CHAPITRE XXI
Celle qui fut l’instrument du douloureux incident,
manœuvrée par les deux plus astucieuses et rusées détractrices de la
servante de Dieu, deux années après, se ravisa et demanda un entretien avec
elle.
Alexandrina, sans en donner le nom, en parle dans son
Journal :
« Deolinda m’a annoncé que cette jeune désirait
me visiter. J’attendais avec anxiété cette réconciliation. Non point que ma
conscience me reprochasse quelque chose, mais parce que je comprenais que,
surtout entre personnes pieuses, il ne devrait pas exister de tels
antagonismes, motif de mauvais exemple et de douleur pour Jésus !
Jusque là, quand me venait à l’esprit, comme un
éclair, l’idée qu’un jour elle reviendrait en ma présence, après tous les
chagrins occasionnés, cela me faisait le même effet que si j’avais reçu un
mortel coup de couteau en plein cœur. Je souhaitais que cette réconciliation
ait lieu, mais je redoutais de ne pas résister.
Quand Deolinda me transmit le message, Jésus
transforma mon âme. Je n’ai plus senti le coup de poignard que la présence
de la jeune femme paraissait devoir me provoquer.
Je suis restée indifférente comme si cela avait été
une chose que ne me regardait pas.
Lors de la Communion j’ai demandé au Seigneur de
résoudre cette affaire selon son bon vouloir... Je craignais de ne pas faire
la volonté de mon Dieu. A l’approche de cette visite je me suis recommandée
au Cœur de Jésus : “Faites que je la reçoive avec la bonté et l’Amour de
votre divin Cœur. Donnez-moi votre humilité. Faites que j’oublie les
souffrances occasionnées par elle, comme je veux que Vous, Vous oubliiez les
ingratitudes et les douleurs que moi-même je Vous cause”.
Elle est venue et je l’ai accueillie souriante, avec
toute la tendresse possible. Pour me vaincre, j’ai du me faire une très
grande violence ; le cœur, par moments, semblait me couper le souffle et la
parole.
J’ai cherché à lui faire comprendre son comportement
et, quand elle me demanda pardon, je lui ai dit : “Si le Seigneur ne te
punit sans que je le lui demande, tu peux être certaine que tu ne seras pas
punie. Je veux tout oublier, comme je veux que le Seigneur oublie mon
ingratitude et celle du monde entier”.
Mon cœur se remplit de compassion pour elle et je lui
ai pardonné de toute mon âme. J’ai vu en elle le Seigneur ! »
Cette jeune avait été accueillie chez la servante de
Dieu, alors qu’elle était encore toute petite, ses parents étant tombés dans
la plus grande misère. Avec elle, une autre sœur plus jeune encore avait été
accueillie. C’est à cette dernière qu’Alexandrina procura, plus tard, le
trousseau pour entrer dans une congrégation religieuse.
« Celui qui dit aimer Dieu et n’aime pas son prochain,
celui-ci est un menteur ». C’est l’enseignement de saint Jean
l’évangéliste.
Pour qu’il y ait la paix dans sa communauté, le premier
directeur spirituel
d’Alexandrina reçut l’ordre de partir pour le Brésil.
Une personne inconnue écrivit à la malade lui communiquant la nouvelle et en
demandant des prières pour que ce départ n’ait pas lieu.
Le Père Umberto se hâta d’accourir à Balasar. Alexandrina
écrivit pour son Journal :
« J’ai eu tout près de moi quelqu’un qui
comprenait bien mon âme : j’ai pu me confier et ouvrir mon cœur. Je me suis
sentie une autre : j’étais devenue plus forte, il me semblait avoir un cœur
tout neuf, avec d’avantage de vie. »
Le matin, lorsque j’ai reçu Jésus, dans le sacrement
de la communion, je lui ai confié mon directeur spirituel... S’il n’y avait
que moi à être humiliée, je ne me serais pas autant affligée. Dans cette
offrande, le cœur était rempli par la plus vive douleur. »
— Reste calme, tranquillise-toi, ma fille.
Ces paroles confortèrent le docteur Azevedo dans l’idée
que le Père Pinho ne partirait pas. Il en fit part au Père Umberto.
