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Dr Manuel Augusto Dias de Azevedo

Témoignage n° 5

— Médecin traitant d’Alexandrina. Il la défendit avec fermeté en toutes occasions... Il est l’un des mieux informés lors du procès. Il assista la Servante de Dieu de janvier 1941 jusqu’à la mort de celle-ci. Il assista très souvent aux extases de la passion. Son témoignage est rempli de détails intéressants recueillis au cours de ses visites.

Identité

Manuel Augusto Dias de Azevedo, âgé de 72 ans, de nationalité portugaise, marié, de religion catholique, médecin, fils de Alberto Augusto Dias de Azevedo et de Rosa de Jésus, je dis, Rosa Maria de Jésus Azevedo.

J’ai de la vénération envers la Servante de Dieu et je désire sa béatification, quel que soit le moment que l’Église juge opportun pour cette béatification.

Je ne suis ni allié, ni consanguin ni parent de la Servante de Dieu. Dès le 29 janvier 1941 jusqu’au jour de sa mort, j’ai eu des conversations et des entretiens avec la Servante de Dieu. J’ai été son médecin assistant c’est pourquoi je me trouvais souvent en sa compagnie et que nous échangions des impressions.

En tant que médecin j’allais quelquefois dans la paroisse de Fradelos et il m’est arrivé que, parlant à une malade, dont l’état était grave, je lui conseillais de prendre son mal en patience, à quoi celle-ci me répondait : « Si j’étais Alexandrina de Balasar… » En 1941 se trouvait à Trofa une malade qui souffrait d’une névrite avec une urémie intense, qui l’avait aveuglée.

Déçue des médecins, parmi lesquels des spécialistes de renom comme le Dr Castro Silva, le mari de la malade a décidé de recourir au surnaturel, priant le Père Cruz afin que celui-ci intercède en faveur de la malade.

Le Père Cruz y est allé et recommanda à la malade beaucoup de patience, lui promettant de prier pour elle.

Quelques jours plus tard le mari m’a invité à venir à Balasar parler à une malade du nom de Alexandrina, sur laquelle il avait entendu dire beaucoup de bien. Il souhaitait que celle-ci prie le Seigneur pour la guérison de son épouse. Quelques jours plus tard, en effet, le 29 janvier 1941, moi, le mari, M. Sampaio et l’actuel curé de Trofa, (…) nous sommes venus Balasar, chez Alexandrina, avec qui nous avons parlé pendant près de deux heures. Pendant ce temps M. Sampaio, le curé de Trofa et je crois, la fille de M. Sampaio ont beaucoup discuté avec Alexandrina.

A la fin de la conversation, moi qui n’avais fait qu’écouter, je lui ai fait quelques remarques sur sa paralysie. Aussitôt elle a compris que j’étais médecin, quoiqu’il soit aussi possible que quelqu’un lui ait dit quelque chose à ce sujet. Ce qui est certain c’est que lors de ce premier entretien je suis resté impressionné par tout ce que j’ai observé et j’ai dit à mes collègues que j’aurais aimé entendre M. le Curé de Balasar, le Père Leopoldino Mateus, avec qui, dus reste, je n’avais jamais eu de rapports.

Je l’ai rencontré dans son presbytère et je lui ai demandé de bien vouloir me dire quelque chose au sujet de Alexandrina, que je venais à peine de visiter. L’abbé m’a répondu que celle-ci était son bras droit pour la solution des cas difficiles dans la paroisse, et que si j’avais été impressionné par elle, je le serai encore davantage si j’avais assisté à certains phénomènes qui avaient lieu le vendredi, de midi à quinze heures, et que pour y assister il était nécessaire d’obtenir l’autorisation autorisation auprès du Père Mariano Pinho, sj, directeur spirituel de la Servante de Dieu.

Plus tard en remémorant ces affirmations de M. l’abbé et je m’en souviens avec surprise : c’est que pendant les réunions de prêtres, à l’occasion des confessions dans la paroisse ou ailleurs, il ne parlait pas toujours la même manière. En effet, dans les réunions où la majorité des prêtres était en faveur de Alexandrina, il la couvrait d’éloges, alors que dans les réunions où la majorité était contre elle, il divaguait et oubliait. Par contre dans les articles qui a écrits pour le journal de Povoa de Varzim et dans les articles qu’il m’a confiés, il parlait de Alexandrina avec les plus grands éloges. Ceux-ci sont actuellement entre les mains de l’actuel curé de Balasar.

Et après cette première rencontre avec M. l’abbé de Balasar, moi et M. Sampaio, nous sommes allés à Braga parler au Père Mariano Pinho, et nous avons obtenu de lui la permission d’assister aux phénomènes du vendredi ; il nous a remis un billet à remettre à Alexandrina afin que celle-ci intercède auprès du Seigneur pour la guérison de la malade [Mme Sampaio].

Le billet fut remis à Alexandrina le 14 février 1941 et celle-ci promis de beaucoup prier pour la malade.

Quelques semaines plus tard Alexandrina nous a dit de nous résigner, mais qu’il était préférable et plus acceptable pour la malade de mourir bientôt à cause de sa maladie. En effet, peu de temps après elle est décédée.

Le 14 février 1941, moi et M. Sampaio, ainsi que quelques autres personnes, nous avons assisté aux phénomènes surnaturels, et nous sommes restés étonnés par tout ce que nous voyions. Que de tels phénomènes soient admirables, on peu le prouver par des photos que nous avons. Ce sont surtout ces phénomènes que nous appelons « extases dialogués » qui sont les plus admirables et causent l’admiration de tous ceux qui, aujourd’hui encore — ils ont été enregistrés — peuvent les entendre.

Après ceci j’ai écrit au Père Pinho pour lui dire que le cas méritait la plus grande attention du point de vue médical et théologique. Ce fut ainsi que j’ai commencé à connaître Alexandrina.

Les écrits dur Alexandrina

A ce temps-là il n’existait aucun écrit sur elle. Après j’ai appris que dans la revue “Brotéria”, en 1947, a paru un article écrit par le Père Agostinho Veloso, dans lequel celui-ci traitait un certain nombre de personnes de visionnaires et parmi lesquelles Alexandrina. Je lui ai répondu, quelques jours après dans le “Comércio do Porto”. Mais plus tard fut publié dans la même revue Brotéria un article dont l’auteur était le Père Maurice Gomes dos Santos, sj, qui affirmait que le Père Pinho avait agit sous sa seule responsabilité en ce qui concernait les « prétendus phénomènes mystiques » de Balasar.

