la plus grande obscurité... J’ai senti que la justice du Père éternel me détruisait, me réduisait en poussière.

Mon Jésus, compter pour rien, par amour pour Vous, c’est avoir la félicité sur la terre. Ma joie, même si Vous ne permettez pas que je la ressente, c’est souffrir pour Vous consoler et pour sauver les âmes. Avec Vous je suis victorieuse.

Je veux Vous prouver mon amour, mais je ne sais pas comment: je n’ai rien à Vous donner.

Mon corps ? Cela fait bien longtemps qu’il Vous appartient. Je Vous l’ai donné afin qu’il soit martyrisé et crucifié.

Mon sang ? Même celui-là vous appartient. Qu’il serve au moins d’encre pour écrire sur toute la terre le mot « Amour »: amour pur et seulement pour Jésus.

Ma vie ? Elle ne m’appartient plus: elle aussi est à Vous. Vous êtes mort pour moi, pour me sauver et moi je meurs par amour pour Vous et pour sauver les âmes.

O Jésus, que dois-je Vous donner d’autre ?

Je veux que ma volonté soit votre afin que la votre soit mienne. J’accepte, par amour pour Vous, tout ce que Vous m’enverrez. Je ne veux que ce que Vous voudrez; même si pour cela je devais rester à plat ventre, enroulée dans la terre comme le ver le plus insignifiant...

19 mai

« Mon Jésus, pressez bien cette fine grappe... »

L’abandon dans lequel Jésus laisse mon âme, la manière dont Il descend dans mon cœur (dans la Communion), sans lumière ni flamme, sans me donner ni recevoir de l’amour, comme s’il y venait mort et que moi-même je sois morte, m’oblige presque à penser que j’ai une vie d’illusion et d’imposture.

Mais je dois croire que Jésus vit et règne en moi, qu’il m’aime et ne m’abandonne pas, que je suis à Lui et que je ne vis que pour Lui. Ma vie a servi à Jésus...

Jésus, pressez bien cette fine grappe et enlevez-en tout le jus... Je bénirai et j’aimerai la douleur: quand je serai au ciel, je ne souffrirai plus. La douleur m’a attachée à Vous, a créé en moi des liens d’un si grand amour...

J’aime la douleur, j’aime Jésus...

20 mai

« Je suis un monde d’horreurs... »

Je suis un monde d'horreurs et d'épouvantables ténèbres. C'est ainsi que mon âme le ressent. Je rends grâces à mon Jésus de ne pas être moi-même ce que sent mon âme. Je serais bien tout cela si Lui, vu mon état de ténèbres, ne veillait pas sur moi, ne me soutenait pas et, ma chère Petite-Maman ne me portait toujours entre ses bras très saints, ne me protégeait pas de son divin manteau.

Pauvre de moi, si Jésus et Marie n'avaient pas été là !

8 juin

« Il me semble que Jésus soit parti... »

Je suis très malade. J’aimerais dire tant de choses, mais je ne peux pas... Je sens mon âme et mon corps comme sous une grille avec du feu au-dessous et par-dessus: je ne peux pas me retourner sans être brûlée... Même le cœur a sa douleur... combien il est opprimé...

Et il me semble que Jésus soit parti si loin, me laissant seule dans le monde, privée de tout confort. Je sens comme si l’on me privait de mon directeur. Serait-ce vrai ? Pouvez-vous au moins me dire, par charité, si en quelque chose, je suis pour vous cause de souffrance ?...

12 juin

« Accrochons-nous à Jésus et à Marie... »

Je reste persuadée que vous, mon Père, vous m’informerez de ce qui arrive, sans rien me cacher. Je vous le demande par charité ; ne consentez pas que Sãozinha me trompe. Si l’on vous interdit de revenir ici, je ne veux pas que vous en souffriez. Acceptons que Jésus presse sa grappe de raisin et réduise en poudre le grain de blé! Qu’il soit consolé et nous, souffrons. Cependant, accrochons-nous immédiatement à Jésus et à la Maman du ciel.

2 août

J’éprouve une très grande désolation...

(...)

