CHAPITRE I
Je m'appelle
Alexandrina Maria da Costa. Je suis née à Balasar,district de Porto, le 30
mars 1904. C'était un Mercredi-Saint. J'ai été baptisée le 2 avril,
Samedi-Saint. »
Voici le commencement, en
clef de simplicité, du journal intime de Alexandrina. Le village de Balasar
compte près de deux mille habitants ; il est constitué de vingt-deux
lieux-dits disséminés au milieu des pins, sur les suaves pentes des collines
avoisinantes ou au milieu des treilles de
vinho verde.Les maisons sont
petites et basses, peintes aux couleurs vives.
L'église paroissiale, dédiée à
sainte Eulalie, surgit sur les pentes d'une colline, sur les berges de la
rivière Este. Elle fut inaugurée en 1907 et remplaça la précédente église,
déjà assez vieille et qui devenait trop petite pour une population en
continuelle augmentation. Dans une vallée voisine et située en face de
l'église, se trouve une chapelle, construite en 1832, à l'endroit même où,
en la fête du Corpus Domini, une croix dessinée à même la terre, mais
d'une terre différente, est apparue.
À peu de distance de
cette chapelle, sur une élévation appelée Calvário,vécut la servante de Dieu.
« Mon souhait le plus cher,
serait que ma vie ne soit remplie que de beautés spirituelles et d'amour de
Dieu ; mais, malheureusement, c'est bien le contraire, en effet, je n'y
découvre que fautes et défauts, depuis le commencement. »

Ainsi s’exprima Alexandrina,
dans son Autobiographie.
À l'âge de trois ans, le
premier nuage gris.
Étant couchée avec sa mère, à
l'heure de la sieste, Alexandrina aperçut, sur une étagère, un certain pot
de pommade. Sa mère dormait. La petite se leva, sournoisement, grimpa sur
l'espalier du lit et tendit la main vers le pot. Au même moment, la mère, se
réveilla et l'appela, inquiète. Alexandrina, surprise, laissa tomber le pot
qui se cassa en mille morceaux et, ayant perdu l'équilibre, elle tomba, elle
aussi, se blessant à la bouche du côté droit. Une cicatrice lui resta, en
souvenir, toute sa vie.
Pleurs, cris inconsolables ! On
l'emmena très vite chez un pharmacien et, malgré les bonbons qu'on lui
offrit, elle ne se calma pas. Alexandrina répondait à ces gâteries par des
coups de pied et des coups de griffe. « Ce fut là ma première mauvaise
action », écrivit-elle, avec de grands regrets.
Elle s'attardait à
l'église, pour contempler, enchantée, les statues des saints et, tout
particulièrement, celles de la Sainte Viergeet de saint Joseph, parce
qu'habillées avec goût : elle rêvait alors de pouvoir s'habiller comme
elles. Serait-ce cela de la vanité ?
« Je ne sais pas s'il ne
s'agissait pas déjà de quelque manifestation de ma vanité »,
écrivit-elle encore, dans ses mémoires.
Étant déjà un peu plus âgée,
elle reçut de sa mère une belle paire de savates. Quelle joie !
Immédiatement elle monta dans sa chambre et, étant toute seule, elle
s'habilla comme si c'était un jour de fête, comme si elle allait à la messe.
Elle enfila ses savates et se promena de long en large, tout heureuse, dans
le salon. Ensuite, elle s'agenouilla sur le plancher, posa ses savates
devant elle, comme elle voyait faire aux autres femmes à l'église et, assise
sur ses tallons, elle resta ainsi, toute joyeuse, pendant un long moment.
Elle raconta encore :
« Du temps où la fièvre
espagnole sévissait, — continue-t-elle — l'un de mes oncles est mort.
Ma sœur Deolinda et moi, nous sommes restées une semaine dans la compagnie
de ses parents, afin d'assister, le moment venu, à la Messe du septième
jour.
Il est arrivé qu'un certain
matin, on m'a demandé d'aller chercher un peu de riz dans la chambre où se
trouvait la dépouille de mon oncle. Arrivée à la porte de la chambre, je
n'ai pas eu le courage d'entrer : j'avais peur. Ma grand-mère dût y aller à
ma place.