Celui-ci conseilla de ne pas parler de cette affaire, car
il est toujours difficile d’interpréter les choses de Dieu.
Deux mois après, au jour fixé pour le départ, le Père
Umberto fut chargé par son directeur d’accompagner au pays un élève qui
avait besoin d’air pur. La chance voulut que dans le train il rencontrât
deux personnes du même pays, à qui il confia l’élève, et il put ainsi
descendre dans la station la plus proche de Balasar afin d’être auprès de la
malade et de sa famille très attachée et reconnaissante envers le Père Pinho.
« Le 20 février — écrivit
Alexandrina — ne sortira plus de ma mémoire... Jamais Jésus ne m’a
demandé autant ! Je ne m’y attendais pas ! Ce matin-là, juste après la
communion, plusieurs fois j’ai demandé à Jésus si mon bon Père partirait ou
non ; mais il ne m’a pas répondu. Malgré cela, je suis restée confiante,
contre toute espérance. Le Seigneur m’envoya le Père Umberto pour me donner
courage, me réconforter et me préparer à ce qui m’attendait. Mon âme restait
forte. Je me suis maintenue calme et sereine, mais ce que j’ai souffert, il
est impossible de le dire ou de l’imaginer... M’étant mise à prier, je ne
savais plus si je devais demander à Jésus le miracle de ne pas laisser
partir le Père ou le remercier pour une aussi grande grâce, ou bien implorer
pour lui un bon voyage. Indécise sur ce que je devais faire, avec toute la
force de ma foi, une foi que je ne savais même plus d’où elle pouvait me
venir, je disais : “Non, il n’est pas parti, il ne partira pas !” Comme je
me trompais ! L’épisode d’Abraham et de son fils Isaac m’est venu à
l’esprit... Combien j’ai promis au Seigneur que je ne manifesterais pas un
seul mouvement de joie ou de satisfaction dans l’hypothèse où le Père ne
partirait pas. De la même manière, et avec son aide, je Lui ai promis de ne
rien dire contre ceux qui l’ont fait partir et qui m’ont tant fait souffrir. »
Le déchirement de Deolinda était aussi indescriptible. A
son sujet, Alexandrina écrivait déjà deux mois avant :
« Je souffre même de la souffrance des miens,
et tout particulièrement ma sœur. »
En effet, au cours de cet après-midi de février, à un
certain moment, le Père Umberto entendit Deolinda pleurer dans sa chambre.
Immédiatement il l’appela à part et lui demanda de ne point augmenter, par
ses pleurs, la douleur de la malade. La bonne et intelligente compagne du
douloureux calvaire d’Alexandrina laissa éclater un épanchement qui
paraissait le suffoquer :
— Si ma sœur s’est trompée en tout cela, toute sa vie
n’aura été qu’une duperie... Moi, je n’écrirai plus rien dans son Journal.
Plus rien !
Elle aussi, comme le docteur Azevedo, avait pris à la
lettre ce que Jésus avait dit :
— Reste calme, tranquillise-toi.
Comme si cela avait voulu dire : “Le Père Pinho ne
part pas. Il ne va pas au Brésil”. Alors qu’Il entendait dire : “Ce
que moi j’ai uni personne ne pourra séparer”. En effet, le Père Pinho
continuera d’être le Père spirituel d’Alexandrina.
Il fallut toute la force du Père Umberto pour
tranquilliser Deolinda. Il lui dit d’une façon fort convaincante :
« Les extases ce sont des choses secondaires. Ce que
vous devez affectionner chez votre sœur c’est la vertu peu commune et son
sourire dans les épreuves, même si avec des larmes. Nous sommes sur la bonne
route ! Je vous l’affirme de la manière la plus cordiale. Nous continuerons
notre mission comme si rien ne s’était passé ! »
La sérénité revint, même si amère.