En 1943 le Père Terças, prêtre spiritain, a décrit les phénomènes subis par Alexandrina de Balasar dans une parution de l’œuvre “Vie de Catherine Emmerich”. Par la suite deux notes ont été publiées dans le journal “O Gaiato”. J’ai répondu aux deux notes dans le “Journal du Nord” en trois articles. Peu après sont parus de nouveaux articles dans le “Journal de Noticias”, auxquels j’ai répondu utilisant le même journal. Par la suite la revue médicale “Journal du Médecin” a publié quelques articles signés par le Dr Pacheco Neves, auxquels j’ai répondu aussi dans la même revue. Tout ceci a été écrit du vivant de Alexandrina.

Après sa mort plusieurs écrits sont parus : “Vitima da Eucaristia”, du Père Mariano Pinho et qui eut plusieurs éditions ; le livre “Alexandrina” du Père Umberto Maria Pasquale et après le livret “Alexandrina” du Père Ismael Matos ; “Sous le Calvaire de Balasar” du Père Mariano Pinho ; et cela fait maintenant plus de dix ans que l’on publie des “Bulletins” écris avec l’approbation de l’Archevêque Primat.

En ce qui concerne l’influence de ces œuvres écrites sur les personnes, je pense qu’elles n’ont eu que peu d’impact, car la renommée et l’enthousiasme populaire envers la Servante de Dieu s’étaient déjà établis avant même ces publications.

Alexandrina a écrit plusieurs lettres à des personnes diverses et elle en a dictée d’autres. Ces lettres ont été remises sous l’ordre de l’archevêque, pour être copiées.

La Servante de Dieu a aussi écrit des pensées sur des images pieuses : certaines écrites par elle-même, d’autres dictées par elle.

Elle a écrit en outre plusieurs prières lesquelles ont été inclues dans son Journal Spirituel. Elle a dicté aussi son autobiographie, et le fit sous l’ordre de son directeur spirituel, le Père Umberto Pasquale, malgré que cela lui coûte beaucoup. Elle même m’a confié qu’elle avait demandé au Père Umberto Pasquale, son directeur, de la dispenser de la dictée de son Journal Spirituel. Le Père Umberto lui a écrit pour lui dire qu’il ne lui accorderait pas une telle permission, car nous serions privés d’écrits d’une grande valeur. L’autobiographie fut remise et n’existe que sous la forme manuscrite.

Biographie

La servante de Dieu naquit le 3O Mars 19O4 à Gresufes, paroisse de Balasar. Elle reçu le nom d'Alexandrina Maria da Costa. Elle était portugaise. Le nom de son père était Antonio Saveiro et celui de sa mère Ana Maria da Costa, tous deux portugais. Ils étaient pauvres et lors des années 1933 - 1937, extrêmement pauvres, étant donné que la mère, s’étant portée caution pour les dettes de l'une de ses sœurs, a dut payer celles-ci.

Alexandrina était une fille illégitime, étant donné que sa mère ne s'est jamais mariée.

La famille

En ce qui concerne le père, celui-ci mena une vie très libre; et de ses relations illégitimes avec Ana Maria da Costa, naquit une fille, Deolinda. Il en résulta qu'il promit d'épouser la mère de l'enfant, mais quand celle-ci s’attendait à l’accomplissement de cet engagement, lui, il partit au Brésil.

A son retour, de nouveau il promit le mariage et des nouvelles relations illicites naquit Alexandrina. Toutefois, avant la naissance de l'enfant, et pendant sa grossesse, elle partit à Vila do Conde avec l'intention de passer à Povoa de Varzim, de l'informer de son état et de solliciter le mariage. Lors de sa rencontre avec ledit Saveiro à Povoa, une certaine dame vînt lui demander des « comptes » sur de soi disant ragots et lui dire des paroles qui en disaient long sur la fidélité de cet homme.

Quelques semaines plus tard, le mariage entre Saveiro et cette autre demoiselle fut célébré. A partir de ce moment-là, la vie d'Ana Maria da Costa a changé complètement. Elle était toujours la première personne à entrer à l’église, le matin, donnant ainsi à ses filles une authentique éducation religieuse, ce qui est confirmé par le père Leopoldino, curé de Balasar.

La Servante de Dieu a été baptisée deux ou trois jours plus tard, à Balasar, où elle reçu son nom. Elle reçu la confirmation à Vila do Conde des mains de Mgr Antonio Barbosa Leão, évêque de Porto. Elle devait avoir sept ans. Je sais aussi qu’elle fit sa première communion à Povoa de Varzim.

J’ai déjà dit que la mère de Alexandrina avait eu une première fille, appelée Deolinda, fille du déjà cité Saveiro. Tout ce que je sais je l’ai appris de témoins dignes de foi, témoins qui très souvent posaient des questions à ce sujet à Alexandrina elle-même ou à sa famille.

L’enfance

La servante de Dieu a passa les premières six années de sa vie à Gresufes. Ensuite elle est partie à Povoa avec sa sœur pendant une période de dix-huit mois, me semble-t-il, afin de suivre l'école primaire, étant donné que dans le village il n'y avait pas d'école.

Il paraît que la sœur finit sa scolarité et reçu son diplôme, mais Alexandrina n'a pas finit sa scolarité, parce qu'elle n'a pas voulu rester à Povoa.

Il semble que c'est à leur retour que la famille vînt habiter au lieu-dit Calvário, où Alexandrina s’employa aux travaux domestiques jusqu’à l’âge de douze ans. A cet âge elle eut une grave maladie, que le médecin dit être la fièvre typhoïde, et à cet occasion elle reçu même les derniers sacrements. Une fois guérie et, vers l'âge de treize ans, elle partit travailler chez des voisins, mais à condition de ne jamais être autorisée à sortir le soir et de venir chaque dimanche chez sa mère, afin de pouvoir aller à la messe. Il était aussi demandé à son patron de la laisser aller se confesser tous les mois.

Son caractère

Elle n'y resta que cinq mois, malgré le plaisir qu'elle prenait à son travail, car le patron était très sévère et exigeait d'elle des travaux impossibles pour son âge, comme, par exemple, garder toute une nuit à Póvoa une pair de bœufs, pendant que lui, avec un ami, il est allé dans une maison de vice.

Une autre fois, le patron l'envoya porter un sac de maïs au moulin. Quand elle revînt, il faisait nuit. Elle eut très peur. La mère, quand elle l'apprit, la retira de chez cet homme, étant donné qu'elle lui avait expressément demandé de ne pas la laisser sortir de nuit. Elle retourna donc chez sa mère.

La servante de Dieu fut toujours éduquée par sa mère, dans la stricte observance religieuse. Elle aimait beaucoup tout ce qui avait trait à l'Église. A l'âge de douze ans elle fut nommée catéchiste et commença à fréquenter la chorale. A cette période (comme toujours !) elle était en plein accord avec sa mère, qui pourtant, selon les gens du village, était très exigeante.

