Maria Angelina Marques Ferreira
Témoignage n° 13
— Cette personne connut
Alexandrina de 1935 jusqu’à la mort de celle-ci en 1955.
J’ai de la dévotion pour la servante de Dieu, car j’ai
suivi d’assez près sa vie et elle-même.
Je désire sa béatification pour la plus grande gloire de
Dieu.
Je l’ai beaucoup fréquentée et quelques fois je suis même
restée quelques jours chez elle. Je l’ai connue en 1935 et dès lors, j’ai
commencé à vivre dans sa compagnie.
Parmi les diverses personnes qui la visitaient, j’ai
remarqué le père Aurélio Parfins de Faria et Monseigneur Agostinho de Moura,
évêque de Portalegre et Castelo Branco. Le père Aurélio la visita et,
d’après ce que m’a dit sa sœur, il garda une très bonne impression de la
servante de Dieu et conseilla sa sœur à recourir à elle lors qu’elle aurait
besoin d’aide surnaturelle. Il lui donna ce conseil une ou deux fois.
Je n’ai pas remarqué que le père Aurélio ait prononcé
cette parole
et, selon ce que j’ai appris par sa sœur, il me
semble que la déposition qui a fait un tel témoignage à l’égard de l’opinion
du père Aurélio sur Alexandrina, ne correspond pas à la vraie opinion de
celui-ci.
La connaissance que j’ai d’Alexandrina est directe, mais
j’ai aussi lu tout ce qui a été publié sur elle par le père Mariano Pinho,
par le père Umberto Pasquale et aussi les publications des pères salésiens.
Lors que je le pouvais, j’ai vu la servante de Dieu
écrire des lettres et surtout des pensées sur des images. Depuis sa
paralysie, elle demandait à d’autres personnes d’écrire à sa place. Je
possède quelques écrits de la servante de Dieu.
Je sais que la servante de Dieu naquit le 30 mars 1904.
Son nom est Alexandrina Maria da Costa. Les parents étaient pauvres.
C’étaient des gens honnêtes, autant que je le sache. La mère étais très
respectée dans toute la paroisse et très serviable, toujours prête à aider.
[Alexandrina] était fille naturelle.
— Comment peut-on concilier
le fait qu’elle ait eue deux filles naturelles et qu’elle ait gardé cette
position d’honorabilité dont elle jouissait ?
Je sais qu’elle était bonne éducatrice et bonne mère,
inculquant à ses filles l’amour du travail et de la charité. Elle est
tombée, parc qu’il lui avait promis le mariage et s’en alla même au Brésil,
revenant ensuite pour l’épouser. Et quand la mère d’Alexandrina avait tout
préparé pour le mariage, il épousa une autre à Póvoa. Ce ne fut pas en tout
cas pour des raisons libidineuses.
La servante de Dieu passa sa jeunesse dans la compagnie
de sa mère, sauf les deux années, pendant lesquelles elle demeurait à Póvoa
et deux autres pendant lesquelles elle travailla chez une tante et marraine.
Elle reçu l’éducation de sa mère et de la personne qui à Póvoa de Varzim
avait sa charge pendant sa scolarité.
Elle a toujours été dévouée reconnaissante envers sa mère
et la catéchiste, aussi bien qu’à toute la famille. Avec sa sœur, elle était
vraiment sœur. Elle était aussi très amie de son demi frère
.
Je ne sais pas si les jeux enfantins lui plaisaient.
Je sais tout ceci parce qu’elle-même me l’a raconté et
que moi-même je l’ai observé.
a) La servante de Dieu se confessa et reçu sa première
communion à Póvoa des mains du père Alvaro de Matos.
c) Elle démontra de la piété dès son plus jeune âge. Je
n’ai jamais entendu dire qu’elle soit tombé dans aucun vice.
d) J’ai appris tout cela d’elle-même ou d’autres
personnes.
a) La servante de Dieu aidait à travailler dans les
champs.
b) Elle travaillait bien, comme tous le reconnaissent.
Elle a du travailler jusqu’à l’âge de 17 ou 18 ans.