Les articulations des bras et des vertèbres d’Alexandrina
se déboîtaient. Le docteur Azevedo décida d’intervenir : il la lia
étroitement avec des bandages. Pour soutenir la malade sur des coussins, il
prépara deux appuis en forme de S qui, fixés au chevet du lit,
passaient sous les aisselles. Alexandrina en parle dans son Journal :
« Imaginez-vous que, sans que cela ait été convenu, le
jour même de l’anniversaire de ma première passion (3 octobre 1938), mon
pauvre corps, tout bandé, fut mis sur des dures planches. Malgré cela, ma
soif de douleur et d’amour n’a fait qu’augmenter. Mon médecin, toujours très
charitable, après m’avoir préparé mon inconfortable lit, me consola de
quelques paroles de réconfort ; je l’ai remercié de tout cœur, mais ses
paroles s’envolèrent au loin, comme si elles ne m’étaient pas adressées. »
Pendant une période de plusieurs mois Alexandrina ne
supportait pas le moindre rayon de soleil : les volets de la chambre durent
rester continuellement fermés, et le Père Umberto lui fit cadeau de deux
rideaux opaques pour la fenêtre qui donne sur la véranda. Écrivant pour le
remercier, Alexandrina parle de son “obscure prison”.
Le 26 septembre 1945, le docteur Azevedo lui écrivit :
« Je vous informe, avec sincérité, que le prélat a
amélioré son opinion vis à vis de la cause. »
Un an après, le 30 novembre 1946, le docteur écrivait au
Père Pinho :
« Je continue d’envoyer des comptes-rendus à
l’archevêque. J’ai quelquefois rencontré le Père Magalhães, l’un de ceux qui
faisaient partie de la commission de théologiens. Je lui ai dit simplement
et clairement, que leur décision était pour eux une honte et je lui ai
exposé le bien fondé de mon affirmation. Finalement nous avons bien discuté
du problème. Quelques jours plus tard, il est venu à Balasar, accompagné du
docteur Peixoto, le médecin athée qui avait influencé la conclusion des
théologiens. Le docteur repartit avec une meilleure perception de la malade.
Néanmoins j’ai du lui dire, avec franchise, tout ce que j’avais l’habitude
de dire, que ce soit aux médecins ou à l’archevêque. Ils sont ensuite
revenus avec le docteur Leitão, médecin du séminaire. Ils sont encore
revenus une troisième fois. Ensuite ce fut le tour des théologiens. Selon
eux, le cas d’Alexandrina est inexplicable sans l’intervention du
surnaturel. »
Le Journal d’Alexandrina s’arrête un instant sur cet
événement :
«... Lors que les médecins s’en allèrent, j’étais
épuisée et j’ai commencé à ressentir les effets de ce douloureux examen :
dans quel état mon corps est resté !... Combien les souffrances de mon âme
se sont aigries, et augmentèrent celles que j’avais déjà !... Je ressens la
rancœur de ceux qui essaient de les infliger et la révolte de quelques
personnes qui ne veulent pas revenir sur leur décision ; elles sont forcées
de céder, mais ne le veulent pas ; elles sont comme le roi qui ne veut pas
céder le trône... Je souhaiterais fouir et me cacher aux yeux de tous, afin
d’être seule...»
Le Seigneur, qui guide et défend ceux qui lui
appartiennent, intervînt de façon merveilleuse, et même, dans le cas de
Balasar, en y adjoignant les paroles autorisées de quelqu’un de compétent
dans la matière. C’est Alexandrina qui raconte :
« Un Père Carme
est passé par ici. Celui-ci, depuis trois ans, vient au
Portugal, en provenance de Rome, où il est professeur d’ascétique et de
mystique, choses que j’ignore. Après une conversation de quatre heures et
demie il repartit en me disant : “Rassurez-vous, vous pouvez être tranquille
; dans tout ce que vous m’avez dit je n’ai pas trouvé une seule parole
contraire à l’Évangile ni contraire aux enseignements de sainte Thérèse ou
de saint Jean de la Croix. Je connais l’ascétique et la mystique comme le
pain de chaque jour. Je vais être franc avec vous : j’ai déjà été appelé à
examiner des cas comme le votre et j’ai donné un avis contraire, mais pas en
ce qui vous concerne : comme vous le voyez, je vous suis favorable. Vivez
avec beaucoup d’humilité, vivez toujours comme vous avez vécu jusqu’ici. Vos
souffrances sont comme des pierres précieuses pour la couronne qui vous
attend. Dites bien au Père Umberto quelle est mon opinion”.