Elle était très amie avec sa sœur, avec qui elle se divertissait par des jeux innocents. Elle fréquentait aussi les autres compagnes, sur lesquelles elle avait une certaine influence. Déjà à cet âge elle savait donner de bons conseils, y compris aux personnes d'un autre âge que le sien, et sa fermeté dans la vertu elle la manifesta au point de gifler un homme marié qui lui avait adressé des paroles inconvenantes. Je crois savoir que déjà à cet âge elle communiait quotidiennement. Il est notoire qu'à la servante de Dieu, comme le confesse sa propre mère, plaisaient beaucoup les espiègleries infantiles et elle les exécutait avec une grande vivacité. La mère qui l’appelait Marie garçon, avait l'habitude de dire : « Les riches, eux, ils ont leurs bouffons; moi, je t'ai pour faire rire tout le monde ! »

Tout cela je l’ai appris de la bouche même des personnes que souvent je rencontrait chez elle, et particulièrement de sa mère, de sa sœur Deolinda, de son oncle et parrain Joaquim et du cousin Nogueira.

a) Je crois savoir qu’elle s’est confessée vers l’âge de six ans à Póvoa de Varzim, où elle fit aussi sa première communion.

b) Il semblerait que la Servante de Dieu aie été attirée par cette hostie toute blanche, qu’elle venait de recevoir. D’après les paroles que j’ai entendues, elle a eu l’impression de commencer, à partir de ce moment-là, à se sentir attirée par la sainte communion, je veux dire, l’Eucharistie.

Vertus et infirmités juvéniles

c) La Servante de Dieu a cultivé la piété et les autres vertus, surtout à partir de ses 4 ans et réprimait ses passions, même si elle ne les connaissait pas. Je suis convaincu, d’après ce que j’ai pu entendre et observer, qu’elle n’est jamais tombée dans aucun défaut ni succombée à aucune passion.

Tout ceci je le sais pour l’avoir vu et aussi pour l’avoir lu, plus tard.

a) Elle exerça, jusqu’à l’âge de douze ans, des travaux domestiques. Et pendant ce même temps elle travailla aussi quelquefois à la journée, où elle était payée comme un adulte, étant donné la qualité de son travail. Entre les treize et les quatorze ans elle est tombée en bas d’un chêne, restant pendant quelques minutes sans pouvoir respirer. A 14 ans, en fuyant quelques individus qui s’étaient introduits chez elle, alors qu’elle y travaillait comme couturière avec sa sœur et une autre amie, elle se jeta en bas d’une fenêtre distante du sol d’environ quatre mètres, saut qui fut à l’origine de sa maladie dont je parlerai plus loin.

En somme : elle se consacra aux travaux domestiques, pendant quelque temps elle travailla à la journée, fut femme de service pendant un certain temps et enfin aidait sa sœur comme couturière jusqu’à 14 ans et 4 mois.

b) Elle exerça très bien ces professions.

Elle jouissait d’une bonne santé jusqu’à l’âge de 12 ans, lorsque que, comme je l’ai déjà dit, elle fut atteinte par la fièvre typhoïde. A partir du saut par la fenêtre, comme je l’ai déjà fait remarquer, elle a commencé à souffrir. Dès lors ses souffrances se sont accentuées. Elle avait alors des difficultés pour marcher et présentait même des signes qui indiquaient qu’un jour elle ne pourrait plus se déplacer, comme l’a confirmer le Dr João de Almeida qui en avisa la mère, en lui indiquant que sa fille était probablement porteuse d’une myélite, ce qui fut confirmé par un neurologue, le Dr Gomes de Araujo et par d’autres médecins.

En plus de cette maladie elle a souffert d’une cystite pendant des années. Elle a été suivie par le médecin de Macieira. Elle a aussi souffert de coliques rénales. Je crois que la cause principale de la myélite a été sans doute le saut par la fenêtre. L’individu lui-même qui avait été la cause de ce saut disait que c’était de sa faute si elle se trouvait dans cet état.

— Invité à faire quelques corrections, s’il le souhaitait, le témoin  ajouta :

En ce qui concerne la quatrième question, § 1, où je dis : et je m’en souviens avec surprise, je ne veux pas me rapporter aux affirmations de M. l’abbé, mais à celles qu’on lui attribuait, je veux dire : il ne se comportait pas toujours de la même manière, comme par la suite je l’explique dans le même paragraphe.

Dans la réponse à la même question, même paragraphe 4, où je dis : « le billet fut confié le 14 février », je veux dire : le billet fut donné à Alexandrina, mais je ne me souviens pas précisément quel jour, parce que quelques jours auparavant j’étais allé jusqu’à la porte de Alexandrina, disant que nous étions déjà allés à Braga afin d’obtenir l’autorisation pour assister aux phénomènes du vendredi et il se peut que le billet ait été déposé à cette occasion.

a) La maladie principale de Alexandrina devait être une myélite, comme en effet l’ont confirmé plusieurs médecins, parmi lesquels le Dr Gomes de Araujo et le Professeur Carlos Lima. Tous étaient convaincus que la cause principale de la myélite était le saut par la fenêtre, dont nous avons fait état antérieurement.

b) Les souffrances sont allées en augmentant jusqu’au moment où le Dr João de Almeida pronostiqua qu’elle deviendrait paralysée.

Avant qu’elle ne soit alitée elle fut examinée par le Dr Alves de Macieira et par un autre médecin de Povoa, le Dr Garcia de Carvalho. Elle s’alita en 1925, alors qu’elle avait 21 ans, selon ce qu’elle-même m’a déclaré à plusieurs reprises, contrairement à ce qui est écrit dans son autobiographie et dans d’autres écrits qui traitent de son cas. Les simptomes de la paralysie, dès le début de la maladie se sont accentués, puis en quelques années, alors qu’elle marchait encore, tous se retournaient sur elle, y compris M. le curé qui lui disait que son plus grand péché était celui de ne manger ni boire afin de pouvoir bien marcher.

Ce fut le Dr Abilio Garcia de Carvalho qui avisa M. le curé et la famille, que, en effet, elle marchait avec grande difficulté et qu’elle ne pouvait pas faire ce qu’ils souhaitaient. Ce fut seulement plus tard que le Dr João de Almeida et le radiologue Roberto Carvalho, en l’examinant et la traitant avec gentillesse, ont déclaré que la maladie devrait se trouver dans la moelle, car l’examen de la colonne (des os) n’indiquait rien. Je ne l’ai connue qu’en 1941. A cette occasion elle était paralysée des membres inférieurs et presque totalement des membres supérieurs, et cette circonstance amena le Dr Gomes de Araujo à dire qu’il devait s’agir d’une myélite à double foyer.