Elle bénéficiât toujours d’une bonne santé jusqu’au
moment où, à la suite d’une chute, elle contraignit la maladie dont elle
souffrait. Une après-midi où avec sa sœur et deux autres filles, elles
faisaient de la couture, elles se sont rendues compte que des garçons qui, à
ce temps-là ne jouissaient pas de bonne réputation, étaient entrés dans la
maison. Attendu qu’ils étaient en train de forcer la porte, elles en
déduiront que leurs intentions n’étaient pas bonnes, d’autant plus que leur
mère était absente. La sœur réussit à s’échapper et peu après les autres
filles en firent de même. Alexandrina, se trouvant toute seule, se jeta par
la fenêtre vers la terrasse. Elle essaya aussitôt de se lever, mais n’y
réussit pas, parce qu’une forte douleur dans le dos l’en empêchait. Après un
certain temps elle se leva, mais la douleur au dos lui resta pour toujours.
Elle commença à se sentir mal, à se sentir affaiblie, au
point que les familiers remarquant ces symptômes la menèrent chez un
médecin.
Ils en consultèrent plusieurs, parmi lesquels le docteur
Abílio Garcia de Carvalho et le docteur Abel Pacheco de Porto et, tous
furent unanimes à dire que ses souffrances étaient dues à la chute qu’elle
avait faite.
Elle fut soignée pendant environ deux ans, au bout
desquels elle fut obligée de s’aliter. Tout ceci m’a été communiqué par
Alexandrina elle-même.
a) La maladie s’aggrava de jour en jour. Elle du
prendre le lit, où elle resta jusqu’à sa mort.
b) Bien souvent elle me confia qu’il n’y avait
aucune partie de son corps, où le léger contact de n’importe quel objet ne
lui provoque d’horribles douleurs.
— Le Père Veloso nous a dit
que « l’on sait qu’elle n’étais pas paralysée et que par conséquent elle
pouvait, sans aucun miracle, mystifier par ses extases, pendant lesquels
elle imitait les passages de la Passion, comme elle mystifiait aussi par la
paralysie qui n’a jamais existé ».
Le père Agostinho Veloso a affirmé une chose qu’il n’a
pas vue et qu’il ne pourrait prouver, que si seulement il l’avait vue.
Personne ne m’a jamais dit une chose pareille et j’ai
pourtant connu de très nombreuses personnes qui ont connu la servante de
Dieu.
— Comment expliquez-vous
qu’un prêtre illustre comme lui, ait put faire une telle déclaration ?
A part qu’il s’agisse d’un prêtre, je crois que derrière
une telle affirmation du père Veloso, quelque chose d’autre se cache.
Au début, la servante de Dieu pouvait bouger ses membres,
mais progressivement, il lui devint plus difficile de les remuer jusqu’au
moment où ils paralysèrent complètement.
Je ne peux préciser la date où la paralysie totale fut
constaté. La servante de Dieu buvait et s’alimentait très peu et elle finit
par ne plus boire ni manger.
Elle vécut de nombreuses années sans manger ni boire.
Je peux, à cet égard, raconter l’épisode suivant. Un jour
où j’étais allée la visiter, me trouvant sur la véranda avec un enfant de
cinq ans, prénommé Jacinto, j’ai remarqué que l’enfant à tout instant,
regardais vers Alexandrina. Étant donné qu’il fit cela plusieurs fois, je
lui ai demandé la raison. Le petit me répondit: “J’ai entendu comme si une
personne mangeait dans la chambre et, étant donné que la malade ne mange pas
et que personne d’autre n’était dans la chambre, j’essayais de voir qui
mangeait, mais je n’ai vu personne. Après j’ai tout découvert. C’était le
petit chien de la maison qui rongeait un os sous le lit”.
La servante de Dieu se plia parfaitement à la volonté de
Dieu. Je sais tout cela par connaissance directe. Étant donné que je
bénéficiait de la confiance d’Alexandrina, quand je passais la journée chez
elle, je mangeais dans la chambre de la malade. Quelques fois je disais à
Alexandrina: “Allez, mange, même si ce n’est qu’un tout petit peu”.
Et elle me répondait: “Ne me le dites pas, vous ne pouvez pas imaginer la
nostalgie que j’ai de manger, mais je ne peux pas engloutir”.
a) Au début de la maladie, la mère croyait qu’il
s’agissait d’une gaminerie de sa part, même si cette idée ne l’émerveillait
pas, car elle avait toujours été une bonne travailleuse.
b) Il y eut des personnes, y compris de la famille, qui
l’ont faite bien souffrir, car ils ne croyaient pas à sa maladie. Toutefois,
par la suite, ils durent se rendre à l’évidence.
c)
Je sais qu’Alexandrina du subir, de la part des médecins et de laïcs,
plusieurs épreuves, même quand elle était à la maison.