Le soir, quelqu'un m'a dit
d'aller fermer la fenêtre de cette même chambre : arrivée à la porte, je
sentais que mes jambes flageolaient et je ne pouvais avancer. Alors je me
suis dite à moi-même : “ Il faut absolument que je m'en sorte, il faut que
je me débarrasse de ma peur”. Après cette décision, j'ai ouvert la porte et,
à pas très lents, je me suis promenée d'un côté à l'autre de la chambre, là
même où se trouvait le corps de mon oncle. A partir de cette occasion, je
n'ai jamais eu peur : je m'en étais débarrassée.
Lors des réunions de famille,
Alexandrina irradiait tout le monde par sa joie de vivre.
Des phrases spirituelles et des
anecdotes piquantes lui fleurissaient les lèvres ; elle inventait des jeux
avec un à-propos déconcertant. Deolinda, plus âgée et par tempérament plus
calme, était presque à chaque fois le “dindon de la farce”.
Un jour elle souleva et laissa
tomber, avec un grand fracas, le couvercle d'une malle, ensuite elle se mit
à crier pour faire croire qu'elle s'était blessée. Deolinda accourut
immédiatement, toute tremblante ; alors, l'espiègle, se mit à rire aux
éclats.
À l'église, elle attachait aux
bancs les franges des châles de certaines dames qui suivaient avec attention
les cérémonies.
Certaines fois, elle se cachait
derrière les murs, jetait des pierres aux dames pieuses qui revenaient de
l'église.
Un autre jour, elle prit à sa
sœur une chemise d'homme que celle-ci venait de terminer ; la passa sur ses
habits et, en cet accoutrement, s'en alla dans la rue, faisant rire tous
ceux qui la voyaient.
Sa mère la définissait comme
étant une “chevrette, sautillant partout”.
Elle aimait davantage marcher
sur les murs que par les chemins. Sa mère lui pronostiquait : “un jour tu
mourras, défaite en petits morceaux comme un broc!”
En janvier 1911, afin de
pouvoir fréquenter un peu l'école (elle ne suivit que la classe primaire),
elle s'en alla, avec sa sœur, chez une famille d'amis qui habitaient à Póvoa
de Varzim.
Mais, là aussi elle ramena son
espièglerie. Elle courait derrière les chariots ou grimpait sur ceux-ci,
voyageant ainsi gratuitement pendant quelques instants ; ensuite elle
sautait en bas, avec une étonnante agilité. Elle ne s'en est corrigée que
quand les conducteurs, las de ses taquineries, la dénoncèrent à la dame qui
en avait la garde.
Un jour elle partit avec deux
de ses cousines, se promener dans une forêt de pins. Elles y trouvèrent un
âne qui broutait tranquillement. Alexandrina profita de l'occasion pour une
cavalcade. Seulement l'âne n'était pas de cet avis ; il la jeta rapidement à
terre et, de surcroît, sur un tas de ronces. Elle s'en tira avec quelques
égratignures.
Depuis toute jeune, elle
s'imaginait qu'en superposant maison sur maison, palais sur palais, et en
utilisant une longue corde, il était possible, en escaladant toutes ces
superpositions, d’arriver au ciel. « Je ne sais pas expliquer,
raconta-t-elle, ce qui m'attirait si fortement vers les hauteurs ».
À l'âge de sept ans, elle fit
sa première communion.
« Ce fut le Père Alvaro
Matos qui m'a examinée sur le catéchisme, m'a confessée et m'a donné Jésus.
Bien qu'étant toute petite, durant la distribution de la communion, j'ai
souhaité rester à genoux, fixant l'hostie si intensément, qu'il me semble
que celle-ci s'est imprimée à tout jamais dans mon âme. Il me semblait
m'être unie à Jésus d'une manière inséparable. Il unit mon cœur au Sien. Je
ne puis exprimer la joie qui s'est emparée de moi. »
« J'avais neuf ans —
nous dit-elle encore —
quand, avec ma sœur et une cousine, nous sommes allées dans un village tout
proche pour entendre la prêche de Frère Manuel das Santas Chagas. C'est à
lui que j'ai fait ma première confession générale. Nous y sommes restées
toute la journée, afin de pouvoir entendre la belle prédication de
l'après-midi. Étant placée tout près de l'autel du Sacré-Cœur de Jésus, j'ai
placé mes sabots à l'intérieur de la balustrade.
J'ai écouté avec beaucoup
d'attention le prédicateur qui, à un certain moment, nous invita à nous
transporter, par la pensée, dans le lieu des peines éternelles : l'enfer.