Ses douleurs ont été par moments insupportables. Toutefois nous devions distinguer quatre sortes de douleurs : naturelles, morales, preternaturelles et surnaturelles.

Alimentation

La cause principale de ses douleurs physiques était la myélite. Elle a souffert de douleurs morales intenses, desquelles nous en reparlerons encore. Elle s’alimentait très mal ; et à compter du 27 mars 1941, jusqu’à la fin juin de la même année, elle n’engorgeait qu’un peu d’eau salée dans laquelle on versait un filet d’huile. D’autres fois on lui préparait quelque liquide, mais elle vomissait tout, sauf s’il s’agissait d’eau pure. Elle se soumettait à ma volonté de lui faire boire ces quelques liquides, mais en juin elle me dit : laissez-moi me reposer et ne m’obligez plus à prendre quoi que ce soit, car je me sens mieux sans rien prendre.

Je lui ai répondu : Étant donné qu’il en est ainsi, que votre volonté soit faire.

Dans les années qui se suivirent, quelquefois, par temps très chaud, je lui faisais boire une gorgée d’eau, toutefois s’il s’agissait d’eau minérale ou d’eau sucrée, elle la vomissait immédiatement. S’il s’agissait d’eau simple, elle la gardait, mais elle était alors inquiétée par les douleurs. Chose curieuse : les jours, et ils étaient très rares, où je lui faisais boire de l’eau, elle urinait un peu. Encore une chose que j’ai trouvé admirable : vivant sans manger de 1942 à 1945, chaque mois elle avait ses règles, et ceci jusqu’à l’âge de 47 ans.

S. E. Mgr l’Archevêque Primat désirait que le jeûne de Alexandrina soit contrôlé dans une clinique.

J’ai confié cette mission au Dr Gomes de Araujo, lui demandant que dans son rapport il m’informe de deux choses : Si Alexandrina avait des facultés mentales normales et si elle pouvait vivre sans s’alimenter.

Je ne voulais pas que quelqu’un la force à s’alimenter ni à prendre des aliments, contre sa volonté. J’avais tout d’abord pris contact avec le Dr Manuel Joaquim Ferreira afin qu’il me définisse la maladie de Alexandrina. Il ma dit qu’il ferait cette étude aussitôt que je l’aurais décidé. Mais lorsque je lui ai fait remarque que Alexandrina ne s’alimentait pas depuis un certain temps, il m’a répondu qu’il ne voulait pas se mêler dans de telles choses, qu’il s’excusait, tout sauf ça.

Après cela je suis aller contacter le Professeur Carlos Lima et le Dr Gomes de Araujo, qui ont accepté le travail.

Surveillée 40 jours

A Trofa, le Dr Gomes de Araujo blaguait sur l’affaire, en disant que le problème serait réglé au bout de quelques jours.

Alexandrina est entrée en observation, à Foz do Douro, à l’asile pour les paralysies enfantines et elle y fut surveillée jour et nuit par six infirmières, qui se relayait deux par deux.

Le voyage de Alexandrina vers l’asile a duré près de trois heures et fut très difficile. De temps en temps elle avait des vomissements de salive  et le voyage fut la cause de vomissements pendant deux ou trois jours.

Quand je me suis présenté à l’asile pour vister Alexandrina, l’une des surveillantes m’a dit que le Dr Gomes de Araujo, étant de permanence, le matin, auprès de la patiente lui avait dit:  « Soyez sûre, soyez sûre, lamentez-vous, car vous n’êtes venue ici que pour déjeuner ».

Étant donné que la surveillante m’avait dit que le Dr Gommes de Araujo voulait l’alimenter et lui prescrire des médicaments, je lui ai répliqué que le Dr Gomes de Araujo avait pour habitude d’être un homme de parole, comme il l’avait toujours été vis à vis de moi. En outre je lui ai dit que j’allais à Porto pour le rencontrer et qu’elle ait l’obligeance de lui dire de ma part, lorsqu’il viendrait voir la malade, que celle-ci était venue là pour deux raisons bien précises :

1° Pour l’observation de ses facultés mentales ;

2° Pour l’observation de son abstinence.

Et que je n’étais pas d’accord qu’on la fasse manger quoi que ce soit contre sa volonté. Qu’elle était apparemment assez mal en point, mais que dans peu de jours elle aurait les lèvres rouges comme les siens et un regard vif comme aussi comme le sien.

Quelques jours après je suis de nouveau allé rendre visite à Alexandrina et la surveillante m’a dit : « Docteur, regardez les lèvres de Alexandrina… Je veux bien échangé mes lèvres, mais elle les a aussi rouges que les miens ».

Je lui ai répondu : « Madame, ce les biftecks et les piqûres qui lui ont été faites !… »

Un peu plus tard j’ai demandé au Professeur Dr Ernesto Morais de lui faire une analyse de sang, ce qu’il a fait et celle-ci s’est avérée normale. Je lui ai dit que je voulais lui payer les analyses, étant donné qu’il s’agissait d’un supplément, et qu’il était donc normal que je lui paie le prix, que ce n’était pas normal qu’il puisse travailler pour rien. Il m’a dit que le cas l’émerveillait, attendu le jeûne de Alexandrina et que je lui permette de faire partie de la commission.

Alexandra est resté pendant quarante jours sous observation. Il paraît que le Dr Gomes de Araujo avait pensé que trente jours auraient suffit, mais le Dr Alvaro Rosas, ayant entendu parler dans l’asile d’une patiente qui ne s’alimentait pas, ironisa sur le fait et dit qu’il n’y croyait pas.

Le Dr Gomes de Araujo ayant appris cela, lui téléphona et lui dit que, afin qu’ils continuent d’être amis, il devrait envoyer une personne de sa confiance visiter la patiente.

Le Dr Alvaro Rosas lui rétorqua que ses paroles voulaient simplement dire que, n’étant pas là, à côté de la patiente, il ignorait ce qui s’y passait. A ceci le Dr Gomes de Araujo rétorqua qu’il aurait dû écouter des personnes dignes de foi.

Le Dr Alvaro Rosas envoya sa sœur, qui resta auprès de la malade pendant 4 ou 6 six jours. Il est intéressant de remarquer que cette dame, simulant, parfois, vouloir couvrir la malade, la découvrait complètement pour voir si quelque aliment n’était pas caché sous les couvertures. La patiente était observée deux fois par jour par le Dr Gomes de Araujo. Un rapport intitulé « Quarante jours à Foz » a été établi ; il est assez intéressant d’y lire les questions et les réponses qui s’y trouvent.

