CHAPITRE XXV
Déjà en 1934, le Seigneur affirmait à Alexandrina :
— Je t’ai choisie pour le bonheur de beaucoup d’âmes.
Et Il lui demandait :
— Aide-Moi dans la Rédemption du genre humain. Je
ferai en toi comme un canal à travers lequel passeront les grâces que je
veux distribuer aux âmes... Mais J’exige de toi beaucoup, et de grandes
souffrances.
En 1935, le jour de l’Immaculée, Jésus lui promit :
— Tu seras d’une puissante et aide efficace pour les
âmes pécheresses. Tu es la victime de Mes Tabernacles.
Dans les dernières années, Il lui demanda avec insistance
:
— Fais que Je sois aimé de tous dans mon Sacrement
d’amour : le plus grand des Sacrements, le plus grand miracle de ma divine
sagesse... Cherche-Moi des âmes eucharistiques qui, après ta mort, te
remplacent dans l’adoration à mes Tabernacles.
Et une autre fois, Il lui promit :
— Les pécheurs viendront sur ta tombe aussi nombreux
que les fourmis à leur fourmilier.
Aux demandes du céleste Époux, Alexandrina ne refusa
jamais un instant d’immolation pour réparer l’abandon dans lequel Il est
laissé dans le Sacrement eucharistique, ni pour Lui sauver les âmes de
pauvres pécheurs : “Je donnerai tout mon sang pour eux — écrivit-elle
dans son journal — pour dissiper leur cécité et leur faire découvrir les
charmes de l’amour de Jésus !”
Quant Alexandrina s’envola vers le ciel, cinquante mille
personnes de toutes classes sociales, sont accourues : professeurs
universitaires, médecins, avocats, commerçants, industriels, artistes,
prêtres, et une foule immense composée de modestes et humbles gens du
peuple.

Les pèlerins devant la
chapelle funéraire, au cimetière de Balasar
Des centaines de pauvres qu’elle avait secouru,
spécialement au cours des dix dernières années, sont aussi accourus.
« Ses funérailles — écrivit quelques jours après,
sa sœur Deolinda — donnèrent lieu à un hommage jamais vu.
Et les gens de s’exclamèrent : “Nous ne verrons plus
jamais une chose pareille !”.
Le corps virginal de la servante de Dieu, selon son
désir, fut inhumé le visage tourné vers l’église paroissiale : sentinelle
vigilante du Tabernacle et éloquente invitation à la dévotion eucharistique.
Mais dans une page de son journal, quelques années avant
sa mort, elle-même écrivait :
« Sur ma tombe je ne veux pas de richesses ni de
choses vaines, mais uniquement des paroles de rappel. »
En effet, en 1947, sur un feuillet de quelques
centimètres, elle avait écrit un appel à apposer sur sa tombe :
« Pécheurs, si les cendres de mon corps peuvent servir
à vous sauver, approchez-vous-en : marchez dessus, piétinez-les jusqu’à ce
qu’elles disparaissent. Mais ne péchez plus ! N’offensez plus notre Jésus !
Pécheurs, j’aimerais vous dire tant de choses ! Ce cimetière ne serait pas
assez grand pour tout écrire ! Convertissez-vous ! Ne perdez pas Jésus pour
toute l’éternité ! Il est si bon !... Aimez-le ! Aimez-le ! Assez de péché !”.
Consumée dans la douleur pour les pécheurs, elle leur
légua même ses cendres.
Combien de larmes, ces paroles d’Alexandrina ont déjà
fait couler de tant de cœurs. Dieu seul le sait et aussi les prêtres qui à
Balasar, écoutent les confessions des pèlerins.
Encore aujourd’hui, presque trente années
après la disparition de ce séraphin d’amour, victime
volontaire pour les pécheurs, tous les mois passent devant sa tombe plus de
trente mille personnes, venues de toutes les nations.
“Ils viendront comme des fourmis à leur fourmilier”.