Il m’encouragea beaucoup. J’ai pleuré des larmes de
réconfort. Au premier abord, il semblait une personne très austère. Ma vie
est remplie d’humiliations et de contradictions. Toutefois, le nombre des
amis ne baisse pas, au contraire, il semble augmenter. Néanmoins, je me sens
de plus en plus seule : c’est bien ma chance ! Combien de fois je dis à
Jésus : Enlève-moi tout, vide-moi de tout afin que je me remplisse
uniquement de toi, éternellement de toi !...
Si j’étais la seule à souffrir, cela me coûterait
moins ; ce qui me cause le plus de chagrin c’est de voir que ceux qui
m’entourent souffrent eux aussi.»
Vers la fin du mois d’août 1948, le Père Umberto reçut
l’ordre de retourner dans son pays. Avec beaucoup de tact il parla à
Alexandrina de son éventuel départ. Elle lui écrivit :
« C’est certainement la dernière lettre que je vous
écris de ma propre main... Je veux vous dire, mon bon Père, que la présente
a pour objet de saluer celui qui a tant fait dans les heures les plus
tragiques de ma vie : choses que je n’oublierai jamais. Mon bon Père, quand
je pense à ma vie, à mon calvaire, à l’abandon dans lequel je me trouve, et
si oui ou non, Jésus me veut toute seule, sans avoir près de moi un prêtre
qui me comprenne, mon cœur s’obscurcit et je reste là, comme privée
d’espérance. Je cherche à cacher mes larmes, mais quelques fois je n’y
réussis pas. Ceci ne veut pas dire que je n’accepte pas, l’âme pleine de
joie, cette nouvelle épreuve, la deuxième secousse spirituelle, si c’est
ainsi que Jésus veut me blesser.
Vous pouvez croire, mon bon Père, que ma lettre sera
comme un testament : après le premier, c’est vous le deuxième prêtre à avoir
une place dans mon cœur. Ce sont les deux prêtres pour lesquels je prie le
plus, qui sont unis à mon âme et qui m’ont comprise le mieux... Je
n’oublierai jamais le grand appui dont j’ai bénéficié de votre part. Je m’en
souviendrai sur la terre, je me le rappellerai dans le ciel... »
Quelques jours après elle écrivit au Père Pinho :
« Voulez-vous savoir ? Le Révérend Père Umberto est
rappelé en Italie. J’en ressens l’absence. Même s’il ne pouvait pas me
confesser, il me conseillait et m’encourageait dans mon calvaire. Il me
comprenait très bien. Après le coup ressenti lors de votre départ, voilà un
autre qui me blesse de nouveau. Il me restera encore le Père Alberto et
Monsieur le Curé. Bienheureux, car au nom du Seigneur ils me pardonnent mes
péchés. Comme Jésus est bon et comment il me gâte... Le Révérend Père Alvaro
Dias, du séminaire de Braga, est venu ici pour des prédications. Il faisait
partie de la commission des théologiens. Il est venu trois fois me visiter.
Je pense qu’il n’aura pas été mal impressionné par ma souffrance. Je ne sais
pas quelle sera leur conclusion, si tant est qu’ils en prennent une... »
La commission des théologiens, après son verdict, fut
dissoute. Plus tard, en 1951, l’archevêque chargea son secrétaire, le Père
Sebastião Cruz, professeur de droit canonique à l’université de Coimbra, de
s’informer sur le cas d’Alexandrina.
Les choses changèrent, et de beaucoup d’endroits, des
multitudes accouraient à Balasar. Dans la pratique, les dispositions
antérieurs devinrent caduques.
Le révérend Père Alvaro Dias, en 1965, fut élu membre du
tribunal pour le procès de la servante de Dieu. Au Père Umberto, il
manifesta son repentir pour avoir signé le fameux jugement contre celle-ci.
Le 23 septembre 1948, le Père Umberto fit sa dernière
visite à Alexandrina avant de repartir pour l’Italie. Au moment de lui dire
au revoir, il lui ordonna de continuer à écrire son Journal et de l’expédier
au salésien Dom Calovi qui se trouvait à Porto, afin que celui-ci se charge
de le faire taper à la machine et envoie une copie en Italie : et cela fut
fait jusqu’à la mort d’Alexandrina (1955).