Le Dr Gomes de Araujo présenta un rapport et moi, ainsi que le Professeur Carlos Lima, nous en avons présenté un plus bref. En outre j’ai présenté aussi cinq considérations relatives au rapport du Dr Gomes de Araujo. Le rapport de celui-ci contient un passage où il affirmait que Alexandrina était intelligente, mais qui avait des idées fixes.

Les idées fixes de Alexandrina étaient l’amour de Dieu et la rédemption des âmes. Et moi je répondais : si ces paroles avaient un sens péjoratif, alors le Père Cruz et les grands mystiques, avaient eux aussi des idées fixes. Du reste, le Dr Gomes de Araujo m’a dit que dans l’hypothèse d’un autre contrôle, il ne serait pas d’accord que la patiente revienne à Porto. S’ils avaient voulu parler de la maladie de Alexandrina, il aurait suffit de convoquer une réunion présidée par l’abbé de Singeverga ou par l’Archevêque, au cours de laquelle il serait venu avec moi et le Professeur Dr Carlos Lima, étant même présents pour l’étude de nouveaux invités ou bien le Dr Gregorio et le Père Dr Luis Filipe, eux-mêmes pouvant encore dire quelque chose, étant donné que son rapport était resté incomplet, à cause du Père Agostinho Veloso, qui était venu le voir pour lui dire de se méfier de Alexandrina car elle était une intrigante, qui fasse attention lors de la rédaction de son rapport.

Le Père Agostinho Veloso

Quelques années auparavant j’avais rencontré le Père Agostinho Veloso dans la sacristie de l’église de Trofa, et en lui parlant de Alexandrina, il m’a dit qu’il aurait plaisir à la rencontrer.

Je lui ai répondu que, quand il désirerait venir à Balasar, je me ferai un plaisir de l’y conduire en voiture… Il m’a répondu que, dès que possible, il m’écrirait en ce sens. Peu après j’ai entendu dire qu’il diffamait Alexandrina, disant même que la mère était une dame qui avait des enfants de plusieurs hommes.

Quelque temps après j’ai de nouveau rencontré le père Agostinho Veloso, après que Alexandrina soit allée à Foz et que le Dr Gomes de Araujo ait fait son rapport. Il parlait à un pharmacien de Cadinhas, étant présent la femme de celui-ci et le Professeur Roque. J’ai demandé au Père Veloso, quand souhaitait-il se rendre à Balasar pour voir Alexandrina. « Voyons, voyons — me dit-il — vous annoncez partout qu’elle ne s’alimente pas, mais, lorsqu’elle est passée à Trofa, chez M. Sampaio, elle y a mangé ».

Allons, Père Veloso, ne savez-vous pas que nous affirmons qu’elle ne mange plus depuis 1942 alors qu’elle est passée à Trofa le 15 juin 1941 ? Qu’un homme quelconque fasse de telles affirmations, comme celles que vous faites, à l’égard d'Alexandrina c’est une merveille, mais que de telles affirmations sur Alexandrina et sur sa mère viennent d’un jésuite, cela est inconcevable. « Voulez-vous dire — me répondit-il — que je suis un jésuite indigne ? »

Je lui ai répondu : « Vu les affirmations qui vous sont attribuées, vous êtes en effet indigne d’en porter la livrée ».

La Servante de Dieu s’est pleinement conformée à la volonté de Dieu, qui avait permis cette maladie et j’ai appris que sa spiritualité avait augmenté à partir de 1933.

J’ai appris tout ceci par l’observation directe du cas, étant donné que je l’ai toujours suivie, mais aussi des conversations que j’ai eues avec elle, et des observations collectives recueillies par des personnes déjà mentionnées.

Encore en relation avec ce numéro et par rapport au jeûne absolu, je dois dire ceci : alors que les malades d’énurésie mentale répugnent les aliments et ne s’alimentent que lors qu’ils y son contraints, Alexandrina avait la nostalgie des aliments, mais elle savait qu’elle ne pouvait pas les supporter après les avoir ingéré, étant donné que cette expérience avait été faite du 27 mars 1942 à la fin juin de la même année.

a) Au début de la maladie, la famille et M. le curé lui-même, lequel affirmait que le plus grand péché de la Servante de Dieu était celui de ne pas manger, comme je l’ai déjà signalé, n’avaient pas une notion précise de la gravité de la maladie, jusqu’au moment où le Dr Abilio Garcia de Carvalho leur expliqua clairement.

b) Elle m’a confié qu’elle vivait assez amèrement, avant de s’aliter, parce qu’on était persuadé que sa maladie était sans gravité. Après l’alitement, elle a demandé à Dieu la guérison de sa maladie, en faisant des neuvaines et promettant de se faire missionnaire pour baptiser les petits noirs.

c) (…)

Tout ceci je l’ai appris personnellement et directement.

Extases et visions

La Servante de Dieu, pendant sa maladie a eu des extases et des visions. Ces extases ont commencé le 13 octobre 1938, et se sont terminées en 1942, je veux parler des extases relatives au phénomène de la Passion. Déjà avant, comme je l’ai entendu dire, elle avait eu des extases, car ce fut pendant une extase, vers 1935, que Jésus lui demanda la consécration du monde à l’Immaculé Cœur de Marie. La malade elle-même m’a dit que depuis 1933 elle était convaincue qu’elle ne guérirait pas de sa maladie et qu’elle demandait à Jésus ce qu’elle devait faire et qu’elle entendait ces paroles : souffrir, aimer, réparer. Alexandrina m’a dit aussi qu’en 1935 Jésus lui avait dit que sa mission était les tabernacles et les pécheurs.

Je dois dire que les extases qui se sont terminées le 27 mars 1942, étaient celles relatives aux phénomènes dits de la Passion, et qui étaient accompagnées de mouvements divers qui ont été filmés et enregistrés. Après cette date, les extases de 15 heures ont continué tous les vendredi jusqu’au 25 décembre 1953. Même après cette date, les communications surnaturelles ont continué. Elles sont consignées dans son Journal ?

J’ai même appris, en discutant avec Alexandrina, qu’elle a eu plusieurs visons, principalement de Jésus, de Notre-Dame, de l’Ange Gardien et du démon. Elle me l’a dit plusieurs fois.

Prédictions

a) Elle a prédit que le monde serait consacré à l’Immaculé Cœur de Marie par Pie XII, indiquant même quelques-unes des paroles que le Pape emploierait.

Elle a prédit que le Cardinal Pacelli serait le futur Pape.