Des personnes de la paroisse entraient dans la maison à
l’heure du repas, pour voir si celle-ci mangeait. Elle fut soumise à une
surveillance spéciale pendant quarante jours dans une maison de santé à Foz.
Asile pour les paralysies enfantines.
La proposition d’envoyer Alexandrina à Foz, est venue des
médecins et non pas des Prêtres ou d’une personne de famille, d’autant plus
que la famille fut la première à vouloir s’y opposer, à cause de l’état dans
lequel elle se trouvait, lequel état, malgré qu’elle ait été transportée par
ambulance, nécessita quatre heures pour aller de Balasar à Foz, et toujours
dans la crainte de la voir trépasser pendant le trajet.
Pendant le séjour d’Alexandrina à Foz, les Sœurs qui
assuraient le service dans la maison, ne l’ont jamais approchée, parce que
le médecin leur avait interdit. Les infirmières chargées de la soigner,
n’étaient même pas des religieuses et ne croyaient non plus à ce qui se
passait en Alexandrina. Malgré cela, sa sœur pouvait la voir, quand le
médecin y était, car seul le médecin avait la clef de la porte qui séparait
la chambre de la sœur, de l’autre. Le médecin, indifférent sur le point de
vue religieux, entrait dans la chambre d’Alexandrina à n’importe quelle
heure du jour comme de nuit, sans l’avertir. Il est allé jusqu’à verser dans
l’eau de la bouteille, un médicament, afin que, quiconque aurait but de
cette eau, en ressente les effets dans l’organisme.
[Aucune mystification n’était possible], car de la
manière dont tout était surveillé, cela était impossible. Les infirmières ne
pouvaient pas non plus être complices, car elles avaient été choisies par le
médecin et par lui instruites.
La maison de santé avait des chambres individuelles,
choisies par le propre médecin à cette fin.
Alexandrina brûlait de l’amour de Dieu.
Elle parlait de Dieu tout le temps. Sa prière était
continuelle et fervente, et l’on pouvait remarquer en elle cette union
intime avec Dieu. Elle évitait les péchés mortels et même véniels délibérés:
je pense qu’elle a fait un vœu en ce sens.
Elle démontra toujours un grand zèle dans la promotion de
l’amour de Dieu chez les autres, en y mettant toute sa force et sa volonté.
Elle ressentait une grande peine vis à vis des péchés d’autrui, elle en
ressentait une douloureuse souffrance. En outre, elle accepta volontairement
toutes les souffrances que sa maladie lui infligeait, en offrant celle-ci,
en premier lieu, pour la conversion des pécheurs. Afin que Dieu ne soit pas
offensé, en plus d’offrir ses souffrances et ses prières, elle conseillait à
tous ceux qui venaient la visiter, sans faire de distinction entre laïcs ou
prêtres.
Elle avait un très grand amour pour le prochain. Je le
sais pour le bien qu’elle faisait, aussi bien spirituellement que
matériellement. Je sais qu’elle envoya des jeunes dans les séminaires et
dans les hospices (où l’on peut poursuivre ses études) et qu’elle a aidé
matériellement la réinsertion de jeunes moralement en danger, leur trouvant
des écoles appropriées et en leur procurant les moyens matériels
nécessaires. Elle avait le zèle des âmes et pardonnait toutes les injures
dont elle fut accablée toute sa vie, comme par exemple: certaines personnes
parlaient contre elle, disant qu’elle se trompait et savait tout ce qui
s’écrivait sur elle dans les journaux et pardonnait tout; ce qu’elle
voulait, c’était que tous soient sauvés.
Elle souffrait tout pour les pécheurs et les exhortaient
à la conversion: c’est sur ce point qu’elle obtenait de nombreuses grâces.
Elle utilisait tous les moyens pour les remettre sur le bon chemin. Elle
s’est offerte en victime à Dieu pour les pécheurs. Quand elle apprenait que
quelqu’un était malade, elle y envoyait sa mère ou sa sœur pour aider à ce
qui était nécessaire.
Elle priait beaucoup pour les âmes du Purgatoire; le
Rosaire quotidien était toujours offert à cette intention. Elle
accomplissait les œuvres de miséricorde temporelles, que son état
permettait.
La servante de Dieu a toujours été très prudente. C’était
une prudence surnaturelle.
* * *
|