A cette même date, le docteur Azevedo écrivit :
« Je ne voulais pas me convaincre de votre départ. La
nouvelle me fut confirmée. Toute la journée je suis resté rempli de
tristesse. Habitué, depuis des années aux adversités du genre, je me suis
résigné, mais c’est dur, tout de même... Votre départ attriste surtout la
malade. Je sais que Jésus qui demande tout à cette âme, pouvait aussi lui
demander cela. Sur le chemin de son grand calvaire, vous étiez le lénitif
dans la tristesse, le baume qui aidait à cheminer et à éclairer ses doutes.
Mais Jésus veut assurer lui-même la direction de cette âme afin de montrer
au monde qu’il est rempli d’amour pour nous, sans avoir besoin de nous. Que
sa volonté soit faite... »
Dans le Journal du 24 septembre 1948, Alexandrina laissa
écrit :
« Hier, dans la matinée, j’ai tant souffert sans même
savoir pourquoi. J’avais comme la sensation que mon cœur et mon âme
répandaient du sang pour laver le monde.
Quelques heures après, j’ai reçu le deuxième coup
spirituel : j’ai dit au revoir à celui que Jésus a mis en seconde place dans
mon chemin, comme guide et soutien de mon âme.
Je n’avais pas encore communié. Lui, il s’en est allé
chercher mon Jésus afin que je puisse avoir la force nécessaire pour
accueillir la nouvelle qu’il avait à m’annoncer. Peu de temps après je l’ai
vu partir. En me voyant pleurer autant, il m’a dit :
— Que la volonté de Dieu soit faite !
J’ai répondu :
— C’est vrai ! Mais la volonté de Dieu ne nous vole
pas le cœur !
Il ajouta encore :
— Mais elle donne de la force.
— Je sais qu’elle en donne. Si en ce moment la force
de Jésus me manquait, il vaudrait mieux disparaître !
— Courage, Alexandrina ! Pensez que vous avez Jésus
dans votre cœur !
— C’est vrai ! Ne soyez pas mécontent à cause de mes
larmes. Qu’Il vous paie, Lui, pour tout ce que vous avez fait pour moi ; je
ne sais ni ne le peux faire.
Ce furent là mes dernières paroles. Nous parlions et
j’offrais mes larmes comme autant d’actes d’amour pour les Tabernacles... Je
me suis sentie toute seule, dans un total abandon...
Aujourd’hui j’ai osé dire à Jésus :
— Vous me dites que Vous m’aimez beaucoup ; moi par
contre, je ne sais pas Vous aimer comme j’aimerais ; je ne sais même pas
souffrir pour Vous aveuglement. Mes larmes d’hier, Vous ont-elles attristé ?
— Non, ma fille, les larmes résignées, sont des larmes
d’amour. N’ai-Je pas pleuré Moi-même sur la tombe de Lazare, sur Jérusalem
et bien d’autres fois encore ? Pouvait-il y avoir imperfection en Moi ? Aie
courage ! Ta vie est très noble, mystérieuse et sublime. Aie confiance !
Tout cela fait partie de mes divins plans : ce sont là les sentiers dans
lesquels marchent les élus du Seigneur. Que les hommes fassent ou non ma
volonté, moi J’écris toujours droit sur des règles qui ne le sont pas. Dans
ta vie je permets tout, pour ma plus grande splendeur et ma plus grande
gloire... »
Le Seigneur est très grand et grandes sont ses voies !
Déjà le 22 novembre 1937, Jésus affirmait à Alexandrina :
— Aussitôt après ta mort, je veux que ta vie soit
connue, et elle le sera : je ferai en sorte qu’elle le soit.
Le départ du Père Umberto rentre dans ce plan de Dieu. En
novembre 1955, loin des milieux portugais où il avait rencontré de nombreux
obstacles, il décida d’écrire la biographie qui aussitôt fut traduite en
portugais et depuis, dans divers pays, de nombreux articles dans des
journaux et revues, furent publiés.
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