Elle a même prédit que la guerre se terminerait dans la première partie de l’année, mais dans l’extase suivante elle a déclaré ceci : « Le monde n’a pas accepté, il n’accepte pas l’heure qui lui a été et qui lui est accordée ». Et dans l’extase du 23 avril 1943, elle a dit : Jésus veux la paix et la donne sans retard ; que l’on fasse pénitence et que l’on prie !

b) Est naturellement inexplicable le fait qu’elle marche pendant les extases, étant paralysée, comme il a été démontré. Même le poids qu’elle supportait, quand elle portait la croix au Calvaire est inexplicable.

Reste aussi inexplicable le fait que ne s’alimentant pas, elle continue à avoir des règles abondantes tous les mois.

Concernant les stigmates, elle m’a confié qu’elle avait dit à Jésus qu’elle acceptait les souffrances de sa Passion, mais elle lui demandait de ne pas avoir les stigmates.

d) Elle suivait toujours les conseils et les ordres de ses directeurs spirituels et je sais qu’elle a même affirmé à M. l’abbé que, s’il entendait dire qu’elle n’obéissait pas aux supérieurs ou à l’Église, qu’il soit certain qu’elle était devenue folle.

e) Sachez ceci : En ce qui se rapporte aux extases, j’ai observé les phénomènes qui les accompagnaient. En ce qui concerne les visions, elle-même m’en a parlé de quelques-unes, d’autres j’en ai entendu parler. Je peux dire la même chose au sujet des prédictions et en ce qui se rapporte à l’obéissance au directeur spirituel. Pour ce qui est des signes apparus sur son corps et des explications impossibles, naturellement, je les ai observés moi-même.

Description des extases

Je sais qu’il s’agissait d’extases. En tout cas il ne s’agissait pas d’une chose pathologique. J’en ai observai beaucoup et j’ai eu l’occasion de vérifier qu’il ne s’agissait de maladie pathologique. Les extases que j’ai observées personnellement reproduisaient les phénomènes de la Passion et j’ai remarque que, dans la manière de descendre du lit, où elle était immobilisée, elle assumait une attitude quasi de lévitation, qui ne s’explique pas naturellement. Tous les mouvements qu’elle faisait étaient intéressants, attendu la modestie de ses vêtements. Elle donnait l’impression que quelqu’un à côté d’elle veillait à ce que ses habits ne dévoilent pas son corps. En ce qui concerne les mouvements elle donnait l’impression d’endurer une grande souffrance et prenait des attitudes diverses, qui étant si précises et ordonnées, je ne puis expliquer naturellement. J’ai remarqué aussi que quand elle se mouvementait en portant la croix, pas même deux vaillants prêtres n’ont pas été capables de la soulever.

Une fois j’ai assisté à une extase pendant laquelle le directeur spirituel, le Père Mariano Pinho, lui demanda d’offrir les souffrances de la Passion de cet après-midi à l’une de ses intentions, qu’il ne lui a pas communiquée. Elle lui a répondu dans l’affirmative. Pendant le phénomène de l’Agonie l’extase s’interrompit et elle a demandé à parler à son directeur spirituel. Le directeur s’est rendu de la salle à la chambre, où il parla avec Alexandrina. Quand il est revenu dans la salle, il m’a dit que Alexandrina lui avait demandé, sous l’ordre de Jésus, que les souffrances de cet après-midi là soient offertes pour la réparation de très graves offenses qui Lui étaient faites par un prêtre de Lisbonne, dont elle lui avait communiqué le nom. Il ne me l’a pas révélé.

Le directeur spirituel lui avait signifié son accord et m’a dit qu’il allait s’informer à Lisbonne s’il y avait quelque prêtre de ce nom, comme elle le lui avait dit, et quelle serait sa conduite. Plus tard il appris quel était ce prêtre qui avait donné tant de soucis au Cardinal. Plus tard encore j’ai appris que ledit prêtre avait suivi une retraite à Fatima. Pendant celle-ci il s’est trouvé mal et un prêtre fut appelé pour l’assister et lui administrer les derniers Sacrements. Après les avoir reçus, il est mort.

Lors des extases dialoguées auxquelles j’ai assisté tant de fois, transcrivant ce qu’elle disait, des fois il manquait une ou autre parole, que je n’avais pas comprise, et à la fin du colloque, en procédant à la correction de ce qui avait été écrit, même si cela ne lui plaisait que l’on en parle, elle répondait toutefois immédiatement quand on lui demandait quel serait le mot manquant en telle ou telle phrase. Et c’était toujours le mot juste.

Le Père José Dias, maintenant décédé, changeait quelquefois, de façon délibérée les termes. Aussitôt elle lui répondait que ce n’était pas le mot juste, mais celui qu’elle dictait. J’ai personnellement  que, quand se reproduisaient en elle les tourments de la Flagellation et de la Crucifixion, elle manifestait des douleurs lancinantes.

Son directeur spirituel, le Père Mariano Pinho, lui dit quelquefois, la voyant souffrir horriblement, surtout lorsqu’elle reproduisait le tourment de la flagellation, de demander à Notre-Seigneur de la laisser se reposer un moment, ce qui arrivait pendant deux ou trois minutes. Étant donné qu’il n’était pas toujours présent, il m’a dit que, quand je la verrais souffrir de la sorte, je lui demande de présenter au Seigneur la même supplique afin qu’elle puisse se reposer. Nous avons en effet procédé de la sorte, et malgré qu’elle m’ai dit, en dehors des extases que Notre-Seigneur la faisait souffrir parce que sa souffrance était nécessaire, elle obéissait toujours aux ordres que je lui donnais, que ce soit pendant ou en dehors des extases.

Il est notoire que pendant l’extase du 19 décembre 1941 la Servante de Dieu a prononcé ces mots : Repose-toi, ma fille, dans mon Divin Cœur, comme l’ordonne l’obéissance. C’est la voix de ton Père, transmise à travers le médecin. C’est ma Divine Volonté.

Sur les extases il existe plusieurs séquences filmées. Il existe aussi des bandes sonores.

Les visions

Visions. Elle m’a dit à plusieurs reprises qu’elle avait des visions. Elle ne le faisait pas spontanément, mais avec une certaine répugnance, quand on l’interrogeait sur ceci. Une fois, étant avec le Père Umberto, celui-ci lui a demandé : « Comment voyez-vous Notre-Seigneur ? » Elle a répondu : « Je ne le vois pas toujours de la même façon. Quelquefois je le vois comme quelqu’un qui regarde l’image d’une personne de la terre ; d’autres fois, je le vois comme si j’avais d’autres yeux ; c’est l’âme qui vois ; d’autres fois ce n’est ni avec les yeux du corps, ni avec les yeux de l’âme, mais comme une lumière qui voit et comprends tout ».