Grâce à une généreuse correspondance à l’appel divin, entre la servante de
Dieu et les âmes s’établit un lien spirituel que le temps ne détruira
jamais.
“J’ai passé ma vie à souffrir, je passerai mon ciel à
prier pour vous, ô pécheurs !”.
Appel mystérieux que celui de cette sépulture, transférée
dans l’église paroissiale depuis 18 juillet 1978 ! Il s’accomplissait ce que
la servante de Dieu avait dit un jour à sa sœur et à la maîtresse d’école
:
« Au ciel je resterai comme le pauvre aveugle, au bord
de la route, la main tendue pour recevoir l’aumône. Je demanderai des grâces
au Seigneur pour les disperser ensuite sur toute la terre. »
L’appel d’Alexandrina ne devait pas s’éteindre avec le
temps. Il devait se répandre dans l’avenir. Le Seigneur le lui avait promis
: “Ton nom arrivera jusqu’aux confins de la terre !”.
Le salésien, son directeur spirituel, qui connut bien
l’anxiété contenue dans les paroles d’Alexandrina, donna corps à cet appel
et fonda une Association Universelle pour la conversion des pécheurs.
Le Concile Vatican II mit en évidence la nécessité et la
grande valeur de la collaboration que tout chrétien peut apporter dans
l’œuvre du Sauveur « venu appeler les pécheurs ».
Dans les documents du Concile, on peut lire :
« Toutes
leurs activités, leurs prières et leurs entreprises apostoliques, leur vie
conjugale et familiale, leurs labeurs quotidiens, leurs détentes d’esprit et
de corps, s’ils sont vécus dans l’Esprit de Dieu, et même les épreuves de la
vie, pourvu qu’elles soient patiemment supportées, tout cela devient
“offrandes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ” ; et dans la
célébration eucharistique ces offrandes rejoignent l’oblation du Corps du
Seigneur pour être offertes en toute piété au Père ».
Et encore :
« Par l’hommage de son travail à Dieu,
nous tenons que l’homme est associé à l’œuvre rédemptrice de Jésus-Christ ».
Et enfin, dans le Message « aux pauvres, aux malades,
à tous ceux qui souffrent », le Concile affirme : « Vous êtes frères
de Jésus souffrant ; et comme Lui, si vous voulez, vous pouvez sauver le
monde ».
La sainte Vierge, à Fatima, recommandait aux pastoureaux
: « Priez, priez beaucoup et faites des sacrifices pour les pécheurs :
beaucoup d’âmes vont en enfer parce qu’elles non personne qui prie et se
sacrifie pour elles. »
Alexandrina, déjà dans les premières années de sa
maladie, donnait cet exemple :
« O mon Jésus, je m’unis spirituellement, maintenant
et pour toujours, à toutes les saintes Messes qui, de jour comme de nuit,
sont célébrées sur toute l’étendue de la terre. Jésus, immolez-moi avec Vous
au Père éternel pour les mêmes intentions que Vous-même, Vous offrez. »
A la lumière de la doctrine du Concile, pour répondre à
la demande de Notre-Dame de Fatima et stimulés par l’exemple d’Alexandrina,
des registres furent placés dans sa chambre, — où elle a tant prié et où
elle s’immola — afin que ses dévots des diverses nations, s’ils le
désirent, puissent s’inscrire dans les rangs de l’Association Universelle
pour la conversion des pécheurs.
Les adhésions arrivent de toutes les parties du monde.
L’Italie aussi a son registre. Toute personne désirant
s’inscrire à cette croisade, peut le faire, en envoyant son nom et son
adresse à Monsieur le Curé de Balasar
(Portugal).
Il est conseillé de choisir au moins une des
œuvres suivantes, selon les possibilités de chacun, et de se maintenir
spirituellement uni à Jésus au très Saint-Sacrement, ainsi qu’à tous les
Associés des autres Pays.
1 Faire célébrer, au moins une fois l’an,
une Messe pour la réparation des péchés.
2 Assister à une sainte Messe hebdomadaire
pour la conversion des pécheurs.
