Alexandrina de Balasar

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« Rebroussez chemin... »

Alexandrina Maria da Costa
“discours” du 25 septembre 1953

Le 25 septembre 1953, Alexandrina avait déjà reçu beaucoup de gens, qui entraient par groupes dans sa petite chambre.

Pour une raison connue d’elle seule, elle choisit de s’adresser à l’un de ces groupes ; son “discours” fut enregistré sur bande.

Devant un auditoire attentif et révérencieux, gardant un silence tout religieux, elle leur adressa les paroles qui suivent :

Avant que tous ne partent, je veux vous dire à peine quelques paroles :

— Que ces regards curieux, fixant tous un seul regard ; que toutes ces personnes qui m’écoutent, tirent de mon martyre quelque profit pour leurs âmes. C’est la raison qui me mène à m’immoler; c’est la raison qui me mène à me sacrifier; c’est la raison qui me mène à accepter de Jésus tout ce qu’il veut me donner — toute la souffrance que Notre-Seigneur veut m’envoyer — j’ai toujours tout accepté.

Je suis sûre, absolument certaine, moi qui sur cette terre n’ai jamais rien refusé à Notre-Seigneur, qu’il ne me refusera rien non plus au ciel. Mais il faut absolument que vous en profitiez; qu’il ne s’agisse pas uniquement de curiosité, votre venue ici, qu’il s’agisse, plutôt, du besoin de savoir ce que Notre-Seigneur attend de chacun de nous.

Il nous invite tous à rebrousser chemin, à faire pénitence pour nos péchés, à être meilleurs.

— Vous voulez éloigner la justice de Notre-Seigneur?

Oh ! Alors dépêchez-vous, au plus tôt, rebroussez chemin, faites pénitence pour vos péchés et changez de vie. Moi, malheureusement, je ne suis pas sainte, mais j’ai pour obligation de l’être. Vous aussi, vous avez cette obligation, car Notre-Seigneur nous invite tous à la sainteté. Peu m’importe que l’on me traite de sorcière — et c’est vrai que quelqu’un m’appelle ainsi — peu m’importe que l’on me considère comme une hypocrite. Cela non plus, peu m’importe. Que n’a-t-il pas souffert, Notre-Seigneur ? Que n’a-t-on pas dit de Lui ? Et il s’est tût à tout cela, chrétiens, il s’est tût! Moi, malheureusement, je ne me tais pas comme Notre-Seigneur se taisait ; je m’insurge toujours, mon ego se rebelle, de temps à autre, montrant ainsi ce que je suis en réalité. Mais, j’aimerais être une ensorceleuse, ensorceleuse pour Jésus. C’est cela que j’aimerais être.

— Pour quoi faire ?

Mais pour vous ensorceler tous, pour vous donner tous à Jésus, car c’est à Jésus que je veux procurer toute joie; c’est pour Jésus que j’aime toutes vos âmes. Beaucoup de ceux qui sont là, je ne les connaissais pas, mais déjà je les aimais, déjà je souffrais et priais pour eux.

— Pourquoi cela, chrétiens ?

Je n’aimais pas vos corps, non, j’aimais vos âmes. Car je ne veux pas qu’une seule goutte du Sang de Notre-Seigneur ait été versée en vain. Non, Notre-Seigneur a donné sa vie sur le Calvaire par amour pour nous, mais il nous faut maintenant nous repentir. [Pilate] demandait si on voulait crucifier le Christ et libérer Barrabas, et nous tous, d’une seule voix, nous avons crié, en même temps : “Crucifie-le ! Crucifie-le !” Or, à ce moment-là, nous avons préféré un homme, qu’un homme soit libéré et que l’on crucifia le Christ. Maintenant, nous, en commettant le péché mortel, nous expulsons la très Sainte Trinité de nos cœurs ; nous donnons la préférence, non pas à un homme mais au démon, en enfer, plutôt qu’à Notre-Seigneur et au Paradis.

Toute âme qui vit en état de grâce possède en elle la très Sainte Trinité, elle possède le Ciel, car le Ciel c’est Dieu et Dieu c'est la très Sainte trinité; donc cette âme a le Ciel en elle. Par contre, toute âme qui vit dans le péché mortel a en elle le démon.

Il y a peu, un homme me disait ici, après que je lui ai dit quelques paroles comme celles que je vous dis là, chrétiens; des paroles simples, dénouées de tout artifice — car je n’ai aucune instruction — mes ressenties, dites du plus profond de mon âme ; cet homme, disais-je, en entendant ces paroles, s’est approché de moi et m’a dit: “Vous avez raison, petite sœur, vous avez raison, je n’ai pas fait le bonheur de mon foyer.” Car je disais à tous que nous avions l’obligation de procurer  la joie et le bonheur de nos foyers, même si pour cela nous devions souffrir beaucoup — ce n’est pas de la faute de nos familiers, si nous souffrons !

Nous devons, nous chrétiens, procurer la joie des autres, car cela plaît à Notre-Seigneur. Faites que les autres vivent heureux, même si votre cœur vit dans la douleur.