Incapable de comprendre le juste sens de cette invitation et, persuadée que
le Père était un saint, je suis restée convaincue, que d'un moment à
l'autre, il nous y emmènerait. Placée en face de cette conjecture, je me
suis révoltée et me dis à moi-même : “en enfer, moi je n'irai pas ! Si le
Père et tous les autres veulent y aller, moi, je prends mes jambes à mon
coup et je m'échappe promptement”.
Et, sans plus attendre, j'ai
ramassé mes sabots afin d'être prête à fuir à la première alerte. Quand j'ai
remarqué que personne ne bougeait, alors je me suis un peu calmée... Mais,
mes sabots, je ne les ai plus quittés des yeux... »
J'ai toujours eu, envers les
prêtres, un très grand respect. A Póvoa de Varzim, quand je m'assoyais sur
les pas-de-porte, je les voyais passer très souvent dans la rue. Que je sois
seule ou accompagnée, je me levais toujours sur leur passage. Eux, de loin,
se découvraient pour répondre à mon compliment ; s'ils passaient tout prêt,
ils me saluaient par l'habituel “Que Dieu te bénisse”.
J'ai observé, plus d'une
fois, que certaines personnes se moquaient de moi et de ma façon d'agir.
Mais alors, je m'assoyais exprès, pour me lever aussitôt que je les voyais,
afin de démontrer, avec une grande joie, tout le respect que j'avais pour
les ministres du Seigneur.
« À Póvoa de Varzim, je me
suis prise d'amitié pour la dame qui nous hébergeait. J'étais, je dois
l'avouer, assez méchante, à ce temps-là ; mais, quand on me donnait quelque
chose, immédiatement je courais le partager avec elle : mon cœur me
suggérait d'agir de la sorte.
J'avais quatorze ans,
lorsqu'un jour, la nouvelle nous est arrivée de la fin prochaine du père de
l'une de nos amies. Prestement, aussitôt j'ai accouru et je l'ai trouvé
recouvert de haillons. Immédiatement je suis allée voir ma mère qui de suite
m'a offert (à titre de prêt, bien entendu), les habits nécessaires pour lui
refaire le lit. Le malade vécut encore douze jours. Quant à moi, je suis
restée jusqu'à la fin, tenant compagnie à ses filles angoissées.
Une autre fois, une dame
nous a informées qu'une certaine vieille dame était alitée, moribonde. Ma
sœur prit avec elle le livret des prières ainsi que de l'eau bénite, et
partit. Elle était accompagnée de deux de ses élèves en couture. Moi aussi,
je les ai accompagnées. Près de la porte, j'ai rencontré une nièce de cette
vieille dame, laquelle n'avait pas le courage de l'assister. Deolinda
commença alors à réciter les prières pour les agonisants. Moi, qui était
derrière elle, j'ai remarqué, en regardant les franges de son châle, qu'elle
tremblait comme une feuille. Quand elle eut fini de lire, la fille de la
moribonde est entrée ; c'est à ce moment-là que la petite vieille exhala son
dernier soupir, sans même avoir reconnu sa fille qui venait d'entrer.
Deolinda, en prenant congé a
dit : “J'ai fait du mieux que j'ai pu, mais maintenant, le courage me manque
pour continuer”.
Moi, voyant la fille de la
défunte dans une telle affliction, je n'ai pas voulu la laisser seule. Je me
suis donc décidée à rester et je l'ai aidée à laver et à habiller le cadavre
qui était couvert de plaies. Quelle odeur horrible quand nous l'avons levée
pour l'habiller ! J'ai failli m'évanouir. Je n'ai rien dit à personne ; mais
une personne qui venait d'arriver a remarqué ma nausée et, s'en alla
chercher une branche de romarin pour que je la sente. Je l'ai
remerciée pour cette bonne idée, mais je n'ai pas interrompu pour autant mon
travail. Je ne me suis retirée que quand la défunte était prête et déposée
dans la chapelle ardente. »
Un jour elle fit un rêve.
Elle se voyait au pied d'une
échelle très haute, tellement haute qu'elle arrivait au ciel ; par contre,
les barreaux, eux, étaient tellement étroits qu'il était très difficile d'y
poser le pied. Et, il fallait absolument grimper. Comment faire ? Il n'y
avait aucun point d'appui. À côté de cette échelle, quelqu'un l'encourageait
en silence.