D’autres fois elle avait des visions d’anges, qui quelquefois lui apportaient la communion.

Elle a eu aussi plusieurs fois des apparition du démon qui lui apparaissait, parfois enchaîné, parfois libre. Il fut même une période où il le jetait en bas du lit. Les tentations du démon étaient fréquentes et la faisaient beaucoup souffrir. C’est pour cela que le directeur spirituel le Père Mariano Pinho, a célébré une Messe, demandant à Notre-Seigneur de changer cette souffrance en une autre. A la fin de la Messe Alexandrina lui a dit qu’il demandait à Notre-Seigneur le changement de cette souffrance, mais que Notre-Seigneur désirait qu’elle soit maintenue. Le directeur lui a demandé pourquoi elle ne voulait pas qu’il demande la modification de ces souffrances, et elle lui a répondu que tout d’abord il fallait demandé que la volonté de Dieu soit faite.

Sur les prédictions

Sur les prédictions de choses futures, j’ai entendu dire qu’elle avait prédit l’élection du Cardinal Pacelli comme Pape.

Elle prédit aussi que ce serait ce même Pape qui ferait la consécration du monde à l’Immaculé Cœur de Marie.

J’ai aussi entendu dire qu’elle avait prédit la mort de Roosevelt, et que cela s’était avéré comme elle l’avait dit.

(…)

Sur les vertus

La Servante de Dieu a pratiqué les vertus théologales et cardinales à un degré héroïque et constant.

Sur la foi

La Servante de Dieu avait cette vertu théologale et la manifestait toujours. Elle observait toujours les commandements de Dieu et de l’Église à un degré supérieur ou bien, surpassait le mode dont ces commandements sont ordinairement observés.

— Mystère de la très Sainte-Trinité :

Elle appelait ce mystère, je veux dire, les trois Divines Personnes, ses trois plus grands amours.

— Très Saint-Sacrement :

Sa dévotion était la plus grande. Elle recevait la Sainte Communion quant elle le pouvait. Elle faisait de fréquentes communions spirituelles. Je me souviens, à ce sujet, qu’en terminant l’extase de la Passion, tout près de la fenêtre de sa chambre, tournée vers l’église, elle faisait sa communion spirituelle, prononçant des paroles des plus sublimes allant jusqu’à demander à être inhumée le visage tourné vers le très Saint-Sacrement pour faire comprendre que même après la mort il est possible d’adorer cet auguste Sacrement.

Sur le mode et la fréquence du Sacrement de la pénitence, je ne saurai rien dire. Je sais qu’elle demandait avec un très grand zèle aux fidèles de vivre en état de grâce ; et pour cela les meilleurs moyens étaient le Sacrement de la pénitence et de l’Eucharistie.

Ses dévotions

[Alexandrina] avait une grande dévotion envers le très Saint Cœur de Jésus et pour la douloureuse Passion de Notre-Seigneur. Elle s’efforçait d’introduire celle-ci dans le cœur des visiteurs.

Elle était aussi très dévote de Notre-Dame. Elle aimait beaucoup la Vierge et je crois qu'à tous les visiteurs elle parlait de cette vénération et de la dévotion que tous devaient avoir envers notre Mère du Ciel.

Envers Saint Joseph : Je suis certain qu'elle avait pour lui beaucoup de dévotion et, pendant le mois qui lui est dédié –mars –, elle en parlait beaucoup de lui.

Elle avait aussi de la dévotion envers son Ange Gardien.

Son respect pour toutes les paroles contenues dans la Sainte Écriture, était absolument remarquable.

Pour ce qui concerne les décisions de l'Église et le Souverain Pontife, elle en avait la plus grande considération et respect.

Je sais que, à une certaine période, non pas dans les dernières années, elle réunissait autour d’elle des groupes d’enfants auxquels elle enseignait le catéchisme. Je sais également qu’elle rassemblait les offrandes qu’on lui faisait pour les envoyer aux œuvres missionnaires, principalement. Je sais que tous les ans elle envoyait une telle offrande au noviciat des pères Jésuites.

Sur le culte divin, je sais qu’en premier lieu, le tabernacle, le confessionnel et les habits sacerdotaux de l’église de Balasar ont été offerts par elle. J’ai appris aussi qu’elle avait soutenu plusieurs missions réalisées dans sa paroisse.

J’ai appris et observé tout ceci aux cours de plus de cinq cents visites que je lui ai rendues, et aussi d’après les conversations que j’ai eues avec M. le curé.

Sur l’espérance

En ce qui concerne l’espérance théologale, la Servante de Dieu l’avait à un degré héroïque et constant.

a) Elle avait l’espérance que nous pouvons nous sauver, en accomplissant au mieux nos devoirs, car Dieu ne manque jamais avec sa grâce. Comme moyens pour vivre dans la grâce de Dieu, elle indiquait la fréquentation assidue aux sacrements et la dévotion envers Notre-Dame, sans jamais oublier de prier le chapelet.

b) Elle s’adonnait continuellement à l’oraison. Une fois je lui ai de mandé : Vous arrive-t-il de vous détourner de Dieu trois ou cinq minutes ? Elle m’a répondu que non.

c) Elle cherchait à gagner les indulgences et vivait intensément l’année liturgique avec ses diverses fêtes.

Elle ne cherchait pas les biens matériels

d) Dans les conversations elle n’a jamais montre le moindre intérêt pour les choses temporelles. Je sais que quelquefois on lui offrait de l’argent, qu’elle employait en actes en actes de bienfaisance, comme par exemple aider les personnes pauvres à se marier, en payant les frais de procédure civile. D’autres fois elle offrait des habits aux pauvres, surtout à l’occasion des fêtes de Noël et de Pâques. Elle ne cherchait les biens terrestres, et quand elle les avait à disposition, parce qu’elle les recevait, les distribuait toujours en faveur des autres. Il fut un temps pendant lequel, vers 1933 à 1937, sa famille vivait misérablement, allant jusqu’à manger la soupe sans le moindre condiment, temps pendant lequel la mère et la sœur ont vécu affligées et que Alexandrina leur recommandait la patience et leur disait que Notre-Seigneur n’a jamais abandonné quiconque.

Connaissant cette situation, quelqu’un fit en sorte qu’une dame de Lisbonne leur achète une parcelle de terrain pour une valeur de 7000 escudos et qu’un frère du Père Alberto Gomes leur offre une certaine somme pour racheter la maison où elles vivaient. Cette situation économique misérable avait été provoquée par la mère de Alexandrina qui s’était portée caution en faveur de l’un de ses frères, qui était aussi son parrain.