Je reste persuadée que vous, mon Père, vous m’informerez de ce qui arrive, sans rien me cacher. Je vous le demande par charité; ne consentez pas que Sãozinha me trompe. Si l’on vous interdit de revenir ici, je ne veux pas que vous en souffriez. Acceptons que Jésus presse sa grappe de raisin et réduise en poudre le grain de blé ! Qu’Il soit consolé et nous, souffrons. Cependant, accrochons-nous immédiatement à Jésus et à la Maman du ciel.

(...)

Combien je souffre à cause des doutes que ce soit moi, avec mon imagination, à faire toutes ces choses [Passion, extases, etc. ]. Quand viendrez-vous me tranquilliser, au moins pour quelques instants ? J’ai l’impression de mourir seule, abandonnée. Venez me secourir !

J’éprouve une très grande désolation parce que je crois que l’on me prive de mon Père spirituel. Je sais que vous avez été malade, mais personne ne m’en a rien dit. Malheureux celui qui est éloigné !...

4 septembre

« Sur la terre l’amour est presque disparu... »

Lundi, au commencement de la sainte Messe, disparaissait de mon âme cette nuit sans lumière qui ne me causait que la mort: les doutes sont disparus. Peu avant la Communion j’ai ressenti une force que je n’ai pas pu dominer: je me suis agenouillée et dans cette position j’ai reçu Jésus. Je suis restée longtemps ravie, tellement unie à Jésus qu’il me semblait me trouver dans une autre région.

J’avais de très fortes impulsions pour aimer Jésus et Il m’a dit ses désirs (ce qui est arrivé le 2 septembre) : — Sur la terre l’amour est presque disparu des cœurs. Voilà la raison des souffrances de Jésus: il n’y a pas d’amour pour réparer les péchés de l’humanité; on blesse son divin Cœur.

O Jésus, que puis-je faire pour cela ?... J’accepte tout, je ne veux pas Vous voir souffrir... J’écrirai à Salazar. Lui, plus que tous les prêtres, peut mettre un terme à tant de péchés... J’en parlerai à mon Père spirituel et je ferai tout ce qu’il me permettra de faire... Voulez-vous que j’écrive à votre cher cardinal patriarche (Dom Manuel Gonçalves Cerejeira) ? Les deux ensemble seront l’instrument pour sauver le Portugal et faire que votre très saint Cœur ne soit plus offensé. Je le ferai,  ô Jésus; mais j’aimerais que personne ne le sache, excepté eux et les personnes que mon Père spirituel jugera opportun d’informer...

5 septembre

Je crois mourir...

Je crois mourir, rien que de penser à vendredi et aux souffrances qui m’attendent. Si Jésus ne prend pas ce pauvre corps pour souffrir dans celui-ci et le soutenir, je ne résisterai pas: je mourrai. Je sens de continuels coups de marteau dans mon cœur. Une foule universelle lui donne l’assaut et le blesse. Toutes ces souffrances viennent sur moi, j’en suis dépositaire, mais elles sont destinées à Jésus: l’attaqué et le blessé, c’est le Cœur de Jésus.

Il me semble voir Jésus, les bras ouverts, me demandant compassion et de souffrir avec Lui... Le fait que Jésus se tourne vers une créature humaine et s’abaisse jusqu’à lui demander de souffrir avec Lui, m’anéantit : Lui qui est la force, la vie, tout, avoir besoin d’aide de cette pauvre qui n’est qu’un néant...

Je joins à cette lettre une lettre pour le Cardinal et une autre pour monsieur Salazar. Ayez la bonté de la corriger et, si vous voyez que quelque chose n’est pas bien, faites-le moi savoir... J’ai écrit comme Jésus me l’a dit...

10 septembre

« La Maman contemplait la pauvre humanité... »

Dimanche dernier, anniversaire de ma très chère Maman du ciel, une image, qui n’est toujours pas effacée, s’est imprimée dans mon âme.

Avec la venue de Jésus (Eucharistique) dans mon cœur, mes souffrances ce sont aggravées et ma nuit augmenta. Je n’ai pas fait la fête à Jésus : je ne l’ai pas reçu avec joie, même si je le voulait et désirait brûler d’amour. Pauvre de moi !...

A peine est-il descendu en moi, j’ai senti dans mon âme le portrait vivant de la très chère Petite-Maman qui, du haut du ciel, contemplait la pauvre humanité, son très saint Cœur souffrant d’une tristesse presque mortelle. La tête inclinée vers la terre, elle ne détournait pas son regard plein de tendresse et de compassion. Quelle douleur si forte et poignante !