Au sommet de l'échelle, elle
remarqua un trône où siégeait Jésus ; et à côté de Lui, la Vierge Marie. Le
ciel était rempli de saints. Elle exultait de joie, en contemplant ce
spectacle. Mais bien vite elle se réveilla et, se rendit compte que tout
cela n'était qu'un rêve...
Quand Alexandrina accomplit ses
douze ans, un cultivateur des environs la demanda à sa mère comme bonne.
« — “Je veux bien
qu'elle aille chez vous, dit la mère, mais à une condition : qu'elle
puisse aller à la Messe tous les dimanches et à la confesse une fois par
mois. En plus de ça, vous devrez la laisser venir à la maison tous les jours
de fête, afin que, sous ma surveillance, elle puisse continuer d'assister
aux cérémonies à l'église. Et, en aucun cas, sous aucun prétexte, vous ne la
laisserez sortir le soir”.
Le contrat dura peu de temps
: le patron, homme colérique, exigeait d'elle un travail bien supérieur à
ses possibilités physiques et, en plus de cela, il était mal poli, ayant un
langage obscène. »
La maison des Costa est située
à la périphérie du village, sur la cime d'une colline appelée Calvário.
C'est une maisonnette modeste, d'un seul étage. Au rez-de-chaussée se trouve
le cellier, une réserve de bois et l'étable. Autour de la maison, un petit
jardin, où quelques treilles donnent de l'ombre en été et quelques grappes
de raisins ; quelques parques de légumes complètent cet ensemble. Le tout
est encerclé par un mur assez haut.
Depuis
les fenêtres des trois pièces tournées vers le nord, on a une vue presque
complète de cette partie du village qui se trouve sur l'autre versant de la
colline. De là, on voit aussi le clocher de l'église paroissiale.
Deolinda, en ce temps-là,
travaillait à la couture, aidée en cela, très souvent, par une ou deux
apprenties.
Alexandrina avait alors
quatorze ans et, pendant sa convalescence, suite à une fièvre intestinale,
elle passait ses heures en tenant compagnie à sa sœur.
« Un jour, écrivit-elle,
alors qu'avec ma sœur et une autre fille plus âgée que nous, nous
travaillions à la couture, nous avons aperçu trois individus venant dans
notre direction. Deolinda, comme si elle pressentait quelque chose, m'a dit
de fermer la porte du salon. Quelques instants après, nous avons entendu des
pas dans les escaliers et ensuite quelqu'un frapper à la porte.
— Qui est là ? demanda ma
sœur. Et l'un d'entre eux, qui avait été mon patron, nous a demandées
d'ouvrir, sans plus.
— Il n'y a pas de travail
pour vous ici, donc, pas question d'ouvrir, rétorqua Deolinda.
Après quelques instants de
silence, nous avons entendu que le même individu montait par l'échelle qui
de l'étable, par une trappe, donnait dans le salon. Effrayées, nous avons
tiré la machine à coudre sur cette trappe.
Le voyou, se rendant compte
que la trappe était fermée, commença à la cogner à grands coups de marteau,
jusqu'à soulever quelques planches et à pratiquer un passage, par lequel il
pénétra dans le salon.
Deolinda, en voyant cela, a
ouvert la porte et, est parvenue à s'enfuir, malgré les deux autres, qui
l'attendait dehors, aient essayé de la retenir, en tirant sur ses vêtements.
L'autre fille l'a suivie,
mais ils l'ont attrapée.
Devant cette scène, je
me suis vue perdue. J'ai regardé autour de moi et, désespérément je me suis
accrochée à la fenêtre qui était ouverte et sans la moindre hésitation j'ai
sauté
en
bas,en tombant
lourdement. J'ai voulu me lever aussitôt, mais je ne le pouvais pas ; une
douleur lancinante traversait mon épine dorsale.
Nerveuse, dès que j'ai pu me
relever, j'ai ramassé par terre un piquet et je suis partie pour essayer de
défendre ma sœur entouré par les deux plus âgés, tandis que notre amie, dans
le couloir, luttait avec le troisième. Je n'ai plus pensé qu'à les défendre.
— Hors d'ici ! a été mon
premier cri.
Ce fut comme un éclair, le
voyou qui se trouvait dans le couloir, a prit peur et a laissé immédiatement
la jeune fille. C'est alors seulement, que je me suis rendu compte que
j'avais perdu une bague en or, lors de la chute.