3 Une Communion mensuelle.
4 Une visite hebdomadaire au
Saint-Sacrement.
5 Communion spirituel quotidienne, pendant
une semaine.
6 Offrande quotidienne, pendant une
semaine, de son propre travail, en union avec toutes les saintes Messes qui,
de jour comme de nuit, sont célébrées dans le monde entier.
7 Offrande quotidienne d’une heure de
souffrance, en union avec Jésus immolé sur les autels, et avec les malades,
les éprouvés et les victimes volontaires du monde.
8 Récitation quotidienne du Rosaire,
pendant un semaine, en intercalant les mystères de cette prière jaculatoire
apprise aux enfants par Notre-Dame à Fatima : “O mon Jésus,
pardonnez-nous nos péchés ; préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au
Ciel toutes les âmes, spécialement celles qui ont le plus besoin de votre
miséricorde”.
9 Réciter autant de fois que possible la
prière jaculatoire : “O Marie, refuge des pécheurs, priez pour nous”
Désormais Alexandrina est lancée vers les autels. La
Curie de Braga, en 1967, commença le procès sur sa renommée de sainteté et
sur l’héroïcité de ses vertus.
46 témoins qui ont bien connu Alexandrina, furent
interrogés.
En 1973, le procès diocésain ayant été clos, toute la
documentation passa à la Congrégation romaine
. En décembre 1976, tous les écrits furent approuvés. En
1977, tous les témoignages furent imprimés — quatre gros volumes — pour le
jugement final du tribunal romain.
Le 31 janvier 1983 — fête de saint Jean Bosco
— le Défenseur Général de la foi présenta à la Congrégation
pour la cause des saints son jugement, rédigé avec un critère scientifique,
très favorable.
Dans le lointain 1950, le cardinal Cerejeira, patriarche
de Lisbonne, recommandait au Père Umberto : « N’abandonnez pas
Alexandrina ! C’est un séraphin qui se consume dans l’amour ! ». Et plus
tard, il lui écrivait : « Les compagnes de mes journées ce sont sainte
Thérèse de l’Enfant-Jésus et Alexandrina ».
À la mort du Cardinal, un journal qui relatait celle-ci,
accompagne sa notice par une photo sur laquelle, près de son Crucifix, sur
la table de travail, on pouvait voir la photo d’Alexandrina ; et le
journaliste ajoutait cette remarque : « Le dernier livre de méditation du
cardinal Cerejeira fut, pendant presque deux ans, l’autobiographie
d’Alexandrina, imprimée en italien par son directeur spirituel. »
Les grâces attribuées à la servante de Dieu sont très,
très nombreuses.
Le Postulateur, les reçoit régulièrement
.
* * *
1 - Il en est ainsi. Par milliers, les
pèlerins visitent la tombe d’Alexandrina. Ils viennent de toutes les parties
du monde, demander ou remercier pour les grâces obtenues par son
intercession. Sa tombe, dans l’église paroissiale, est toujours recouverte
de cierges, de fleurs et de toute sorte d’ex-voto. Note du traducteur.
2 - Cet appel pressant s’y trouve
toujours, sur sa tombe, copié sur un imposant « livre » en marbre blanc.
3 - L’original italien de cet ouvrage
date de 1984. Mais, nous pouvons affirmer que ceci reste vrai, même quarante
années après (1995). Note du traducteur.
4 - Cette phrase ressemble beaucoup à
celle de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, la sœur spirituelle
d’Alexandrina.
5 - Sãozinha.
6 - Saint Mathieu 9,12.
7 - Concile Vatican II. - “Lumen
gentium” - 34.
8 - Concile Vatican II. - “Gaudium et
spes” - 67.
9 - Voici l’adresse exacte :
PAROCO DE BALASAR - P - 4490 POVOA DE VARZIM
(Portugal).
10 - Sacré Congrégation pour les causes
des saints.
11 - Alexandrina était devenue zélatrice
salésienne.
12 - Voici l’adresse du Postulateur
:
|