Alexandrina n’a jamais cherché des biens matériels pour elle. Je sais aussi que, ayant manifesté le désir d’avoir sur sa sépulture une image de Notre-Dame, une personne de Estoril, ayant appris que Alexandrina n’avait pas l’argent pour se l’offrir, lui fit parvenir la somme nécessaire. Cette somme est arrivée aux mains de Alexandrina par l’intermédiaire du Père Umberto Pasquale. Une nécessité ayant surgi dans une famille, la Servante de Dieu demanda au Père Pasquale de demander l’autorisation à la bienfaitrice de bien vouloir lui permettre de donner cette somme à la famille nécessiteuse.

Foi en la Divine Providence

e) Elle avait une confiance aveugle en la Divine Providence, et dans son aide opportune. L’une de ses expressions favorites était : Ayons confiance, car Notre-Seigneur n’a jamais abandonné quiconque ». Même devant la rareté des biens matériels et les tourments de sa maladie, cette foi ne l’a jamais abandonnée, elle se montrait même plus intense.

Il n’est pas établi qu’elle a eu des doutes ou des tentations contre la foi. Au contraire : dans les situations difficiles c’était cette vertu qu’elle recommandait aux autres.

Je peux faire relater à ce propos le fait suivant : Mon fils séminariste ayant une névrite, traitée par divers médecins, parmi lesquels le Dr Oscar Moreno, insigne urologue de Porto, celui-ci m’a dit que la maladie ne pouvait pas être guérie en moins de deux ans. Vers Pâques mon fils fut renvoyé à la maison, parce que, à tout moment il devait quitter les classes à cause des perturbations aux reins et à la vessie.

Aux approches de Pâques Alexandrina m’a demandé si mon fils allait mieux de sa maladie. Je lui ai répondu que son état avait plutôt empiré et que le Dr Oscar Moreno m’avait dit ce que j’ai déjà dit plus haut. Alexandrina m’a dit que je devrais me rendre au séminaire et demander au recteur de permettre à mon fils de fréquenter le troisième trimestre afin de ne pas perdre une année. Je lui ai répondu que j’irais bien parler au recteur pour lui faire plaisir mais que j’étais persuadé qu’il refuserait.

Quelques jours plus tard, parlant au recteur, celui-ci m’a dit qu’il ne s’y opposerait pas parce que j’étais médecin, mais à condition que le médecin du séminaire donne son consentement. Le consentement de celui-ci obtenu, mon fils est reparti au séminaire et en quinze jours sa situation s’est presque normalisée au point qu’il a pu poursuivre ses études et parvenir à ne pas louper son année.

Je dois dire qu’au moment de Pâques, en disant à Alexandrina que quand mon fils prenait les médicaments il semblait que son état s’aggravait, elle m’a répondu que pour un certain temps nous arrêtions les médicaments, ce que nous avons fait.

f) Je sais que de nombreuses personnes dans le besoin et pécheresses la visitaient. Après avoir conversé avec Alexandrina elles s’éloignaient d’auprès d’elle souriantes et manifestant leur propre joie et foi en des jours meilleurs. J’ai appris tout ceci directement et aussi par les conversations avec des personnes dignes de foi.

Sur la charité

La Servante de Dieu aimait intensément Dieu. Dans son Journal il y a des phrases qui manifestent son amour pour Dieu. Elle parlait toujours de Dieu. Sa prière était continuelle et fervente. Elle évitait tout péché. Elle accomplissait avec exactitude tous les commandements et devoirs. Elle a toujours démontré un grand zèle dans la promotion de l’amour de Dieu chez les autres. A tous ceux qui la visitaient elle inculquait l’amour de Dieu, en affirmant qu’il était nécessaire de vivre dans la grâce de Dieu, fréquentant les sacrements et en récitant tous les jours le chapelet. Elle disait expérimenter un très amour envers Dieu, que jamais elle ne Lui avait rien refusé et qu’elle était certaine qu’ensuite dans le Ciel, le Seigneur la récompenserait.

Elle avait de la peine pour les péchés commis par les hommes. Elle a accepté de bon cœur la maladie. Au début elle fit beaucoup de promesses en demandant à Dieu de la guérir, qu’elle se ferait même missionnaire. Par la suite, quand elle fut convaincue que Dieu voulait qu’elle souffre, elle demandait à Dieu de lui faire aimer la souffrance et ce fut alors qu’elle fit le vœu de faire toujours tout ce qui serait le plus parfait ; ceci en 1938.

Afin que Dieu ne soit pas autant offensé, elle paya beaucoup de missions, paya pour l’enregistrement de beaucoup de mariages, et par ses conseils faisait en sorte que Dieu soit moins offensé.

Tout ceci je le sais…

Sur l’humilité

J'ai pu vérifier maintes fois qu'elle [Alexandrina] se considérait inutile et indigne de toute considération. Cette attitude d'humilité me confondait assez, alors que sa supériorité [spirituelle] était évidente. Elle refusait toujours tout ce qui pourrait la faire croire ou prendre pour ce qu'elle ne se considérait pas. Elle rejetait toute « valorisation ». Il ne s'agissait d'une attitude feinte, mais au contraire, d'une conviction profonde. J'ai pu vérifier, que lorsqu’elle était victime d'humiliations, elles les offraient à Dieu comme pénitence pour son ingratitude envers Lui.

Elle était humble, affable avec les petits. Elle acceptait les conseils d'autrui.

Elle tenait comme un rien sa propre opinion. Elle accomplissait spontanément les devoirs les plus humbles. Elle a toujours été constante dans la pratique de cette vertu.

Je peux en outre affirmer que la chose qui m'impressionnait le plus chez Alexandrina, ce n'étaient pas les visions ou les extases, mais plutôt sa constance dans la pratique de l'humilité, comme aussi dans celle des autres vertus. Sa fidélité à la vertu constituait pour elle comme une sorte d’obsession.

Ses divers charismes

Je pense que la servante de Dieu avait le don de scruter les cœurs. Il lui arrivait de me parler selon mon propre état d'esprit; j'avais alors l'impression qu'elle était au courent de mes angoisses, de tous mes problèmes. D'autres fois, ses conseils arrivaient à point pour telle ou telle situation. Je sais aussi que d'autres personnes, indifférentes en matière religieuse, qui allaient chez elle par simple curiosité, en sortaient complètement transformées, bien souvent les larmes aux yeux. Je connais aussi un couple qui allait la visiter et dont les relations intimes étaient irrégulières, celle-ci les a avertis sérieusement sur leur façon immorale de vivre, sans que ceux-ci eussent besoin de lui en parler.

 

 

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