— Chiens ! À cause de vous
j'ai perdu ma bague...
Tout de suite l'un d'eux,
enlevant une bague de son doigt, me l'a présentée, en disant :
—
Tiens, prends celle-ci, ne te fâche pas contre moi...
— Je n'en veux pas ! —
lui ai-je répondu, indignée — débarrasse le plancher tout de suite...
immédiatement !
Ils se sont retirés. Et
nous, excitées et haletantes, nous sommes retournées à notre travail.
De tout ceci, moi et
ma sœur, n'avons soufflé mot à personne, afin d'éviter une tragédie.
Toutefois ma mère, par la suite, a fini par l'apprendre, de la bouche de
notre amie.
Quelque temps après, j'ai
commencé à ressentir de fortes douleurs à la colonne et, j'ai dû garder le
lit pendant de longs jours, ceci alternant avec des périodes de relative
bonne santé.
Quelques années plus tard,
quand Alexandrina était déjà clouée à son lit de douleur, l'histoire se
répéta :
« Comme j'aimais rester
seule avec Jésus, surtout le dimanche ou le Saint-Sacrement était exposé,
j'insistais alors pour que tous les miens aillent à l'église.
C'est ainsi, qu'un jour,
aussitôt que je les avais entendus partir, je m'étais mise à réciter mon
chapelet. Peu après, j'ai entendu ouvrir le portail qui donne dans le jardin
et des pas légers arpenter les escaliers, en même temps qu'une voix répétait
avec insistance : “Ouvre-moi la porte !”
D'immédiat j'ai reconnu
cette voix et, j'ai tremblé apeurée... Avec confiance, j'ai serré entre mes
mains le chapelet, mais j'étais atterrée, en pensant à ce qui pourrait
m'arriver... J'entendais pousser fortement la porte et manœuvrer la
serrure... Je tremblais, sans même oser respirer, car je savais que la porte
n'était pas fermée à clef... Mais, je ne sais comment, la porte ne s'est
jamais ouverte !... Après de vains essais, le voyou désista et s'en alla. A
partir d'alors, jamais je n'ai voulu rester seule à la maison. J'attribue à
Jésus et à la Mère du Ciel d'avoir été épargnée de cette mauvaise rencontre
? »
L'homme qui envisageait de lui
faire du mal, venant, plus tard à se trouver dans des situations critiques,
fut maintes fois aidé par Alexandrina. Jamais il n'entrait dans la chambre
de la malade sans qu'à la sortie il soit profondément ému. Et, avec les
larmes aux yeux, il dit un jour à monsieur l'abbé : “Et dire que c'est de
ma faute ce qui lui arrive !”
* * *
1 - Le village de Balasar se
trouve à environ 250 km de Fatima et à 40 de Porto, deuxième ville du
Portugal.
2 - Le «Vinho verde» (vin vert)
est un vin caractéristique du littoral du Nord du Portugal. Il titre en
général 9% et est très apprécié à l'étranger, en particulier le Blanc. Vin
d'appellation d'origine contrôlée.
3 - Traduction : Calvaire.
Jésus en parlera de cette “coïncidence”, dont Lui seul a le secret.
4 - Comme nous la comprenons !
En effet, la statue de la Vierge Marie qui se trouve dans l'église de
Balasar, est d'une extraordinaire beauté. En plus de cela, elle à sur les
joues des larmes qui semblent si vraies, que l'on si tromperait. A voir et à
photographier absolument !... Note du traducteur.
5 - Ville balnéaire sur
l'Atlantique à environ 16 Km de Balasar. Note du traducteur.
6 - Plus tard, trois chambres
ont été construites, afin qu'Alexandrina, déjà paralysée et très souffrante,
puisse avoir une certaine indépendance.
7 - Il y a environ 4 mètres
entre le rebord de la fenêtre et le sol du jardin, à l'extérieur.
8 - Lors des enquêtes
diocésaines sur les vertus d'Alexandrina, pour le procès de béatification,
le père Umberto interrogea cette dame, Rosalina Gonçalves, qui lui confirma
tout ce que la servante de Dieu avait écrit dans son autobiographie.
Deolinda, elle aussi, témoigna à ce sujet. Sa déclaration fut insérée, à son
insu, par le vice-postulateur Dom Ettore Calovi.
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