Je leur disais cela, et encore davantage !

— Pourquoi ne rendez-vous pas vos foyers heureux ?

— Pourquoi vivez-vous sans Dieu ?

— Pourquoi blasphémez-vous ?

— Pourquoi calomniez-vous ?

— Pourquoi êtes-vous soupçonneux ?

Parce qu’il n’y a pas de fidélité ; parce que vous n’acceptez pas les enfants que le Seigneur veut vous donner : vous n’en voulez qu’un ou deux. D’autres n’en veulent pas du tout.

Terrible justice de Dieu qui viendra, déjà sur la terre, pour ces parents qui enlèvent la vie à ceux-là même qui n’ont point connu de vie; qui volent la vie, qui ont privé de Paradis ceux-là même qui n’en ont jamais entendu parlé, et qui n’ont jamais connu Notre-Seigneur !...

Et, après avoir parlé de ces choses et de beaucoup d’autres, cet homme — dont j’ai parlé — s’est approché de moi pour me dire : “Vous avez raison, ma petite sœur, vous avez raison ; je n’ai pas fait, jusqu’à ce moment, le bonheur de mon foyer; j’ai été bien malheureux; je vis dans le péché; et cela fait bien longtemps que je ne me suis pas confessé : je sens l’enfer à l’intérieur de moi !”

Et tout ceci, parce que je leur avais dit qu’ils marchaient dans le brouillard de l’enfer, enchaînés par le démon: il l’avoua lui-même, chrétiens, il l’avoua lui-même...

Et, tout bonnement parce que j’avais dit à tous: “Profitez de ce que vous entendez, que mes paroles — dites avec tant de sacrifice — tombent sur vos cœurs et qu’elles y restent empreintes, en lettre de feu; qu’elles ne disparaissent plus jamais.

Aimez Jésus et la Maman du Ciel! Aimez Jésus et la Maman du Ciel! Aimez Jésus et la Maman du Ciel !

Mon cœur en est plein et mes lèvres ne parlent que de ce dont mon cœur est plein! Aimez Jésus! Celui qui aime n’offense pas Dieu, et tout celui qui n’offense pas Dieu, n’offense pas non plus son prochain.

Priez votre Chapelet chaque jour, à la très Sainte Vierge.

— Chrétiens, qui ne voudrait pas avoir notre Mère du Ciel, à l’heure de la mort, à intercéder pour nous ?

Donc, si tous, nous la voulons pour avocate, à l’heure de notre mort, il faut que nous soyons ses fidèles dévots, tout le long de notre vie.

Nous devons, chrétiens, nous devons penser sérieusement à l’Éternité qui approche, à l’amour que Notre-Seigneur a pour nous, et à ce que représente une offense faite à Dieu. L’offense est aussi grande que Dieu Lui-même, car elle blesse le Cœur même de Dieu.

Rebroussez chemin !...

Je vous le demande du plus profond de mon âme, du plus profond de mon cœur.

Aimez Jésus et la Maman du Ciel !...

Que l’on me traite de sorcière ; que l’on me traite de folle, d’hystérique ou de tout ce que l’on voudra — moi, grâce à Dieu je ne me sens pas atteinte ! Tout ce que je veux c’est pouvoir souffrir tout cela pour l’amour de Notre-Seigneur. Je voudrais, par contre, pouvoir à Notre-Seigneur : “Seigneur, tous ces cœurs vous aiment; tous sont à vous, Seigneur ! Oh ! Jésus, qu’aucune de ces âmes ne se perde ; qu’aucune goutte de votre Sang ne se perde inutilement pour ces âmes.”

C’est cela que j’aimerais dire de vous et de l’Humanité entière.

Je ne suis motivée ni par le Ciel ni par la Gloire; je sais que Notre-Seigneur me récompensera. Ce n’est pas cela qui me motive, ni la récompense du Ciel qui me fait agir. J’aimerais être votre tapis ; j’aimerais rester à l’entrée du Paradis et être le tapis de l’Humanité entière !...

Que m’importerait de rester là, à servir de tapis si, même en étant le tapis, je pouvais aimer Notre-Seigneur ; si, même étant le tapis, je rendais gloire à Dieu; si même en étant le tapis, j’aurais contribué à ce que beaucoup d’âmes entrent au Paradis !...

C’est cela que j’aimerais, chrétiens ! Et je vous le demande : que ce jour soit le jour de nos bonnes résolutions.

Allez chez vous; faites votre examen de conscience et regardez en quoi vous avez le plus offensé Notre-Seigneur.

Celui qui va dans les tavernes; celui qui accompagne de faux amis — qui sont la ruine du corps et de l’âme; celui qui va au casino, au cinéma, au théâtre, ou à tout autre endroit de divertissements, qui tachent son âme; celui ou celle qui fréquente la femme de son prochain ou l’homme de son prochain — raison pour laquelle beaucoup de foyers sont défaits — que tous rebroussent chemin; enfin, tous ceux qui vivent en état de péché mortel, qu’ils rebroussent chemin.

— Combien de leur état de péché sont passés directement en enfer !