Combien Elle souffre, la Maman chérie! Nous sommes déjà mardi et cette scène ne s’évanouit pas. C’est comme si elle était imprimée en moi pour toujours. Il y a à peine une heure, je l’ai vue de nouveau inclinée vers la terre, impossible de lui faire détourner le regard : de ces yeux coulaient deux rivières de larmes, larmes de profonde douleur qui baignaient la terre. Moi aussi je voulais pleurer, essuyer ses pleurs et guérir la blessure du Cœur très aimant de Jésus.

Je ne sais pas quoi faire pour Eux : par amour je fais semblant d’être joyeuse alors même que je suis toujours triste.

J’encourage et je console les malheureux et je n’ai pas qui me console. Mais je suis contente de la volonté de mon Seigneur. Je veux Le consoler dans ma détresse...

7 novembre

Il faut que je souffre en silence...

J’ai l’impression d’être infidèle à Jésus. Il veut et me fait comprendre dans mon âme la grande nécessité que je souffre, mais que je souffre en silence, sans rien laisser apparaître. Je cherche à le faire du mieux que je peux, sans me confier à qui que ce soit, excepté Lui et la chère Petite-Maman. Quelquefois pourtant, involontairement, une parole m’échappe. C’est pour cela que je dis être infidèle à mon Jésus : je ne suis pas encore constante dans ce qu’il veut, excepté de tout vous dire, mon Père, parce que Jésus me place dans l’âme la nécessité de me confier à vous...

12 novembre

« Votre cœur saignera toujours... »

Jésus m’a dit qu’il vous aime beaucoup et qu’il vous avait préparé des épines qui vous blesseront jusqu’à la mort ; que votre cœur saignera toujours ; mais vous ne devez pas craindre, car vous serez victorieux...

21 novembre

« J’accepte tout par amour pour vous... »

Combien terrible fut la tempête qui se déchaîna dans mon âme! Il me semblait tout perdre : pour l’âme et pour le corps.

Lors de ces souffrances, pendant quelques instants, je suis arrivée jusqu’à me convaincre que l’on m’avait privé de mon directeur spirituel. Mon Dieu, je resterai sans lumière et sans vie !...

Je n’ai pas résisté et j’ai du pleurer. J’ai offert mes larmes à Jésus et j’ai ouvert mes bras vers le ciel :

Mon Jésus, j’accepte chaque sacrifice; j’accepte tout par amour pour Vous... Brisez-moi, mais donnez la paix au monde et sauvez les âmes. Je veux Vous aimer; et si par ma douleur je peux Vous prouver mon amour, je suis prête à souffrir. Soutenez-moi, donnez-moi la force, mon Dieu !...

22 novembre

« Jésus veut que ma souffrance soit silencieuse... »

Ma crucifixion s’est terminée il y a quelques heures... J’ai besoin de me confier et je ne peux le faire qu’avec vous. Jésus me veux silencieuse et tenace comme un rocher: Il veut que je souffre sans que l’on sache ce qui se passe en moi. Je sens que c’est Lui qui place cette exigence dans mon âme. Il veut que ma douleur soit silencieuse comme la sienne : Il exige que je l’imite même en cela.

Ce matin, à mes souffrances et à mes peurs, se sont adjointes les souffrances et les larmes de Jésus : je n’en pouvais presque plus. Parmi le bruit, la curiosité et les blasphèmes autour de Lui, Il m’a fait comprendre comment Il avait souffert tout cela en silence, comme s’il n’avait pas de lèvres pour parler. Ma détresse était si grande que quelquefois il m’est venu à l’esprit de dire à Jésus que je ne voulais pas la Passion, mais immédiatement je Lui disais :

Je veux, je l’accepte par amour pour vous. J’accepte chaque souffrance, même si sur moi devraient tomber, pour m’écraser, toutes les montagnes du monde...

29 novembre

Je sens que vous souffrez...

Je sens que vous souffrez. Je sens l’instrument avec lequel vous êtes blessé. Je sens clairement que cette douleur vous blessera jusqu’à la fin.

Je ne sais pas de quel côté me tourner : tout est douleur, de vives douleurs dans l’âme et dans le corps. Je le veux et je l’accepte comme Jésus le veut...

SUITE

 

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