— Combien après leur sommeil se sont réveillés en enfer !

Vous êtes sortis de chez vous. Rentrerez-vous tous chez vous ?

Dieu seul le sait.

— Et si Notre-Seigneur vous appelait en jugement, là, tout de suite, à vous et à moi ; serions-nous tous en état de pouvoir comparaître en sa divine présence ?

Un moment de réflexion...

— Oh mes frères, ô que non !...

Parmi ceux qui sont là, tous n’iraient pas au Paradis. Tous n’entendraient pas de la bouche de Notre-Seigneur: “Viens, béni de mon Père !”

— Et pourquoi ?

Parce que tous ne sont pas en état de grâce. Pour éviter cela, cherchez à vivre dans la grâce de Notre-Seigneur, et faites que beaucoup de cœurs vivent, eux aussi, en état de grâce. Soyez des apôtres du bien, soyez des apôtres du Christ: ensemble, vivons pour le Christ.

Il faudrait que nous vivions tous dans une ascension, ascension vers Notre-Seigneur, nous aidant les uns les autres ; et le prêtre vivant sa vie sacerdotale. O comme j’aimerais, comme je serais heureuse qu’il y eût beaucoup de prêtres et que tous vivent de la vie intérieure, de la vie de Dieu dans les âmes! Qu'ils aient su vivre cette vie, et la comprennent ! Alors là, tous unis, remplis de bonne volonté, et avec l’aide de des prêtres, notre vie serait une ascension glorieuse : nous irions en nous élevant, nous élevant, battant de nos ailes, malgré les taches, et, petit à petit nous nous purifierions, nous nous blanchirions jusqu’à devenir blancs comme neige.

O chrétiens, mes frères, cela ne coûte rien d’être bons ; il est bien plus coûteux d’être méchants !...

Tournez-vous vers Notre-Seigneur; soyez joyeux !...

La joie est le propre des saints !...

Regardez-moi, je ne suis pas sainte ! J’ai souffert de beaucoup de maladies, et j’en souffre encore, mais, voyez-vous, je n’ai jamais perdu ma joie. Je pleure de temps en temps, mais ce ne sont que mes yeux du corps qui pleurent, car ceux de l’âme, ils sourient à la volonté de Notre-Seigneur; et je vis joyeuse.

Même pas mes vingt-cinq années de maladie me font perdre la joie. La persécution et les calomnies dont je suis l’objet — on a dit le pire sur mon compte! — elles non plus, ne me font pas perdre ma joie. Mes yeux pleurent, en effet, souvent, mais je me dis en même temps: “Seigneur, je suis votre victime, que votre volonté soit faite.”

Je suis la victime de l’Humanité entière; elle ne m’en remercie pas pour autant, mais, de toute manière, je n’ai pas besoin de son remerciement, car je ne veux pas d’honneurs, je ne veux pas de grandeurs, je ne veux pas de richesses ; je ne veux rien, rien qui vienne du monde ; je ne veux que l’amour de Jésus; je veux vos âmes. Donnez-moi les, je les veux; je veux les donner à Notre-Seigneur. Je ne désire rien d’autre ; je ne veux rien d’autre en ce monde.

Aujourd’hui le monde nous élève au plus haut; demain il nous précipite dans l’abîme. Malheureux est celui qui fait tout, les yeux fixés sur le monde ! Tout s’écroule, chrétiens, tout tombe en ruines.

J’aimerais l’honneur et la grandeur qui viennent de Notre-Seigneur : l’honneur d’appartenir au Roi du Ciel. Nous sommes tous des vassaux du Roi : voila l’honneur que j’aimerais, rien d’autre. J’aimerais que vous tous, vous apparteniez à Notre-Seigneur, et que tous, nous nous retrouvions au Paradis.

Allez dans la paix de Dieu et n’oubliez pas mes paroles simples, humbles paroles — je ne sais pas mieux les dire, mais ce n’est pas pour autant que j’ai peur ! Je ne crains pas de les dire, ni devant les prêtres, ni devant les docteurs, et non plus devant les professeurs. Je ne me gêne nullement pour les dire. Je les dis comme je le sais, mais du plus profond de mon cœur, donc sans la moindre gêne, je les exprime... c’est mon cœur qui me les dicte ! C’est lui qui parle ! Alors, je ne fais que répéter, d’une manière peut-être grossière, mais ceci importe peu — ce qui importe c’est la finesse de l’amour de Jésus, la grandeur de l’amour de Jésus... O celui oui, cela intéresse !...

Qu’un jour, nous tous qui sommes là, nous puissions aimer et bénir Notre-Seigneur pour l’éternité !...

Allez dans la paix de Dieu et moi, je ne vous oublierai pas, ni sur la terre ni au Ciel.[1]


[1] Le 25 septembre 1953, après les colloques avec Jésus, l’un des prêtres présents, demanda à Alexandrina quelques paroles à l’adresse des personnes présentes, avant que celles-ci ne partent. Alexandrina fit alors de brillant exposé de doctrine chrétienne.

 

 

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